10 septembre 2019

Le « baron bleu », candidat sur les listes du FPÖ en Autriche

Par Lionel Baland

Norbert van Handel est candidat, en place éligible, sur les listes du parti patriotique autrichien FPÖ pour les élections législatives du 29 septembre 2019. Lionel Baland a interrogé pour Eurolibertés ce baron, membre de l’Ordre européen de Saint-Georges, un ordre chrétien et conservateur de la Maison de Habsbourg-Lorraine (1).

Les médias autrichiens vous ont récemment surnommé « le baron bleu » car vous figurez sur la liste du FPÖ pour les élections législatives. Pourquoi être passé du Parti social-chrétien ÖVP au parti patriotique FPÖ. Quelles sont vos idées fondamentales et quel est votre programme en tant que probable futur député ?

Lors du deuxième tour des élections présidentielles autrichiennes de 2016, le candidat du FPÖ Norbert Hofer a affronté celui issu des milieux écologistes Alexander Van der Bellen. L’ÖVP a soutenu ce dernier, alors que le premier est chrétien. Cette situation m’a conduit à quitter l’ÖVP.

En mai 2019, le chancelier ÖVP Sebastian Kurz a mis fin, sans aucune nécessité, à l’excellente coalition gouvernementale ÖVP-FPO. J’ai alors décidé de rejoindre le FPÖ avec qui j’étais déjà en contact. Mon programme est : une Europe chrétienne, une Europe fondée sur des valeurs conservatrices, une Europe forte qui sait se défendre et une Europe patrie des patries organisée sur le principe de subsidiarité.(2)

L’affaire de la vidéo d’Ibiza a mis en avant la facilité avec laquelle des lobbys peuvent faire tomber des responsables politiques. Ces faits, qui touchent les anciennes figures de proue du FPÖ Heinz-Christian Strache et Johann Gudenus, représentent-ils un cas isolé ou les lobbys sont-ils si puissants qu’ils peuvent faire de la politique par-delà les responsables politiques ?

L’affaire de la vidéo d’Ibiza est un cas grave, tant par la méthode perfide utilisée que par le contenu des conversations. Si les personnes responsables d’avoir techniquement monté cette opération sont connues, les lobbys se cachant derrière n’ont pas été, pour le moment, débusqués. Les lobbys ne sont pas les seuls à faire de la politique par-delà les politiciens : certains médias ne se limitent pas à informer et à contrôler, mais s’immiscent dans la pratique de la politique. Cela va à l’encontre de la séparation des pouvoirs et est malsain.

Le FPÖ dispose d’une matrice politique – liée aux idées de la révolution de 1848 – de lutte contre l’absolutisme de la monarchie, anticléricale et visant à réaliser l’union des germanophones au sein du même État. Cette conception se situe aux antipodes du conservatisme catholique monarchiste habsbourgeois. Quelle est votre position au sein du FPÖ et quelles sont vos relations avec des tendances au sein du parti avec lesquelles vous devez avoir moins d’affinités, comme les associations estudiantines nationalistes dénommées « Burschenschaften ». De plus, le FPÖ se qualifie lui-même de « parti social-patriotique ».

Je souhaite que le FPÖ soit un « parti social-patriotique », mais également que chaque pays dispose d’un parti de ce type. En effet, seules les nations fortes peuvent soutenir l’Union Européenne en voie d’affaiblissement, sinon au lieu d’une Europe basée sur le principe de subsidiarité, celle-ci deviendra un super-État désirant tout contrôler. La révolution de 1848 était dirigée principalement contre le système de Metternich et pas contre la maison impériale. De plus, cela s’est passé il y a plus de 150 ans et le FPÖ est de nos jours un des rares partis qui soutient une politique chrétienne.

Durant mes études, j’ai été membre d’une association traditionnelle autrichienne catholique (Landsmannschaft) entretenant d’excellentes relations avec les associations estudiantines. Bien que les Burschenschaften ont une tradition différente, ce qui importe est qu’elles ont une tradition et que ces associations estudiantines nationalistes représentent un enrichissement intellectuel pour le FPÖ.

Quels résultats envisagez-vous pour le FPÖ lors des élections législatives ? Existe-t-il des possibilités de mettre en place une coalition pouvant façonner la politique future de l’Autriche ?

J’espère que le FPÖ décrochera à nouveau plus de 20 % lors des prochaines élections. Je prédis que l’ÖVP de Sebastian Kurz n’obtiendra pas plus de 34 ou 35 %. Le chemin pour une coalition ÖVP-FPÖ sera ainsi pavé. Toute autre coalition gouvernementale ne peut être que néfaste pour l’Autriche. L’implication de l’excellent ex-ministre de l’Intérieur FPÖ Herbert Kickl dans le gouvernement sera décidée par ce dernier après les élections.

Une coalition entre les sociaux-démocrates du SPÖ et les patriotes du FPÖ est active au Burgenland, un État autrichien situé près de la Hongrie. Le président fédéral du FPÖ Norbert Hofer a d’emblée refusé de porter une telle alliance au niveau du gouvernement national. Pensez-vous qu’une alliance SPÖ-FPÖ est impossible au niveau fédéral ? Si oui, la raison en est-elle une incompatibilité idéologique ou de personnes ?

Cela montre que les sociaux-démocrates du Burgenland sont pragmatiques et ne se soucient pas de savoir si le SPÖ fédéral souhaite ou non coopérer avec le FPÖ. Le président national du FPÖ Norbert Hofer estime que le FPÖ doit, soit s’allier avec l’ÖVP pour gouverner le pays, soit choisir l’opposition. Les représentants du parti doivent s’en tenir à cette décision et s’abstenir de prôner d’autres possibilités.

Notes

(1) https://www.georgsorden.at

(2) Le principe de subsidiarité veut qu’une responsabilité doit être prise par le plus petit niveau d’autorité publique compétent pour résoudre le problème.

Norbert van Handel, le baron bleu.

Norbert van Handel, le baron bleu.

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