7 novembre 2018

Allemagne : rien ne va plus !

Par Richard Dessens

Les résultats des élections en Allemagne se succèdent et se ressemblent. Le dimanche 28 octobre le land de la Hesse était le seizième et dernier land à renouveler son parlement. La Hesse est le 5e land d’Allemagne en population et en PIB (3e en PIB par habitant) avec un PIB de 235 milliards d’euros.

La Hesse a aussi deux particularités : Frankfort et sa tradition marquée à gauche avec une présence des Verts (Grünen) forte depuis longtemps ; et le siège de la Banque centrale européenne. La Hesse est enfin gouvernée par une coalition CDU/Grünen. Le contexte politico-financier contrasté dans ce land laissait présager des élections à surprise. Ce fut le cas en effet avec le succès incontestable des Grünen, certes sur leurs terres historiques, mais qui doublent pratiquement leurs voix avec près de 20 % des suffrages. Il est à noter qu’en Hesse, comme en Bavière, les Grünen donnent une image rassurante beaucoup plus centriste que dans le passé.

L’AfD de son côté triple les siennes, passant de 4 % à 12 %, avec une entrée au Parlement de Hesse. La 16e sur 16. Succès éclatant après l’élection de 94 députés au Bundestag en 2017 avec plus de 13 % des voix. La CDU et le SPD perdent chacun 10 % de voix, consacrant des défaites continues des deux partis dominants d’Allemagne depuis 70 ans, même si la CDU reste en tête et en mesure de passer des alliances de circonstances de gouvernements dans les landers.

Dimanche 14 octobre la Bavière, 2e land d’Allemagne avec un PIB de 520 milliards d’euros, le quart à elle seule du PIB français, avait également procédé à ses élections qui révélaient aussi une forte poussée des Grünen avec 17,5 % des voix et de l’AfD avec 10,5 %. Le score de l’Afd légèrement en dessous de son niveau national s’explique par la présence « concurrentielle » du parti des « Électeurs Libres » (FW) qui réalise 11,6 % des voix. Ce parti à vocation nationale et européenne est en réalité un parti bavarois traditionaliste qui se situe entre la CSU et l’AfD. C’est d’ailleurs probablement avec ce parti que la CSU nouera une alliance gouvernementale en Bavière.

Ces deux élections apportent et confirment trois enseignements pour l’Allemagne.

D’abord la déroute du SPD qui est aujourd’hui donné autour de 14 à 15 % des voix, derrière l’AfD créditée de 17 % et deuxième parti d’Allemagne après la CDU/CSU, grâce, notamment à d’excellents scores réalisés à plus de 20 % dans les landers de l’ex-Allemagne de l’Est.

Ensuite la poussée des Grünen, mais inégale selon les landers, qui ne leur permet tout de même pas de se hisser dans le peloton de tête. Mais le glissement vers des positions plus centristes que celles, plus « gauchistes », de leur passé, rend plus crédibles les Grünen et en fait parfois un vote de transfert des électeurs du SPD.

Enfin la situation de la « Grande coalition » CDU/SPD renouvelée au forceps il y a un an, semble en péril, et, avec elle, Angela Merkel qui disparaît de plus en plus des écrans radar.

Avec des intentions de vote à 15 %, le SPD n’a aucun intérêt à provoquer de nouvelles élections, mais pourrait tirer un bénéfice en se retirant de la Grande coalition empêtrée dans les erreurs commises par Angela Merkel. D’autant que Mme Merkel est aussi contestée à l’intérieur de la CDU/CSU. Cela commence à faire beaucoup. Ceci étant, le SPD ne parvient pas encore à se positionner sur la conduite à tenir face à ses contradictions.

La proximité des élections européenne en mai 2019 risque d’accélérer les choses et d’obliger les uns et les autres à clarifier leurs positions.

L’Allemagne s’enfonce dans une crise politique larvée et néfaste pour son rayonnement en Europe dont la seule parole audible n’est plus que celle d’Emmanuel Macron, de plus en plus seul.

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