3 mai 2018

En toute logique

Par Jean-Pierre Brun

Alors que, tout à fait incidemment, entre deux rencontres de football et des entraînements assidus, mes humanités me poursuivaient, Monsieur Miquel, mon très méritant professeur de philosophie, s’efforçait de m’inculquer les rudiments de cette discipline qui me laissait alors aussi froid que les poches de glace attendant patiemment d’intervenir, dans les impedimenta de notre soigneur. Il est vrai que, exposé à longueur de journée à quelque vilaine entorse, je n’allais pas de surcroît risquer une luxation du cerveau en m’efforçant de suivre Aristote et sa joyeuse bande de péripatéticiens. Et pourtant, malgré une mauvaise volonté que je confesse volontiers, il allait me rester quelques bribes de cet enseignement comme, par exemple, ce cheminement parfois délicat entre Morale et Logique.

Boussole

Les années ont passé. Mes chaussures à crampons sont à jamais démodées et, curieusement, les improbables cartilages de conjugaison de mon cervelet embryonnaire ont fait leur œuvre au point de m’entrouvrir aujourd’hui des horizons intellectuels inespérés.

C’est ainsi que j’ai pu suivre, intelligiblement (belle performance d’un footeux à la retraite) le discours de Frère Emmanuel, grand maître de Philosophie sous les voûtes médiévales des Bernardins. Jamais le conflit latent entre Morale et Logique ne m’est apparu aussi flagrant. Il semblerait, aux dires de notre fringant pédagogue, que la première ne saurait être que « questionnante » (les néologismes sont la marque des grands penseurs), jamais « injonctive ». La Logique, elle, le devient devant les faits irréfutables qui s’accumoncellent (pléonasme forgé à la mode morvandelle, que les excès de notre société m’ont poussé à adopter).

Et c’est là que le syllogisme imparable devient raison d’État :

1/ Le législateur doit institutionnaliser ce que secrète la société.

2/ Telle pratique « sociétale » se généralise.

3/ Cette pratique doit donc être légalisée.

1974 – L’avortement est une réalité, il doit être légalisé. C’est la loi Veil ;

1998 – La cohabitation d’homosexuels est indéniable, elle doit être légalisée. C’est le PACS ;

2013 – La famille homoparentale existe, elle doit être légalisée. C’est le mariage pour tous ;

Merci Frère Emmanuel, grâce à vous, au crépuscule de ma vie, je crois avoir compris. Corrigez-moi, si mon raisonnement vient toutefois à déraper dans le sophisme, alors que j’ose imaginer quelques initiatives législatives à prendre au plus tôt.

C’est ainsi, du fait de leur incontestable présence sur le marché interlope de la drogue, qu’il faut libéraliser la vente des stupéfiants. Bene est !

C’est ainsi, parce que les relations sexuelles interviennent de plus en plus tôt chez les jeunes, qu’il faut instaurer une majorité sexuelle à 13 ans. Bene est !

C’est ainsi, parce que l’on entre de plus en plus tard dans la vie active et que l’adulescence devient sous nos climats un phénomène de société quasi irréversible, qu’il faut reporter la majorité civile à au moins 21 ans…

Comment non ! Cela me semble pourtant plutôt logique. Qui plus est, une telle proposition n’a rien d’immoral… Ah ! Ce n’est pas aussi simple. Expliquez-moi…

— J’entends votre voix, j’entends vos recommandations mais il y a des réalités contradictoires et complexes. N’oubliez pas que, s’il existe une éthique de conviction, il n’en existe pas moins une éthique de responsabilité. Et qui est responsable en dernier ressort si ce n’est le président de la République ! En aucun cas, et malgré ses propres sentiments, il ne saurait détourner, voire neutraliser, les forces intellectuelles qui œuvrent en faveur de cette modernité sans laquelle la constitution déjà anémiée de la République française ne résisterait pas.

Allons bon ! Moi qui croyais avoir enfin compris l’esprit vertueux des lois, je découvre une éthique à géométrie variable, parfaitement circonstancielle. Révéré Montesquieu, permettez-moi de partager votre perplexité.

Je sens déjà les lactates envahir mes chétives cellules grises et rien n’est plus douloureux qu’une crampe de l’hémisphère gauche. Aussi, cher lecteur, me dois-je de vous abandonner pour retourner à des activités plus triviales, mais surtout plus décontractantes, comme la lecture de L’Équipe et de Vélo Magazine. Le Giro commence très bientôt et la glorieuse incertitude du sport a beaucoup moins de tours dans son sac de nœuds qu’une coalition politicienne à la veille d’une quelconque élection.

Certes la roue tourne, même voilée… mais avec l’âge, j’en connais un rayon. Alors !

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