1 novembre 2017

Brèves d’Europe novembre 2017 (01)

Par Patrick Parment

Union européenne. Un journal danois a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir versé des pots-de-vin à des parlementaires européens moyennant des votes favorables. Une commission d’enquête a été diligenté avec à sa tête l’ex-juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière.

Dans un premier temps, Rachida Dati a voté pour, mais s’est rétracté comme le prévoit le règlement du Parlement dans un délai de deux semaines. En froid avec le Qatar, Rachida Dati a tenu à réaffirmer sa loyauté au régime de Bakou.

Au bout de trois heures de débats, les dirigeants européens, réunis en sommet les 19 et vendredi 20 octobre à Bruxelles, n’ont pas décidé d’arrêter définitivement les négociations en vue d’une adhésion de la Turquie à l’Union. Pour Donald Tusk, le président du Conseil, la perspective de cet élargissement ne suscite plus qu’un « scepticisme patent et manifeste ».

La directive sur les travailleurs détachés, devenue, selon le président français, synonyme de concurrence déloyale et de dumping social devait être revue. Les travailleurs détachés ne toucheront plus seulement le SMIC, mais aussi les compléments de revenus : primes, bonus et remboursement de frais.

La durée maximale de détachement sera de 12 mois. Enfin, pour être détaché, un salarié devra être affilié à la Sécu de son pays.

L’Union européenne, qui devait se prononcer mercredi 25 octobre sur le renouvellement de l’autorisation du controversé glyphosate – pesticide le plus utilisé du monde – pour une période de cinq à sept ans, a reporté le vote.

Espagne. Après plusieurs années de tensions avec Madrid, la Catalogne a franchi le Rubicon. Le parlement catalan a déclaré, vendredi 27 octobre, l’indépendance avant que le Sénat espagnol n’autorise le gouvernement de Mariano Rajoy à prendre des mesures de mise sous tutelle de la Catalogne. Un bras de fer commence entre les deux protagonistes.

D’ores et déjà, Berlin a fait savoir qu’elle ne reconnaît pas l’indépendance de la Catalogne et les États-Unis ont déclaré soutenir « l’unité de l’Espagne ». De son côté Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, en voyage avec Emmanuel Macron en Guyane, déclare : « Nous n’avons pas à nous insérer dans ce débat hispano-espagnol mais je ne voudrais pas que, demain, l’Union européenne se compose de 95 Etats membres. »

« L’Espagne doit faire face une tentative inacceptable de scession dans une partie de son territoire national, a déclaré le roi d’Espagne, Felipe VI, vendredi 20 octobre, en référence à la grave crise institutionnelle en Catalogne.

« Et elle la résoudra par le biais de ses légitimes institutions démocratiques dans le respect de la Constitution et en s’appuyant sur les valeurs et principes de la dmocratie parlementaire dans laquelle nous vivons depuis déjà trente-neuf ans. »

République tchèque. Le populiste Andrej Babis a remporté une large victoire aux élections législatives. À la tête du mouvement ANO qui a obtenu 29,7 % des voix et 78 sièges sur 200 à la Chambre basse, il va être chargé de former un nouveau gouvernement par le président Zeman.

Allemagne. Des milliers de manifestants ont défilé à Berlin pour protester contre les débuts au Parlement cette semaine du parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD). Ce mouvement anti-islam et anti-migrants a obtenu 12,6 % des suffrages aux élections législatives.

Avec 501 voix sur 709, l’ancien ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a été désigné président du Bundestag, un mois exactement après les élections législatives du 24 septembre. 173 députés ont voté contre lui et 30 se sont abstenus.

Avec 92 députés, l’Alternative für Deutschland (AfD) est la troisième force politique de l’hémicycle. Le nouveau parlement reflète « la diversité » de la société allemande, a observé Wolfgang Schäuble. « Cela constitue un défi pour nos institutions démocratiques », a-t-il ajouté. Les tensions entre les groupes se sont manifestées dès la première séance, AfD accusant les partis d’avoir manipulé le règlement intérieur. Ca promet.

Autriche. Le patron du FPÖ, Heinz-Christian Strache, n’a pas été long à saisir la main tendue par le jeune dirigeant conservateur Sébastian Kurtz : trois heures seulement après son invitation mardi 24 octobre à engager des pourparlers exclusifs, le leader d’extrême droite a annoncé «accepter» la proposition.

L’actuel président du FPÖ Heinz-Christian Strache et sa femme Philippa.

L’actuel président du FPÖ Heinz-Christian Strache et sa femme Philippa.

Italie. La Ligue du Nord a gagné son pari. Le référendum consultatif organisé en Lombardie et en Vénitie par les présidents de régions a été un franc succès. La question posée était : moins de gaspillage, moins d’impôts, moins de bureaucratie. Toutefois, il n’y a pas grand-chose à espérer de Rome pour bénéficier d’un statut particulier au regard des autres régions.

Angleterre. Il y a quelques jours encore, Kevin Wilshaw était le nazi le plus médiatique du Royaume-Uni. Il était présenté dans les médias comme « un militant très connu du National Front pendant les années 1980 et était encore actif jusqu’en début d’année dans des groupes suprémacistes », comme le British National Party. Mais à 58 ans, il vient d’avouer qu’il est homosexuel et juif par sa mère !

Russie. Mardi 24 octobre, Moscou a mis son veto à l’ONU – le neuvième sur le dossier syrien depuis 2011 – a sur une résolution visant à renouveler pour un an le mandat de ses experts chargés de recueillir les preuves et d’identifier les auteurs des attaques chimiques en Syrie.

Vassili Nebenzya, le représentant de Moscou a reproché aux États-Unis et à ses alliés de « vouloir montrer du doigt et déshonorer » Moscou alors que les méthodes du JIM et le manque de preuves sur l’attaque de Khan Cheikhoun, selon lui, « sont risibles ».

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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