18 septembre 2017

Attentats à répétition

Par Richard Dessens

 

La multiplication d’attentats ces toutes dernières années pose un certain nombre de questions. Depuis les accords de Schengen et la création de l’UE (1985-1986), les attentats d’origine islamiste ont fait 654 morts en Europe sur une période de 30 ans, avec une accélération à partir de 2004.

Attentats Europe

Les interrogations portent tout d’abord, sur leur localisation : France, Belgique, Angleterre principalement. Ces trois pays totalisent à eux seuls 417 morts sur les 654 au total.

Encore faut-il ajouter l’Espagne, touchée par « seulement » 3 attentats, mais dont l’un a fait 191 morts à la Gare d’Atocha en 2004, portant le bilan de ces quatre pays à 608 morts sur 654.

Ce triste bilan circonscrit les zones d’attentats répétés à trois pays : France (19 attentats), Belgique (7 attentats) et Grande-Bretagne (7 attentats). L’Espagne a subi 3 attentats, l’Allemagne 5 pour 15 morts au total, en trente ans.

Pourquoi l’Allemagne est-elle ainsi « épargnée » d’actions d’envergure, répétitives, et meurtrières ? Dans la même période, le reste de l’Europe n’a connu que 7 attentats pour 31 morts.

Comptabilité morbide. L’Europe centrale et de l’Est est totalement exclue de la vindicte islamiste. Pourquoi ?

Cette géographie du terrorisme est expliquée par la volonté de représailles des terroristes contre les pays engagés dans la lutte au Moyen Orient, mais ce n’est pas vraiment convaincant, compte tenu d’une participation souvent très symbolique dans la guerre américaine menée. En outre, cette explication exclurait une volonté d’attaque contre les valeurs européennes, mais démontrerait un but seulement tactique et militaire. À voir…

Ensuite la nature des attentats : quelques rares attentats très meurtriers (Charlie Hebdo, Le Bataclan, Atocha, Londres). Tous les autres attentats sont peu ou pas meurtriers et ne provoquent souvent que des égratignures, mais mis au même niveau dramatisé que des attentats meurtriers. C’est que le symbole est sans doute plus important que le résultat effectif, tant pour les islamistes que pour nos politiques et médias. Peut-on parler alors de « guerre » comme nos politiques l’invoquent régulièrement ? N’est-ce pas, là encore, inquiéter fictivement en agitant un chiffon rouge habile ?

Les USA et ses alliés sont bien en guerre contre des pays du Proche et Moyen-Orient qu’ils ont envahis depuis plus de vingt ans au prix de centaines de milliers de morts lointains. L’islamisme s’est nourri de ces ingérences. Saddam Hussein et Assad n’étaient pourtant pas des islamistes, mais c’est bien eux qui étaient, ou sont, visés par les menées américaines et européennes.

L’islamisme iranien, plus ancien, base arrière des islamismes, n’a pas pour autant amené une intervention en Iran… Pas plus qu’en Arabie Saoudite, autre base arrière glauque de l’islamisme. Et d’autres encore… Pourquoi ?

Les attentats, meurtriers ou symboliques, qui se développent en France, Belgique ou Angleterre, n’ont-ils pas de lien avec ici, une politique communautariste ancienne, et là une immigration massive et de longue date, justifiée et souvent protégée par des politiques et intellectuels agissants ? Les prêches des imams tolérés dans un climat de tolérance humaniste gênée, ne sont-ils pas un encouragement tacite voire explicite à l’action artisanale de terroristes en herbe, qui confondent les objectifs de l’État Islamiste, mais les servent, avec leurs visées locales de lutte contre les valeurs européennes ?

L’islamisme « national » français ou belge est certainement plus inquiétant que l’islamisme d’Al Qaïda ou de l’État islamiste. Ne confondons pas la « guerre » vendue par nos politiques pour détourner notre attention, et les objectifs de conquête de certains des États européens, les plus fragiles parce que les plus laxistes, par une population immigrée fidèle à ses propres valeurs.

S’il ne faut pas amalgamer les populations immigrées au petit nombre de terroristes qu’elles comportent, on peut toutefois légitimement s’interroger sur leur passivité, voire leur complaisance, avec ces terroristes issus de leur sein.

Qu’on ne fasse pas croire que dix millions d’immigrés en France, par exemple, ne puissent pas museler les quelques centaines de terroristes de leurs rangs qu’ils connaissent parfaitement la plupart du temps.

Enfin, une dernière interrogation légitime d’une autre nature se fait jour. Comment se fait-il que des attentats très meurtriers ne soient pas plus courants, alors que les islamistes organisés en auraient la possibilité au prix de quelques kamikazes ? Au lieu d’« attentats » le plus souvent symboliques.

C’est comme s’il y avait, dans le trouble et l’immense duplicité des politiques des pays arabes et de l’Occident, une sorte d’accords faits de provocations mesurées et variables, et d’équilibres instables.

À travers cette situation, il y a le pétrole, le gaz, les interactions financières internationales et apatrides, les trafics divers, monnaies d’échange parfois des diplomaties, drogue et armes notamment.

Une espèce de donnant-donnant satisfaisant les uns et les autres au rythme de chantages et de pressions permanents, sur fond d’intérêts financiers, n’est-il pas envisageable et ne serait-il pas une éventualité pourtant si répandue en politique dans tous les âges ?

Il faudra attendre un siècle pour que la réalité soit reconnue et remplace la commode « théorie du complot », nuage de fumée de la fausse naïveté de nos intellectuels.

Vous avez aimé cet article ?

EuroLibertés n’est pas qu’un simple blog qui pourra se contenter ad vitam aeternam de bonnes volontés aussi dévouées soient elles… Sa promotion, son développement, sa gestion, les contacts avec les auteurs nécessitent une équipe de collaborateurs compétents et disponibles et donc des ressources financières, même si EuroLibertés n’a pas de vocation commerciale… C’est pourquoi, je lance un appel à nos lecteurs : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS DÈS MAINTENANT car je doute que George Soros, David Rockefeller, la Carnegie Corporation, la Fondation Ford et autres Goldman-Sachs ne soient prêts à nous aider ; il faut dire qu’ils sont très sollicités par les medias institutionnels… et, comment dire, j’ai comme l’impression qu’EuroLibertés et eux, c’est assez incompatible !… En revanche, avec vous, chers lecteurs, je prends le pari contraire ! Trois solutions pour nous soutenir : cliquez ici.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Partager :