14 septembre 2019

Valse européenne

Par Richard Dessens

Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni : dans quatre des cinq plus grands pays d’Europe, rien ne va plus pour cette rentrée automnale. Le cinquième, La France avec son dirigeant machiavélien, gère à grands coups de communication et de marketing éhonté des crises également graves qui doivent rester larvées et étouffées, coûte que coûte. Pauvre Europe !

Les résultats définitifs des dernières élections régionales en Allemagne donnent le SPD gagnant dans le land de Brandebourg, tandis que la CDU est le premier parti en Saxe. L’AfD (Alternative pour l’Allemagne) devient la deuxième force politique dans les deux régions. En Brandebourg, les sociaux-démocrates ont remporté 26,2 % des suffrages, talonnés par l’AfD, à 23,5 %. La CDU d’Angela Merkel arrive à 15,6 %. Les chrétiens-démocrates l’emportent en Saxe avec 32,1 %, suivis également par l’AfD, passé de 9,7 % des voix il y a cinq ans à 27,5 % aujourd’hui. La percée spectaculaire de l’AfD, notamment dans l’ex-Allemagne de l’est, renforce la déstabilisation des deux partis « de gouvernement » encore en place.

Après l’Andalousie, la mairie de Madrid et la région de Murcie, une nouvelle digue a sauté et les « trois droites » (Ciudadanos, PP, Vox) récidivent dans la région de Madrid, combinaison qui semble avoir vocation à s’étendre partout où cela est possible. Et pourtant le mouvement Vox ne se situe qu’autour de 10% des voix, ce qui est toutefois notable dans un pays où la droite nationale est discréditée et stigmatisée depuis la fin du franquisme. Là aussi… amalgame, quand tu nous tiens…

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En Italie, Matteo Salvini se retire du gouvernement après avoir tenté d’évincer le M5S, fort de son score aux élections européennes et des sondages qui le donnent majoritaire en cas de nouveau scrutin national. Mais l’Italie, reine des combinazione improbables, a trouvé de nouvelles alliances contre nature pour contrer Salvini et la volonté du peuple italien.

Quant au Royaume-Uni, la majorité réitérée pour le Brexit est allègrement bafouée par les élites dirigeantes et les intellectuels influents. L’imbroglio britannique va de rebondissements en surprises quasi quotidiens. Officiellement, l’achoppement se fait non sur le principe du Brexit mais sur le fait qu’il doit y avoir un accord.

C’est en réalité un Brexit SANS accord qui déclenche les foudres. C’est du moins ce que les élites ont choisi comme angle d’attaque contre Boris Johnson ; élites au fond opposées au Brexit tout court. Boris Johnson tient bon, pour le moment, dans la tempête déclenchée contre lui de toute part, malgré les revers à répétition qu’il essuie. Le dernier en date consiste à lui imposer un nouveau report du Brexit, contre lequel il a affirmé qu’il préférerait mourir plutôt que de l’accepter… La tension est à son comble au royaume élisabéthain en attendant de nouveaux avatars dont l’Angleterre a le secret.

Un trait commun relie toutes ces crises : c’est l’opposition de plus en plus flagrante et dangereuse entre les volontés populaires, même parfois confuses et peu structurées, et les élites détentrices des Vérités absolues pour le bonheur des peuples ; la sensation de plus en plus palpable qu’une petite minorité de « sachants » impose son idéologie à la majorité. Le problème est que les élites « sachantes » sont très bien structurées, cohérentes et aux postes clés de la communication, face à des majorités encore atomisées et disparates toujours perdantes tant qu’elles n’auront pas trouvé un dénominateur commun.

La protection d’une légalité savamment construite par des Constitutions habiles pour les élites, est battue en brèche par les aspirations légitimes des peuples. Car c’est bien de cela qu’il est question en réalité. Les élites en place, politiques et médiatiques, ne détiennent en aucune manière une Vérité légale judiciarisée et divinisée, comme ils veulent farouchement le faire croire, mais veulent imposer leur idéologie, avec leur manière de raisonner et d’analyser les situations en fonction de leurs seules convictions ou intérêts.

D’ailleurs, sauf les lois de la Nature, qui peut soutenir qu’il existe une seule Vérité ? Emmanuel Macron peut-être en France, qui considère ouvertement que les peuples sont trompés et que tout repose sur une action didactique et non sur le fond des idées dont il détient la seule science infuse. Il suffit donc de l’expliquer aux peuples, de les faire s’exprimer, et enfin, quoique les peuples disent, appliquer ses vérités initiales.

La manœuvre semble toujours fonctionner malgré les coups de semonce à répétition tirés par les peuples européens contre ces élites-là, et non contre d’autres élites à la pensée différente. Les peuples ne sont pas contre les élites, mais contestent simplement des élites en place à l’idéologie jugée de plus en plus contraire à l’intérêt des peuples. Le renouvellement des élites est seul en question.

Boris Johnson, Matteo Salvini, l’AfD, le Rassemblement national ou Vox, la Hongrie, la Pologne, l’Autriche, la Slovénie en Europe, Donald Trump ou Jair Bolsonaro en Amérique, et même Vladimir Poutine, dans un contexte différent, en Russie, incarnent dans un patchwork encore brouillon, la rébellion lente, mais progressive, des peuples.

Good luck and stay the course Boris !

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