19 mai 2016

Pierre Hulin, le « général bouffe-la-balle »

Par Bernard Plouvier

 

Né à Genève, Pierre, Auguste Hulin (1758-1841) est d’abord apprenti horloger auprès de son père, puis s’engage en 1773 dans les Gardes Suisses, quittant le service en 1787, avec le grade de sergent et naturalisé sujet du roi. Il devient directeur d’une buanderie au faubourg Saint-Antoine. Le 14 juillet 1789, il dirige une partie des assaillants ; c’est même lui qui capture le gouverneur Bernard Jourdan de Launay, ne parvenant pas à empêcher Mathieu Jouve dit Jourdan « Coupe-Têtes » (l’une des plus belles canailles de cette période) de l’assassiner.

Il participe aux journées des 5 et 6 octobre 1789, puis il est élu capitaine de la Garde Nationale parisienne. D’avril 1793 au mois d’août, il est commandant de la place de Landrecies, avec le grade de lieutenant-colonel. Comme nombre d’officiers supérieurs de l’armée du Nord, il est emprisonné, après les revers : du 7 septembre 1793 au début d’août 1794.

Il est adjudant-général (avec le grade de colonel) de l’armée d’Italie, de 1796 à 1798, puis commandant militaire de la place de Milan. Il participe au coup d’État des 18 et 19 brumaire VIII (9 et 10 novembre 1799). En 1800, il dirige l’état-major d’une division. Promu général de brigade en 1803, il commande les grenadiers de la Garde consulaire. Bonaparte, sûr de sa fidélité, lui fait présider le Conseil de guerre qui juge le duc d’Enghien, en mars 1804.

Commandant (commandeur) de la Légion d’honneur en 1804, créé comte d’Empire en 1808, il participe aux campagnes d’Autriche (1805) et de Prusse (1806). Promu divisionnaire, il commande la 1re division (région) militaire (celle de Paris), de 1807 à 1814. À ce titre, il est blessé, en 1812, d’un coup de pistolet au visage par le général Claude Malet (1754-1812), ce qui lui vaut le surnom de « général bouffe-la-balle ».

De nouveau commandant militaire de la région de Paris aux Cent-Jours, il est banni en 1816, vit aux Pays-Bas, d’où il ne rentre en France qu’en 1819. Il n’a dû de passer à la postérité que pour les affaires de juillet 1789, de 1804 et de 1812, où il a joué un rôle assez peu glorieux.

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