17 avril 2019

OTAN… suspends ton vol !

Par Richard Dessens

Le 4 avril 1949, les États-Unis, le Canada et dix pays d’Europe de l’Ouest fondent l’OTAN suite au Traité de Washington et au « Coup de Prague » des Soviétiques le 25 février 1948. Ce Traité d’assistance mutuelle pour la sécurité réciproque de ses signataires fut aussi la conséquence de la politique américaine inaugurée en 1947 du « containment », consistant à isoler l’URSS et à en endiguer les velléités impérialistes. La Guerre Froide recevait son acte de naissance.

OTAN

Les Soviétiques répliquent le 14 mai 1955 par la création du Pacte de Varsovie regroupant l’URSS et les Républiques populaires d’Europe de l’Est dans une alliance militaire intégrée. Mais l’époque est dense et manifeste toutes les inquiétudes des uns et des autres. C’est ainsi que la création d’une « Communauté européenne de Défense » (CED) par la France, l’Allemagne, l’Italie et le Benelux, en 1952 constituait une tentative d’autonomisation de l’Europe par rapport aux USA même si la CED devait être intégrée dans le commandement de l’OTAN. D’ailleurs les USA soutiennent le projet avec comme condition un réarmement de l’Allemagne qui ne plaît pas à tout le monde. La mort de Staline en mars 1953 va infléchir la position des plus anticommunistes. Finalement rejetée en 1954 par la France et les voix conjuguées des Gaullistes et des Communistes, pour des raisons d’ailleurs distinctes, elle ne verra jamais le jour.

Récemment et actuellement le Traité de l’Union Européenne et le Traité de Lisbonne ont mis en œuvre une « Politique de sécurité et de défense commune » (PSDC) afin d’appuyer le caractère communautaire de la défense elle-même. Les principaux changements opérés par le traité de Lisbonne dans le domaine de la défense et de la sécurité sont notamment la possibilité de coopération renforcée et de coopération structurée permanente, et la création d’une Agence européenne de défense (AED).

Enfin, l’IEI (Initiative européenne d’intervention) existe depuis juin 2018. Elle concerne dix États membres de l’UE : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni (malgré le Brexit). L’objectif de l’IEI est de créer, avec les pays membres « capables et volontaires », une structure militaire commune, pour fixer des objectifs et des priorités politiques communs sur lesquels les différents états-majors pourront travailler ensemble.

Mais les temps ont changé depuis la Guerre Froide et les initiatives européennes d’autonomiser la défense de l’Europe répondent à un retrait progressif des USA de ses préoccupations européennes. Les reproches assénés depuis trois présidents américains sur le manque de participation des 29 pays de l’OTAN (les USA financent l’OTAN à 75 % !) ainsi que l’extension de la zone d’intervention de l’OTAN hors d’Europe, éloignent l’UE d’un parapluie américain qui prend l’eau de toutes parts. Enfin l’attitude de l’Allemagne qui freine des quatre fers pour augmenter sa faible participation à l’OTAN n’arrange pas les choses. Mais les USA ont-ils vraiment besoin des débris militaires que l’Europe peut leur apporter en plus à reculons ?

Les USA semblent nettement avoir intégré le fait que la menace essentielle qui pèse sur le monde ne se situe plus dans un affrontement Europe/Russie mais s’est déplacée en Asie vers notamment une Chine de plus en plus inquiétante et une poudrière moyen-orientale qui gronde en permanence.

Que pèse l’IEI balbutiante dans une PSDC de simple coopération sans intégration face aux nouveaux enjeux de défense ? L’Europe est en réalité de plus en plus désarmée face à tous les dangers qui l’enserrent. Mais les dangers ont changé de nature et les dirigeants de l’UE n’en ont toujours pas pris conscience. Pas plus pour la défense de l’Europe que pour le reste.

Les 70 ans de l’OTAN célébrés aujourd’hui sont-ils un anniversaire ou l’annonce d’une mort programmée ? Décidément, l’Europe vieillit bien mal : les soixante ans des Traités de Rome créant une Europe financière jusqu’à la détruire lentement « fêtés » il y a deux ans sont maintenant complétés par les soixante-dix ans d’un OTAN moribond.

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par virement bancaire

Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP

2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

4 : Faire un don par carte bancaire

Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24  99

Partager :