29 août 2017

Linh Dinh et l’autodestruction européenne par haine de soi

Par Nicolas Bonnal

Bon blogueur et photographe, le sympathique et courageux vietnamien Linh Dinh publie des textes repris par le site de résistance libertarienne Lewrockwell.com. Il confirme ce que disait Gérard Chaliand : les Vietnamiens ne culpabilisent pas les Européens, ils ont tourné la page, ils préfèrent bosser, même pour Gap, que culpabiliser les anciens colonisateurs.

Linh Dinh.

Linh Dinh.

Mais Lin Dinh ajoute que la culpabilisation européenne est devenue folle et qu’elle vire maintenant à une auto-extermination qui ira à son terme, selon moi, pour trois raisons : l’héritage de soumission judéo-chrétien, le despotisme démocratique de Tocqueville et la volonté US d’exterminer l’Europe par la guerre nucléaire contre la Russie.

Il écrit (pardon pour la traduction Google) : « Dans quelques heures, je vais voler vers l’Europe, mon continent préféré, et pourquoi pas ? La plupart de mes héros intellectuels et artistiques sont des Européens : Kafka, Beckmann, Rabelais, Rimbaud, Céline, Orwell, Kundera, Dostoïevski et Milosz, etc. J’ai passé beaucoup de temps en Italie, en Angleterre et en Allemagne, et j’aime beaucoup ce continent. J’ai des souvenirs d’au moins une douzaine d’autres pays européens, tous très distincts les uns des autres. »

Dostoïevski et Rimbaud, cela change en effet de doc Gynéco et de BHL.

Ensuite Lin Dinh expose le problème : « La culture blanche a dominé une grande partie du monde depuis plusieurs siècles, mais elle se dégrade par la haine de soi. Le Blanc de gauche déteste surtout les Blancs, alors que la plupart des Blancs sont méprisants de tous les autres. La moitié des Blancs, alors, déteste l’autre moitié, et la culture blanche contemporaine est un désordre dégradé… Libres de guerre et de colonialisme, les Blancs font un bon travail de se détruire. »

Il a raison, la culture de la repentance, des livres et du cinéma, est une culture morbide, mais surtout débile. Lin Dinh souligne les responsabilités d’une certaine intelligentsia (ce mot désigne ce que Bernanos appelait les imbéciles) dans ce culte haineux : « Beaucoup encouragent. C’est à peu près l’heure ! Susan Sontag en 1967 : “ La race blanche est le cancer de l’histoire humaine ; c’est la race blanche et elle seule – ses idéologies et ses inventions – qui éradique les civilisations autonomes partout où elles se propagent, ce qui a perturbé l’équilibre écologique de la planète, qui menace maintenant l’existence même de la vie elle-même ”. »

On verra si leur nouveau monde tiendra mieux sans les coupables blancs…

Linh Dinh souligne le nihilisme-crétinisme allemand : « Quand j’étais à Leipzig en 2015, un ami allemand a insisté pour que les Chinois soulèvent le Tiers-monde. C’était un partenariat constructif, a-t-il dit, contrairement au colonialisme blanc d’exploitation meurtrière. Il ne se souciait pas de mon observation que les Russes et les Chinois avaient retrouvé leurs bases, leur confiance et leur boussole grâce au nationalisme. »

Linh Dinh ajoute, auteur antitotalitaire au possible : « Aucune population n’a besoin d’une idéologie mondiale. Non seulement la solidarité mondiale n’est pas réalisable, mais indésirable. »

Il évoque les contradictions juives : « En dépit d’une patrie, beaucoup de Juifs ont rêvé d’une fraternité internationale, donc la chimère cauchemardesque du communisme, défendue jusqu’à aujourd’hui par les personnes les plus émotionnellement bloquées, historiquement amnésiques ou simplement hypocrites. Beaucoup qui exaltent les vertus du communisme international défendront aussi rageusement l’État ultra-nationaliste et raciste d’Israël. »

Linh Dinh souligne le martyre allemand – qui vire à l’imbécillité, à l’auto-extermination euphorique dont je parlais plus haut : « Dans l’esprit populaire, la méchanceté de la culture blanche est incarnée par l’Allemagne nazie, les Allemands étant toujours stigmatisés comme les pires des Blancs. L’Allemagne contemporaine, cependant, est celle qui aurait permis à plus de 500 femmes allemandes d’être agressées sexuellement par des musulmans à Cologne au cours de la Saint Sylvestre de 2016. »

Notre sympathique globe-trotter (je vous garantis que cela m’a passé, à moi) ne comprend pas que des filles conditionnées, programmées par quinze ans de scolarité et d’université politiquement correctes ont certainement (sauf les plus abjectes et demeurées) joui d’être des nazies violentées et punies ! Tous les agresseurs ont d’ailleurs été libérés sur ordre, sous les hourras du monde libre. Encore une démonstration de racisme policier, encore un reste de réflexe teutonique…

Linh Dinh souligne le désastre catalan, qui fait la guerre à l’Espagne tout en se laissant envahir par tous les Tiers-monde : « Je serai à Barcelone le matin. En provenance du train sur la Plaça de Catalunya en 2003, j’ai rencontré tant de marchands africains et chinois, que je pensais que j’étais bien à Naples ou à Belleville à Paris. »

Cela dégénère en combats réguliers contre la police. Le gouvernement actuel sera remplacé par un gouvernement mondial-gauchiste qui fera entrer par Ceuta et Melilla dix millions de migrants pour se faire pardonner 1492, l’Inquisition, le franquisme…

Le théâtre italien : « À Florence, il y a plus de dix ans, je rencontrais souvent des Africains vendant des produits faux fabriqués par des Chinois, souvent dans Prato à proximité. Avec une population de 191 104, il compte 45 000 Chinois. »

Linh Dinh incrimine les États-Unis (pauvres États-Unis, comparez le film de Tony Scott Domino à Vertigo de Hitchcock et vous comprendrez que ce pauvre pays est moins la source que le laboratoire de leur modernité maligne). Il souligne le rôle de la culpabilisation dans cet anéantissement de l’Europe. Certes, mais je crois aussi au rôle collaborateur des Européens, à leur paresse intellectuelle, à leur soumission médiatique, à leur incurie politique, à leur obésité intellectuelle et morale, même si je dois me faire insulter par tel mal élevé. La Boétie l’a dit bien avant 1945 que nous aimions nous soumettre et nous démettre. Il n’a pas dit par contre comment amender une ex-civilisation qui préfère disparaître sous les huées et dans les nuées du nihilisme.

Sources

Lin Dinh – Lewrockwell.com.

Nicolas Bonnal – Comment les peuples sont devenus jetables (Amazon.fr) ; la culture comme arme de destruction massive.

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