22 avril 2020

La Pologne et la Hongrie plus problématiques que le Covid-19

Par Euro Libertes

Le Magyar Nemzet, principal quotidien conservateur hongrois, y voit un retour de la « doctrine Brejnev depuis Bruxelles ». Selon la doctrine Brejnev imposée par Moscou, les pays de l’Est pouvaient appliquer les principes et valeurs du marxisme-léninisme à leur manière, mais à condition de ne pas s’en écarter et de ne pas remettre en cause la cohésion du bloc. Aujourd’hui, le marxisme-léninisme a été remplacé par les fameuses « valeurs européennes » qui sont un mélange de progressisme néo-marxiste et de fédéralisme.

Alors que, comme le remarquait devant son Parlement le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjártó le 7 avril dernier, « face à l’épidémie, ce sont les réponses nationales qui fonctionnent le mieux », et, alors que la Pologne et la Hongrie comptent parmi les pays de l’UE qui contrôlent le mieux la propagation de l’épidémie de Covid-19, le Parlement européen joignait vendredi à sa résolution « sur une action coordonnée de l’UE pour combattre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences » une condamnation de la Pologne et la Hongrie. Au gouvernement polonais, il est reproché de modifier le code électoral juste avant des élections. Au gouvernement hongrois, il est reproché d’avoir prolongé l’état d’urgence pour une durée indéterminée. Quant au libéral polonais Donald Tusk, aujourd’hui président du PPE, il a estimé, dans une interview avec l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, que le juriste allemand Carl Schmitt, qui avait légitimé la prise de pouvoir par les nazis dans les années 1930, n’aurait pas désapprouvé la politique de Viktor Orbán contre l’épidémie.

Comme souvent, les députés européens se sont mêlés de choses qu’ils connaissent mal, désinformés qu’ils sont par les membres les plus radicaux de l’opposition des deux pays qu’ils condamnent. En Hongrie, il n’y a pas d’état d’urgence, mais un état de danger qui confère au gouvernement des pouvoirs exceptionnels limités à son action contre le danger en question, en l’occurrence l’épidémie de Covid-19. Quant à la durée illimitée, elle correspond en réalité à la durée de l’état de danger qui est décrété et révoqué par le Parlement. Or le Parlement hongrois continue de siéger et peut révoquer ces pouvoirs exceptionnels à n’importe quel moment.

Quant à la Pologne, son Parlement y discute en ce moment de la manière d’organiser les élections présidentielles du 10 mai dans le contexte épidémique. Le principal parti d’opposition (celui dont est issu Donald Tusk) voudrait reporter ces élections à l’automne ou, mieux encore, à l’année prochaine pour se donner le temps de remplacer une candidate qui s’est révélée être pour lui un véritable désastre.

Ceci n’est toutefois pas possible sans décréter l’état de catastrophe naturelle pour de longs mois (faute de quoi le mandat d’Andrzej Duda prendra fin le 6 août et la Pologne se retrouvera sans président), ce que la majorité PiS refuse de faire pour ne pas exposer l’Etat à de coûteuses demandes de compensations. Il préférerait retarder l’élection d’une ou deux semaines au plus et organiser un vote par correspondance uniquement, comme cela s’est fait en Bavière il y a quelques semaines pour le deuxième tour des élections locales.

En bref, les eurodéputés reprochent à la Hongrie d’avoir décrété l’état d’urgence et reprochent à la Pologne de refuser de décréter l’état d’urgence.

Pourquoi ces reproches ? Comme les autres fois, c’est parce que ces deux pays ne respectent pas la nouvelle doctrine Brejnev.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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