3 mai 2016

Le comte de Fersen, supposé amant de la Reine

Par Bernard Plouvier

 

Hans, Axel comte de Fersen (1755-1810)

Fils d’un maréchal de Suède et d’une Française, nommé capitaine de dragons en Suède, il voyage ainsi en divers pays.

En 1774, il est remarqué par Marie-Antoinette qui en tombe amoureuse. Cela lui vaut d’être nommé colonel à la suite du régiment Royal Deux-Ponts, en 1780. Il est l’un des aides de camp du général comte Jean-Baptiste de Rochambeau durant la guerre d’indépendance des USA (1780-1783) et devient colonel du régiment Royal-Suédois en 1783. Il retourne en Suède où il est nommé colonel d’un régiment en 1786 et participe à la guerre de Finlande, contre les troupes russes, en 1787-88.

De retour en France, il est tenté par la dot de Germaine Necker, aussi plantureuse que la promise. Il y renonce par dégoût de la demoiselle à l’hygiène douteuse, laissant le champ libre à son ami Éric de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à Paris.

Il prépare la fuite de la famille royale dès le mois de février 1791, mais fait route séparée au sortir de Paris, dans la nuit du 20 au 21 juin. À Bruxelles, il pousse Gustave III de Suède à exiger, en vain, des monarques prussien et autrichien une action militaire en faveur du couple royal.

En février 1792, il rentre discrètement en France pour convaincre, sans succès, le couple royal de tenter une nouvelle évasion, lors des entrevues secrètes des 13 et 14 février aux Tuileries. En juillet, il donne quelques éléments d’information au marquis Geoffroy de Limon qui rédige maladroitement le « manifeste de Brunswick », menaçant les révolutionnaires de sévères représailles en cas d’atteinte à la personne du roi ou de la reine, ce qui lui vaudra d’être humilié par Bonaparte au Congrès de Rastatt, en novembre 1797, où il sera le délégué suédois.

Chancelier de l’Université d’Uppsala (1799), Grand maréchal de la cour de Suède et Garde des Sceaux du royaume (1809), il est faussement accusé par ses ennemis d’avoir empoisonné le prince héritier Charles de Holstein-Augustenbourg. Il est massacré par la populace de Stockholm le 20 juin 1810, et réhabilité un an plus tard.

Pour les amoureux de la petite histoire : il a effectivement passé la nuit du 13 au 14 février 1792 dans la chambre de Marie-Antoinette, aux Tuileries… Mais nul ne sait ce qui s’y est déroulé !

 

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