27 juin 2016

18 juin… morne plaine européenne

Par Richard Dessens

Mémorable date de l’Histoire de l’Europe. Le 18 juin 1155, Frédéric Barberousse est couronné empereur du Saint Empire Romain Germanique. Le vieux rêve européen de la renovatio imperii de Rome avortera dans les tourmentes de l’émergence des États européens face une Église incapable finalement de maintenir l’idée d’une « République chrétienne européenne. »

Le 18 juin 1815, le rêve européen de Napoléon meurt tragiquement sur la plaine de Waterloo. Grouchy ? C’était Blücher ! Cette région des anciennes Provinces Unies renferme aussi un autre Waterloo : Maastricht. L’un des centres de gravité de l’Europe renferme des noms à connotation mortifère…

Curieusement, la mémoire légale et judiciarisée de la France impose un autre 18 juin, plus obscur et discret, mais combien médiatisé et entouré des rameaux de la liberté. En tout cas d’une liberté qui répondait modestement à la recherche d’un sauvetage de cette même liberté exprimée la veille par un autre. Maréchal celui-ci. La portée de ce 18 juin est-elle d’importance européenne ou l’expression d’ambitions personnelles entamées quelques semaines auparavant dans un gouvernement de transition ? Lorsque l’historien pourra travailler sans les oukases de la loi, peut-être pourra-ton réexaminer la figure intouchable…

Mais le 18 juin, c’est aussi l’anniversaire de la mort d’Amundsen, l’immense explorateur norvégien, de Maxime Gorki le génial écrivain russe, de Marcel Bigeard, héros de Dien Bien Phu.

Décidément, ce 18 juin est une date de commémorations à rejeter dans l’oubli des tristesses de l’Histoire.

Ce qui amène à se poser la question du choix des dates à commémorer et même à ré-envisager les sujets à commémorer. Mais la question est plus politique qu’historique et se relie à des considérations qui doivent servir une idéologie et des valeurs par définition partisanes. La commémoration doit porter un message politique qui est censé être unificateur, rassembleur pour la communauté nationale.

Or peut-on encore parler de « communauté nationale » lorsque les communautarismes se développent et lorsque les identités nationales se sont délitées.

Peut-on même encore parler de communauté nationale à l’heure où l’Europe pourrait devenir le cadre de l’identité de l’Occident ?

Pourquoi ne pas trouver les grandes dates, réussites ou échecs, qui ont une véritable résonnance au niveau des valeurs identitaires de l’Occident ? Politiquement correct, non ?

18 juin… morne plaine européenne.

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