6 mars 2017

Nationalisme blanc ou légitime défense civilisationnelle ?

Par Aristide Leucate

Dossier particulièrement audacieux, sinon osé, en tout cas très politiquement incorrect que celui que nous propose la dernière livraison de la rafraîchissante et coruscante revue de « désintoxication idéologique », Réfléchir & Agir, consacré au « nationalisme blanc ».

Réfléchir & Agir n°55.

Réfléchir & Agir n°55.

Georges Feltin-Tracol, son maître d’œuvre, non sans avoir souligné que « le public francophone ignore tout de ce courant de pensée », précise qu’il est spécialement « apparu en Amérique du Nord et dans le monde anglo-saxon vers les années 1980. Le nationalisme blanc, poursuit-il, ne se confond pas avec le suprémacisme. Quand le suprémaciste considère que sa race est supérieure aux autres, le nationaliste blanc défend, lui, la sienne à-côté (et non avec) d’autres groupes raciaux. Les nationalistes blancs se détournent des habituels milieux loufoques ».

Sont alors passés en revue les auteurs les plus emblématiques de ce mouvement d’idées. Ainsi, le Sud-Africain, Arthur Kemp qui considère que Bâtir le foyer blanc, du nom de son ouvrage éponyme parus chez Akribéia, participerait d’« une stratégie de survie pour les Européens devant le flot montant des peuples de couleur ». Dans son livre, il se dit, d’ailleurs, convaincu que « c’est la séparation géographique, et non la ségrégation, qui est la seule solution politique à même de sauver la civilisation occidentale. »

Le philosophe américain, Greg Johnson, ayant publié, chez le même éditeur, Le nationalisme blanc. Interrogations et définitions, en tient, pour ce qui le concerne, pour la « défense de la souveraineté native de tous les groupes ethniques blancs », ce, dans une perspective gramscienne d’« hégémonie culturelle et politique totale ». Son compatriote, William D. Johnson, chef de l’American Freedom Party prône une « troisième voie », ni libérale, ni conservatrice, plutôt populiste et traditionnelle d’une « société homogène et patriarcale » et, cela va sans dire, entièrement leucocytaire. Jared Taylor (auteur, aux éditions de L’Æncre, de L’Amérique de la diversité) emprunte, quant à lui, la démarche anti-remplaciste d’un Renaud Camus dans la mesure où il constate que « le problème du remplacement se pose uniquement dans les pays de peuplement européen ».

L’Amérique de la diversité : du mythe à la réalité…

L’Amérique de la diversité : du mythe à la réalité…

Le moins que l’on puisse dire est que l’on ressort plutôt sonné par la lecture roborative d’un dossier qui couvre tout le champ géographique de la question puisque sont également abordés l’Afrique du Sud (et son expérience d’enclave afrikaner du nom d’Orania) et l’Australie (et son mouvement identitaire-populiste One Nation présidée par Pauline Hanson).

Mais, aussi passionnants soient les articles et entretiens s’efforçant de dessiner les contours de ce lourd et épais concept de « nationalisme blanc », l’on demeure circonspect, surtout lorsque l’on regarde dans le rétroviseur de notre Weltanschauung européenne. Inopérant à une époque, pas si lointaine, où l’Europe était à peu près racialement et ethniquement homogène, le concept de « nationalisme blanc » n’est, toutefois, guère plus recevable aujourd’hui, même à l’heure blafarde du turbo-remplacisme ethnocidaire. Nous considérons, en effet, qu’il est atteint d’un vice rédhibitoire, celui d’avoir été forgé par les héritiers de ceux-là mêmes qui, au nom de la « Destinée manifeste », n’eurent aucun scrupule à massacrer les autochtones des pays conquis. Indécent sophisme qui le démonétise en bloc et, atteint dans sa cohérence logique, le fragilise considérablement.

Si nous saisissons parfaitement l’enjeu vital qu’il y a à préserver notre héritage ethno-génétique (étant précisé que l’ethnie se définit comme la propriété d’un groupe humain possédant indivis un héritage socio-culturel commun, en particulier la langue), son équation se pose, selon nous, exclusivement en termes d’aires civilisationnelles où les interactions entre race et culture concourent, précisément, à conférer des traits singuliers à tel groupe humain appartenant en propre à une civilisation donnée.

Aussi, comme le suggère avec raison Georges Feltin-Tracol, convient-il de ne pas exagérer l’apport et la portée du concept de « nationalisme blanc », lequel doit s’entendre, a minima, « comme une action défensive dans l’immédiat, un bouclier momentané. Il ne peut être finalement que l’amorce d’une idée plus satisfaisante : le communautarisme albo-européen chez nous en Europe ». Un acte de légitime défense ethno-civilisationnel, en quelque sorte.

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