8 février 2018

La Liberté ! Wa chkoun ? Qu’est-ce que c’est ?

Par Jean-Pierre Brun

Avez-vous lu L’art de perdre, l’ouvrage d’Alice Zeniter « multicouronné » en 2017 ?

On ne peut que se réjouir du succès de cette petite-fille de harki. Son parcours universitaire brillant (École Normale Supérieure) confirme que, aux âmes bien nées, l’ascenseur social continue d’ouvrir ses grilles…

L’art de perdre, l’ouvrage d’Alice Zeniter.

L’art de perdre, l’ouvrage d’Alice Zeniter.

Si l’ombre de Sylvie Thénault, la très militante historienne de la violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, imprègne quelque peu la trame du récit, il n’en demeure pas moins que la démonstration effectuée par l’auteur est non seulement irréfutable mais plus encore, cinglante. Car si l’on ne peut décemment qualifier d’art la technique qui a permis à la France de perdre l’Algérie, l’histoire de l’Algérie d’aujourd’hui doit énormément à cet art de perdre qui demande lui-même une pratique quotidienne opiniâtre.

Les moudjahidins de la guerre de libération ont naïvement perdu leurs illusions en constatant que leurs chefs les avaient privés d’une liberté dont ils n’avaient d’ailleurs rien fait d’autre que fantasmer la signification. La Liberté ! Wa chkoun ? Qu’est-ce que c’est ?

Les élites intellectuelles ont savamment perdu les clés de cette démocratie dont la seule expérience qu’ils en avaient était celle de cette France qu’ils avaient rejetée. N’était-ce pas Ferhat Abbas qui demandait malicieusement quelques semaines après l’indépendance, quel était le mot arabe qui signifiait « anticonstitutionnellement » ?

Leurs compagnons de route, les porteurs de valises et autres pieds-rouges ont pour leur part servilement perdu une occasion de se taire lorsqu’ils ont quémandé quelque reconnaissance auprès de ceux dont ils avaient été les complices et qui désormais les considéraient au mieux comme des idiots utiles, au pire comme des renégats à leur pays, la France.

Les paysans ont individuellement perdu le goût du travail collectif de la terre, victimes d’une révolution agraire socialiste donc inepte. Elle a ruiné l’agriculture algérienne en moins de temps qu’il ne faut à un nuage de sauterelles pour dévaster un champ de blé dur des Hauts Plateaux.

Les fonctionnaires vertueux de l’économie du pays ont comptablement perdu tout espoir de contribuer au développement du pays par le réinvestissement de la manne pétrochimique. Ils ont assisté bien au contraire à l’épanouissement d’une économie parallèle (le « trabendo ») et à l’engraissement de particuliers pour lesquels le droit algérien ignore la notion même de « l’enrichissement sans cause ».

Les générations de l’après-guerre ont filialement perdu leurs illusions en découvrant qu’à leur sortie du système scolaire et universitaire s’ouvrait devant eux le tunnel béant de ce vertigineux « No future » importé des USA pour la circonstance.

Amande sur le makroud (c’est en Algérie l’équivalent de la cerise sur le gâteau), les autorités viennent d’annoncer que les chutes de production du pétrole et de son prix condamnaient l’État à emprunter « à fond la caisse », sous peine de ne pouvoir faire face à ses engagements. Quand on sait que le pays est tributaire de l’étranger pour 90 % de sa consommation intérieure, on peut trembler dans les familles algériennes, de Dunkerque jusqu’à Tamanrasset.

Et pendant ce temps, les barbus, mortifiés par leur échec des années quatre-vingt-dix, sont persuadés de posséder désormais la maîtrise de ce fameux Art de gagner et le non moins fameux « Sésame » d’Ali qui, laissant leurs adversaires babas, leur ouvrirait les portes du pouvoir islamique.

Inch’Allah ! diront les uns. Mektoub ! diront les autres. Rien n’est moins sûr que l’incertain, conclura le sage.

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