21 février 2018

1914 : en Russie l’industrialisation est très poussée

Par Bernard Plouvier

Ce sont les duettistes sanguinaires « Lénine » et « Staline » qui ont fait croire que le « marxisme, ce sont les soviets plus l’électricité ». En réalité, l’An 1914, quand l’Europe se lance dans une fort belle tentative de suicide, la Russie est devenue un très puissant pays industriel.

L'empereur Nicolas II présentant une icône à la dévotion de ses soldats.

L’empereur Nicolas II présentant une icône à la dévotion de ses soldats.

Contrairement à ce qu’a fait croire l’ineffable propagande marxiste, l’économie russe d’avant la Grande Guerre est performante, même si elle n’est pas encore adaptée à la fourniture de l’énorme marché intérieur. Il existe même une législation sociale très avancée, hélas rarement appliquée. Si les Russes acceptent des fonds étrangers (en 1905, les agences moscovites du Crédit Lyonnais emploient 400 personnes, in Morin, 1983), ils pratiquent l’autarcie économique, mettant un maximum d’obstacles à l’implantation dans l’Empire d’industriels étrangers (Grunwald, 1975), et les industriels allemands sont les plus haïs (même source). Trois ouvriers russes sur quatre œuvrent pour des entreprises de plus de 100 ouvriers et employés. L’industrialisation russe a été d’emblée de type moderne, soit très concentrée (Liebman, 1967), mais dans une orientation protectionniste.

De 1880 à 1914, la Russie à l’Ouest des Monts Oural s’est très rapidement industrialisée (Grunwald, 1975 ; Clark, 2013). La production industrielle croît d’environ 5 %/an et la production agricole de 2 %/an durant les 25 années précédant la guerre. La production nationale croît plus rapidement qu’en France et en Grande-Bretagne, mais nettement moins vite qu’aux USA et dans le Reich (Aron, 1977).

Après la Grande Guerre et sa continuation en guerre civile et les massacres immondes perpétrés par les bolcheviques, après la désorganisation totale de l’économie par le crétinisme marxiste, il faudra attendre la fin des années 1920 pour en revenir aux chiffres de production des dernières années du tsarisme (Aron, 1977).

L’extraction minière et pétrolière a explosé entre 1890 et 1914. Les Monts Oural fournissent 80 % du platine mis sur le marché (Morin, 1983). On extrait annuellement, de 1910 à 1913, entre 34 et 36 millions de tonnes (T) de charbon. La production de fonte est de 5 millions T, celle de l’acier de 4,5 à 4,7 millions T (Mende, 1955 ; Gaillard, 1998). L’extraction de pétrole est de 9 à 10 millions T/an (Gaillard, 1998), dans le Caucase, où se font une concurrence acharnée le trust Bnito des Rothschild, dirigé localement par Marcus Samuel, et la filiale Asiatic Petroleum Cy de la Royal Dutch Shell d’Henry Deterding, jusqu’à ce que l’agitation antijuive des Caucasiens (dirigés en 1903 par Joseph Dougashvili, bientôt surnommé « Staline » par « Lénine ») entraîne la cession, en 1909-1910, de 80 % des parts des Rothschild au trust anglo-néerlandais, moins typé ethniquement (Yergin, 1993).

La déconvenue des Rothschild se surajoute aux autres griefs des financiers juifs à l’encontre du régime tsariste, singulièrement ceux de la Banque Kuhn-Loeb de New York, où œuvre Jacob Schiff, et ceux de la Banque Warburg de Hambourg, où l’on sert de relais entre les cousins humanistes de la City et de Wall Street et les révolutionnaires juifs de Russie, via diverses banques juives de Suède. Le groupe Rothschild a investi beaucoup de capitaux en Russie, à partir de 1892 (Lottman, 1995 ; Ferguson, 1998-2).

L’industrie textile est concentrée à Moscou et à Saint-Pétersbourg (Gaillard, 1998). 80 % du personnel, miséreux car sous-payé, des usines textiles sont des femmes, mais les 600 000 mineurs et métallurgistes sont tous des hommes (Troyat, 1959), contrairement à ce que l’on verra sous le régime communiste, où la femme sera traitée en bête de somme. Moscou est aussi un grand centre métallurgique. Seuls les ouvriers très spécialisés sont aussi payés que leurs homologues français (Liebman, 1967).

Le terrain plat de la Russie est favorable à un tracé fort simple des voies ferrées, avec une quasi-absence de ponts et de viaducs ; ceci ajouté au très faible coût du charbon et de la main-d’œuvre fait des chemins de fer russes une entreprise très rentable (Morin, 1983). L’été 14, l’Empire est sillonné d’environ 60 000 km de voies ferrées (Mourousy, 1992) et l’on compte environ 20 000 locomotives en état de marche (Liebman, 1967).

Le commerce d’exportation se fait surtout par voie maritime et c’est là qu’entre en jeu la question de la libre circulation des navires dans les Détroits unissant Mer Noire et Méditerranée, soit du Nord au Sud : le Bosphore et les Dardanelles, où les Turcs ont installé une puissante artillerie de chez Krupp. 90 % des exportations de blé et de métaux d’Ukraine passent par cette voie, de même qu’une grande partie des importations (McMeekin, 2011).

L’Empire russe est alors le plus gros exportateur de céréales de la planète (Mende, 1955), alors que la grotesque agriculture soviétique transformera l’URSS en importateur de grains. L’alliance germano-turque met en péril le commerce extérieur russe. En outre, le rapport de force en Baltique est également très défavorable aux Russes, qui exportent vers le Danemark du beurre de Sibérie, revendu ensuite sous l’estampille « beurre danois », (Morin, 1983), en plus des cuirs, des peaux et du bois de construction.

Le réarmement russe, après le désastre de la guerre russo-japonaise, est aussi bien lié à des considérations de commerce extérieur qu’à une politique de prestige, visant à laver l’affront de la défaite de 1905 (Alan Taylor, 1971, soutient que les motivations commerciales sont les plus fortes… c’est un avis de Britannique !).

Les prix à la consommation, comme partout ailleurs, ont beaucoup augmenté de 1900 à la guerre. Les salaires réels n’ont pas progressé. En 1900, ils équivalaient en moyenne à 35 % des salaires ouvriers français, sauf chez les mécaniciens spécialisés, bien payés (Kovalevsky, 1900). Faut-il s’étonner que le taux d’illégitimité soit le plus élevé d’Europe, atteignant 9 % des naissances et touchant essentiellement la population ouvrière, miséreuse autant que déracinée (Troyat, 1959) ? Tout ouvrier doit avoir un passeport intérieur. Les pénalités pour fautes professionnelles alimentent dans chaque entreprise une caisse de secours mutuel (Kovalevsky, 1900).

Il existe une législation sociale très avancée, mais elle est très mal appliquée ; en outre, elle ne saurait remplacer des salaires décents. La loi du 26 août 1866 exige des entreprises qu’elles assurent des soins gratuits à leurs ouvriers et un logement à bon marché. Depuis la loi du 1er juillet 1882, le travail des moins de 12 ans est interdit et la journée de travail des 12-15 ans est limitée à 8 heures. La loi du 3 juillet 1886 interdit le travail de nuit des femmes et des moins de 18 ans et abolit le paiement en nature des ouvriers. La loi du 2 juin 1897 limite à 11 h 30 la durée quotidienne du travail des adultes, mais il existe environ 90 jours fériés par an, pour cause religieuse (Kovalevsky, 1900, qui indique toutes ces dates en calendrier grégorien). La loi du 1er janvier 1904 régit l’indemnisation des accidents du travail.

En 1906, année où on limite à 10 heures la durée quotidienne du travail des adultes, les syndicats sont autorisés. En pratique, ils ne sont qu’un refuge commode pour les activistes qui s’occupent davantage de menées subversives que d’améliorer le sort des pauvres. À compter de 1903, deux grèves sur trois ont un caractère politique et non économique ; pour la seule année 1905, après le massacre de janvier, on dénombre 13 392 mouvements de grève (Mousset, 1945).

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