2 juin 2020

Le Donbass bientôt privé d’eau potable ?

Par Philippe Joutier

 

Explication et petit rappel : en 1991, après la chute de l’URSS, la Crimée devient République autonome au sein de l’Ukraine indépendante, capitale Kiev. Mais la Crimée souhaite rester dans le giron russe contre l’avis des autres populations de la péninsule, plutôt pro-européennes. Le gouvernement ukrainien du moment et son président Viktor Ianoukovytch tranchent et refusent l’Union européenne. Décision qui provoque des manifestations pro-européennes soutenues par les États-Unis. Les émeutes aboutissent à la destitution de Viktor Ianoukovytch et à son remplacement par le pro-européen Oleksandr Tourtchynov. La réaction ne se fait pas attendre et le 18 mars 2014, par référendum, les deux républiques de Crimée, celles de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL), font sécession, et réclament leur réintégration à la fédération de Russie.

L’occident se déchaîne.

L’Ukraine ne reconnaît pas ce référendum. Pas davantage l’Union Européenne, au contraire de la promptitude avec laquelle elle avait reconnu l’indépendance du Kosovo, aujourd’hui entre les mains de la mafia albanaise. Idem pour la France. Nonobstant sa reconnaissance immédiate du référendum de Mayotte, contre l’ONU et les Comores, situation pourtant en tout point semblable, elle se veut cette fois le héraut de la souveraineté de l’Ukraine. Magnifique opportunité dont Carlyle et l’OTAN vont encore tirer prétexte pour persuader l’Europe qu’il faut se surarmer contre la menace russe. Et accessoirement continuer son encerclement dans le viol réitéré par les États-Unis des accords du 10 février 1990 entre Kohl, chancelier d’Allemagne de l’Ouest et Gorbatchev qui s’engageaient alors à ne jamais élargir l’OTAN aux pays de l’ex-union soviétique.

L’Euromaïdan de 2014 en Ukraine a abouti aujourd’hui à une explosion de chaos et de terreur. Et malgré des aides en majeure partie américaines (évidemment !) estimées à plus de 5 milliards de dollars en dix ans, l’Ukraine régresse partout sauf en matière de corruption généralisée et d’hostilités, au mépris des accords de Minsk 2 que Kiev a signés et que Paris a cosignés. L’accord de statut spécial au Donbass constitue la base du règlement politique du conflit. Mais Kiev refuse de négocier avec les représentants de la RPD et de la RPL, comme le prévoient pourtant ces accords.

Donbass

Et la situation s’envenime le 22 mai. Sur une chaîne de télévision ukrainienne, lors de l’émission politique « Paroles libres » de Savik Chouster, qui a duré près de trois heures, participait le vice-premier ministre ukrainien Alexeï Reznikov, qui est également le chef adjoint de la délégation ukrainienne à Minsk. Celui-ci déclare froidement que l’Ukraine ne va pas mettre en œuvre les accords de Minsk tels qu’ils sont écrits. L’accord dans son neuvième point prévoit d’abord des élections dans les deux républiques de Crimée, celles de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL), puis la définition des frontières entre Ukraine et Russie. Or Alexeï Reznikov n’en veut à aucun prix. Pour lui, le préalable n’est pas le référendum, mais le contrôle de la frontière. Bref, il le dit très clairement : le gouvernement ukrainien n’appliquera pas les accords !

« Ce sont des conditions inacceptables, et que nous n’appliquerons pas. D’abord le contrôle de la frontière entre l’Ukraine et la Russie au gouvernement ukrainien, et après cela, le règlement politique final, sous la forme d’élections. »

Rupture unilatérale et risque inacceptable pour la Crimée qui ne doute pas de l’épuration ethnique qui s’ensuivrait. Mais ça ne s’arrête pas là : Lors de cette émission participait aux côtés du ministre Andreï Biletski, l’ancien chef d’Azov, formation ukrainienne paramilitaire dont l’emblème s’inspire de la SS, soutenue par l’Europe et les États-Unis. Il a appelé à couper l’eau et l’électricité au Donbass. Dans le collimateur la ville de Marioupol, située en RPD, mais dernière grande ville de l’Est encore contrôlée par Kiev.

Andreï Biletski, l’ancien chef d’Azov,

Andreï Biletski, l’ancien chef d’Azov,

« Nous pouvons mettre en place un véritable blocus efficace. Couper l’électricité, l’eau, tout ce que l’Ukraine fournit à ce territoire. Nous devons construire un mur et les obliger à capituler. »

Reznikov explique alors que si cela n’est pas possible aujourd’hui, cela le sera demain, grâce à une aide financière que la France va fournir à l’Ukraine. Et d’annoncer que l’Ukraine est en train de signer un contrat avec la France, qui va investir 60 millions d’euros dans la construction d’un système d’alimentation en eau de Marioupol qui contournera la partie du Donbass et permettra de couper l’eau de la partie du Donbass contrôlée par la RPD et la RPL.

Mais au fond, pourquoi pas ? Après tout, on avait bien vendu une centrale à enrichissement d’uranium à Saddam Hussein. Alors…

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