4 février 2019

À quoi jouent les Conservateurs canadiens

Par Rémi Tremblay

En 2018 au Canada, trois élections provinciales ont permis de déloger des gouvernements menés par les Libéraux. Ces trois provinces, l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick ont élu des gouvernements de droite ou centre-droit, qui avaient comme point commun d’être fort critiques des politiques d’immigration de Justin Trudeau à Ottawa.

On aurait pu souhaiter une coalition, ou du moins une alliance tacite entre ces trois provinces qui sont au centre du pays. Une telle union aurait donné une force incroyable aux Conservateurs canadiens qui vont affronter Justin Trudeau à l’automne 2019. Mais, par stupidité, au lieu de canaliser le peuple contre les politiques libérales, les Conservateurs ontariens et néo-brunswickois ont suscité des crises linguistiques aussi inutiles qu’infondées, rendant impossible un front commun avec le Québec, tout en donnant la chance à Justin Trudeau de se sortir de cet épisode en se présentant comme le champion des Canadiens français, ce qui est un comble, et de compter sur l’appui des électeurs francophones lors des prochaines élections.

En Ontario, c’est l’abandon du projet d’une université francophone, pourtant promise par Doug Ford, qui a mis le feu aux poudres, ça et la fermeture du Commissariat aux services en français. Cette crise, qu’il a lui-même créée, fit en sorte d’aliéner la population francophone. La seule députée conservatrice de langue française, Amanda Simard, démissionna, à raison, et pense aujourd’hui rejoindre les Libéraux.

Chat échaudé craignant l’eau froide, il est peu probable que les Franco-Ontariens appuient les Conservateurs au scrutin fédéral de l’automne, malgré le recul partiel de Ford sur la question des services en français. Ford a tenu à tendre la perche à Trudeau : si les francophones veulent leur université, c’est Trudeau qui doit la payer. Nonobstant le fait qu’il s’agit ici de l’abandon d’un champ de compétence provincial, l’éducation, Ford donne la chance à Trudeau de se présenter comme le héros du jour.

Le Premier ministre progressiste-conservateur Blaine Higgs a agi de la même manière au Nouveau-Brunswick. Là aussi, le gouvernement ne compte que sur un député francophone, qui pour le moment reste dans le rang. Récemment, Higgs annonçait, après avoir aboli l’obligation de bilinguisme pour les ambulanciers, que les Jeux de la Francophonie qui devaient se tenir dans cette province, où le tiers de la population est acadien, donc francophone, n’auraient pas lieu, à moins que Trudeau n’accepte de s’investir et d’y mettre des sous. Bref, Higgs demande à Trudeau de venir sauver les francophones.

Dans les deux cas, l’absence de sens politique est indéniable. Ford et Higgs auraient pu démontrer aux francophones que les Conservateurs seraient de leur côté, et que leurs droits ne seraient pas remis en cause, une orientation que l’ancien Premier ministre conservateur Stephen Harper avait suivie, ce qui lui avait permis d’obtenir un appui considérable au Québec et ainsi de prendre le pouvoir à Ottawa. Mais ils ont emprunté la voie inverse, s’aliénant les importantes minorités francophones qui vont se jeter dans les bras des Libéraux à l’automne et peut-être permettre ce que personne n’ose imaginer, soit la réélection d’un Justin Trudeau ! S’il est réélu, Ford et Higgs devront en porter la responsabilité.

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