4 novembre 2017

Toulouse. Un squat pour clandestins toléré par les pouvoirs publics

Par Euro Libertes

par L. Fandor.

Pendant que la mairie de Toulouse livre bataille contre les squats sauvages, un hôtel désaffecté au nord de la ville (75, Rue de la Glacière) a été réquisitionné le dimanche 15 octobre par le collectif AutonoMIE afin d’y loger… des mineurs isolés étrangers. Pour ne pas dire clandestins. 

C’est face à un véritable cercle vicieux que l’on se retrouve désormais à Toulouse. Dès qu’un squat est évacué ou qu’un campement illégal est démantelé, il est immédiatement remplacé par plusieurs autres. Ainsi, le moindre bâtiment vide ou vacant est pris d’assaut et occupé illégalement… Tel est le cas de cet ancien hôtel de deux étages maintenant habité par près de 70 personnes ! Sur la page Facebook du collectif, les organisateurs sont ravis : « La négociation avec la police a pu se faire sans stress. Tous les voyants sont au vert pour que le lieu se pérennise… mais on reste vigilants tant que la procédure n’est pas officiellement déclenchée !« . Sous couvert d’une « grande aventure collective« , comme ils nomment cette occupation illégale d’une propriété privée, le collectif AutonoMIE se réjouit donc de l’aide qu’il apporte à ces mineurs étrangers. Une trentaine de chambres sont maintenant nettoyées, réhabilitées et mises à disposition de ces jeunes personnes.

Faux mineurs isolés étrangers. Vrais clandestins

« Par cette action, le collectif souhaite, non seulement donner un toit à ces mineurs étrangers, mais surtout porter à l’attention médiatique la situation de ces jeunes. Alors que le département a pour obligation de prendre en charge et de scolariser les mineurs isolés quelle que soit leur nationalité, la Haute-Garonne a mis en place depuis 2016 un système de discrimination visant à mettre les migrants à l’écart de l’Aide Sociale à l’Enfance » précise le collectif AutonoMIE. Sur le papier, leurs revendications pourraient sembler louables si leurs données n’étaient pas -volontairement- tronquées. Effectivement, dès qu’ils arrivent dans notre département, les mineurs isolés étrangers sont orientés vers le Dispositif Départemental d’Accueil, d’Evaluation et d’Orientation des Mineurs Isolés (DDAEOMI). Cette structure se doit d’évaluer les personnes étrangères se présentant comme mineures et de procéder à un vrai cas par cas quant à leur prise en charge… Et le nombre de « faux mineurs » ne cesse de s’accroître.

En réalité, les 70 personnes qui squattent, en ce moment l’hôtel désaffecté de la Rue de la Glacière n’ont pas été reconnus comme mineurs par le département. De plus, il est catégoriquement faux de dire que les personnes qui se voient refuser le statut de « mineur » sont délaissées et se retrouvent seules puisque ces dernières sont prises en charge dans des structures habilitées à l’aide sociale et à l’enfance. Des centres d’accueils existent et ces personnes peuvent y loger dans l’attente d’une décision du juge des enfants. Quand on sait que 1 427 000 euros par an sont utilisés pour le bon fonctionnement du DDAEOMI, les raccourcis que font les membres d’AutonoMIE apparaissent un peu faciles et témoignent d’une mauvaise foi militante, servant leur idéologie « sans-frontiériste ».

Un deux poids, deux mesures souvent favorable aux clandestins

La tolérance des pouvoirs publics et des policiers envers ce collectif occupant illégalement un bâtiment privé est à mettre en contraste avec l’initiative menée par le Bastion Social cet été à Lyon. Occupant et réhabilitant un bâtiment public laissé à l’abandon depuis plusieurs décennies, c’est sous le slogan « les nôtres avant les autres », qu’ils ont tenté d’offrir un toit aux français mal-logés ou en situation de précarité. Les médias se sont offusqués, la justice a été bien plus expéditive que lorsque qu’une résidence privée est squatté et le Bastion Social a été délogé après seulement 3 semaines. Conséquence : Denise, retraitée handicapée, qui n’a pas menti sur son âge, s’est de nouveau retrouvée à la rue lorsque les policiers ont procédé au délogement. Elle a depuis été relogé grâce aux militants Lyonnais. Du côté de Toulouse, aucune procédure d’expulsion n’a encore été enclenchée contre les squatteurs de l’hôtel, propriété de Toulouse-Métropole depuis quelques mois… Deux poids, deux mesures.

Article paru sur le site Infos Toulouse.

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Philippe Randa,
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