30 mai 2016

Sortir ou non de la zone euro…

Par Philippe Randa

 

Ce week-end, les médias ont évidemment fait leurs choux gras du « clash » provoqué par le rapide départ des deux députés Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard du « Rendez-vous de Béziers » organisé par Robert Ménard… et longuement glosé sur la querelle – ponctuelle ou durable – entre celui-ci et le Front national.

Mais en ce qui concerne les 51 propositions annoncées (des « marqueurs de droite ») en final de cet événement – officiellement adoptées à mains levées, mais bien évidemment rédigées à l’avance pour être soumis à un public acquis – ces même médias se sont montrés beaucoup plus discrets. Le contraire eût été étonnant.

Parmi ces propositions, pour beaucoup attendues et pour certaines innovantes, voici celles se rapportant directement à l’Europe :

– Dénoncer l’adhésion de la France aux articles de la Convention européenne des droits de l’homme qui privent la police et la justice françaises des moyens de mener à bien leurs missions ;

– Sortir la France de l’organisation militaire intégrée de l’OTAN afin de retrouver notre souveraineté stratégique ;

– Rétablissement de la supériorité des lois françaises sur la réglementation européenne et les traités internationaux par une réforme de la Constitution adoptée par référendum ;

– Engagement à refuser le traité transatlantique ;

– Suspension de l’espace Schengen ;

– Suppression du droit au regroupement familial pour les étrangers non-communautaires ;

– Suppression de la double nationalité hors Europe.

On remarque avec surprise que la question de la monnaie unique n’est pas abordée. Doit-on en conclure que le nouveau mouvement « Oz ta droite », fondé dans la foulée de ce « Rendez-vous de Béziers », ne considère pas que ce soit là un sujet d’importance à moins d’un an maintenant de l’élection présidentielle française ? Ou que cela n’ait pas été l’objet d’une proposition parce justement trop clivant ? Rappelons que la volonté affichée des organisateurs était de réunir les « droites », non de les diviser…

On ne peut évidemment pas imaginer qu’un tel sujet ait été purement et simplement oublié ; c’est donc une volonté manifeste de ne pas se positionner sur la question.

Faire ainsi l’impasse d’une proposition claire sur la sortie ou non de l’euro – que réclame avec tant d’obstination la quasi-totalité des Souverainistes français – interpelle tout de même plus que n’importe quelle énième chamaillerie politicienne…

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