Le mois de mars qui sâachĂšve a Ă©tĂ© marquĂ©, mĂ©diatiquement parlant, par le tsunami dâindignation dĂ©clenchĂ© par les troupes syriennes attaquant le rĂ©duit islamiste de la Goutha.
Et la grande presse de dĂ©noncer les turpitudes du monstrueux Bachar El Assad et de ses sĂ©ides, Ă©crasant par les feux du ciel et de la terre une population civile dĂ©sarmĂ©e, devenue de fait le bouclier humain des forces de libĂ©ration de la Syrie asservie. On pourrait gloser des heures durant sur ces Ă©vĂ©nements douloureux. Mais lĂ nâest pas notre propos. Encore queâŠ
23 mars 1962 â Ă la suite dâun accrochage meurtrier entre un commando de lâOAS et un vĂ©hicule de militaires français, les Forces de lâOrdre investissent le quartier algĂ©rois de Bab el Oued avant dâen interdire lâaccĂšs par un bouclage hermĂ©tique. La population civile est de ce fait dans lâimpossibilitĂ© dâen sortir. Son approvisionnement est suspendu.
Des explosions de grenades et des fusillades interviennent, opposant des commandos de lâOAS aux forces de lâordre qui bientĂŽt utilisent les canons de 37 et les mitrailleuses lourdes de leurs vĂ©hicules pour tirer sur les balcons et les fenĂȘtres des immeubles. Des avions T6 et des hĂ©licoptĂšres survolent le quartier, avant dâen mitrailler les terrasses. Vers 20 heures les derniers commandos organisĂ©s de lâOAS dĂ©crochent et quittent le quartier.
Hormis quelques dĂ©tonations isolĂ©es, on peut alors considĂ©rer que celle quâon appellera plus tard la bataille de Bab el Oued, est pratiquement terminĂ©e. Les accrochages on fait une vingtaine de morts du cĂŽtĂ© des forces de lâordre et des dizaines dans la population civile. Le bilan concernant les pertes de lâOAS nâest pas connu.
Nous ne nous Ă©tendrons pas sur la nature et la genĂšse de ces combats. Nous nous en tiendrons simplement Ă ses consĂ©quences quâaujourdâhui nos grands reporters qualifieraient dâhumanitaires.
Le 24 mars les Gendarmes Mobiles entreprennent la répression contre une population abasourdie, littéralement sidérée. Ils investissent les immeubles, fouillent et vandalisent les appartements (7 148 selon les rapports de gendarmerie). Ils molestent leurs occupants quel que soit leur ùge ou leur sexe.
Le bilan de lâopĂ©ration Ă©tabli par les forces de lâordre suffit Ă mesurer le fossĂ© existant entre les moyens quâelles ont mis en Ćuvre et la puissance de feu « redoutable » de la rĂ©sistance du quartier investi : sont saisis 43 armes de guerre et 3 kg dâexplosifs sans compter des fusils de chasse qui, en la circonstance, nâont pas mĂȘme Ă©tĂ© utilisĂ©s.
Les tĂ©moignages de lâinhumanitĂ© des forces de lâordre sont multiples. Retenons simplement celui de Nicolas Loffredo, Maire de Bab El Oued, intervenu auprĂšs dâun officier de gendarmerie pour tenter de rĂ©soudre quelques problĂšmes dâune urgence incontestable.
Concernant le sort de bĂ©bĂ©s en cours dâasphyxie du fait des gaz des grenades utilisĂ©es Ă profusion pour dĂ©busquer les insurgĂ©s, il lui est rĂ©pondu : « Tant mieux ! Plus il en crĂšvera, mieux ça vaudra ! Il y en aura moins pour nous tirer dessus ! Et concernant lâĂ©vacuation des morts : « Vos cadavres, mangez-les ! ». »
Câest pour protester contre ce bouclage inhumain et la violence disproportionnĂ©e dâune opĂ©ration de maintien de lâordre que va sâorganiser une manifestation, le 26 mars suivant. Nous connaissons malheureusement la suite : le massacre, rue dâIsly et devant la Grande Poste dâAlger, de populations civiles qui prĂ©tendaient par ailleurs apporter des vivres Ă leurs concitoyens assiĂ©gĂ©s.
Aujourdâhui une question continue encore de tarauder ceux quâon appelle « Les Pieds-noirs ». Pourquoi ces Ă©vĂ©nements tragiques ne leur ont-ils pas valu la moindre once de compassion de la part de leurs compatriotes mĂ©tropolitains auxquels il est demandĂ© aujourdâhui de verser des larmes grosses comme des olives sur le malheureux peuple syrien ?
Pourquoi cinquante-cinq ans plus tard, continue-t-on de répandre le gros sel de la repentance éternelle sur leurs plaies mal cicatrisées ?
Il suffit de consulter la presse nationale de lâĂ©poque pour en comprendre la vraie raison. Le peuple français abritĂ© frileusement derriĂšre son prĂ©sident ne pouvait quâadhĂ©rer Ă son mot dâordre crucifiant : « La question capitale est de briser par tous les moyens et de rĂ©primer lâinsurrection armĂ©e. »
Par tous les moyens ! Et ce bon peuple de veaux, ainsi qualifiĂ© par leur totem gaullien, de murmurer : « Et quâon nous foute enfin une paix royale ! »
Cinquante-cinq ans plus tard le mĂȘme bon peuple français ne souhaite quâune chose : quâon ne trouble pas cette paix royale lĂąchement acquise, en lui occasionnant le moindre des remords. Mais puisquâon vous le dit ! Comment oser comparer Bachar el Assad le Monstrueux au Grand Charles le Vertueux ? Comment assimiler ces Pieds-noirs, fachos et arrogants, aux malheureux syriens asservis ?
Allez, mes trĂšs chers frĂšres, la messe est dite. Les « RapatriĂ©s » ne reposeront jamais en paix. Par la volontĂ© des CrĂ©on Ă©lysĂ©ens, il sera interdit aux Antigone de lâAlgĂ©rie française dâinhumer dignement la dĂ©pouille de leur petite mĂšre patrie. Ainsi soit-il !
Ainsi soit-il ? Ă moins que⊠Lâironie de notre histoire nationale, toujours primesautiĂšre, nâest pas une lĂ©gende. Ne ressentez-vous pas dĂ©jĂ comme une forte odeur dâislamisme qui, ayant franchi la MĂ©diterranĂ©e, commence Ă indisposer sĂ©rieusement ceux qui furent leurs compatriotes mĂ©tropolitains. Et ceux-ci, nâen seraient-ils dĂ©jĂ Ă expier par oĂč ils ont pĂ©ché ?
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