23 octobre 2018

L’Euthanasie : problème d’éthique humaniste ou logique économique ?

Par Bernard Plouvier

Pour un biologiste, ce qui différencie l’homme du reste du règne animal, c’est le néocortex à six couches superposées et interconnectées de neurones qui conditionne ses facultés d’intelligence, de sens moral et de sens artistique, le tout contribuant à cette transcendance, faculté spécifiquement humaine, qui permet d’établir une réflexion éthique, de méditer sur l’Univers ou sur les relations entre l’homme et son environnement réel ou supposé – entre autres exemples possibles : spéculer sur l’existence de divinité(s) ou sur les Droits de l’Homme.

euthanasie

Le libre arbitre n’a rien de spécifiquement humain. N’importe quel éleveur de chien, de chat ou de cheval, pour prendre des exemples simples, sait que leurs choix varient beaucoup selon l’humeur du moment. Tout au plus peut-on envisager que seul l’humain soit capable – pas toujours, loin de là – de laisser son sens moral orienter ses choix, alors que le non-humain ne se laisse(rait) guider que par son affectivité, telles ces femelles qui, ayant perdu un petit, adoptent un orphelin au lieu d’en faire leur repas.

Cette introduction a pour but de définir ce que devrait être la logique du comportement face au crétin congénital (au sens médical du terme) ou à l’individu qui a définitivement perdu son activité cérébrale par maladie ou par traumatisme. En clair, la bonne question à se poser en matière d’éthique à propos d’un tel sujet serait celle-ci : est-il un être humain, celui qui n’a pas ou n’a plus de cerveau humain en état de fonctionner ?

De la même façon, mais dans un autre registre, comment doit-on agir lorsqu’on est confronté à un malade conscient, en totale invalidité du fait de la sénilité ou d’une maladie incurable, qui est incapable de mettre fin à ses jours ou n’en a pas le courage, alors qu’il exprime sa ferme et constante volonté de mourir au plus vite ?

L’euthanasie revient, en définitive, à provoquer la mort de sujets en situation physique ou morale de cul-de-sac douloureux et angoissant, ainsi que des « enveloppes corporelles vides ».

Et le problème, déjà inutilement et singulièrement compliqué depuis des millénaires par les esthètes autoproclamés en intentions divines, est devenu, depuis les années 1980, une grave question d’économie politique, ce qui, à l’ère globalo-mondialiste, est l’argument unique à considérer pour nos maîtres, même si les gens bien élevés enrobent la chose de sirop d’érable ou la présentent comme un morceau de sucre candi à ne sucer qu’en dernière extrémité.

Depuis des millénaires, des gens parfaitement inutiles aux hommes raisonnables – et, pour le coup, le terme d’homme devient un générique qui n’embrasse pas trop la femme – ennuient tout le monde avec des impératifs qui auraient été dictés par un personnage divin, interdisant de tuer qui ne menace pas immédiatement la vie d’autrui. Or, il n’est que trop évident que ces doctes théologiens devraient se taire sur la grave question de l’euthanasie, étouffant sous le poids de leur indispensable repentance et de leurs remords.

D’abord, l’existence d’une divinité créatrice paraît bien bizarre dans un Univers en perpétuelle mutation aléatoire. Ensuite, la vie terrestre étant stricto sensu un enfer, on voit mal comment l’on pourrait attribuer une quelconque bonté à cette divinité et moins encore sa paternité éminente des humains. Après tout, même le père le plus dégénéré ne fait pas autant souffrir ses enfants que les sieurs Allah, Jéhovah-Yahvé, Dieu le père et concurrents, car en matière de « seul vrai dieu », il y a foule.

Ni la création ni la rédemption ne paraissent admirables, sauf à ressasser les antiques billevesées sur l’impénétrabilité des voies d’une divine providence, qui paraît de plus en plus improbable à mesure que l’on s’enfonce dans les complexités de la physique des particules et de la biologie.

Les théologiens n’ont à l’évidence aucune voix au chapitre, l’histoire humaine démontrant que le soi-disant chef-d’œuvre de la création ne s’améliore guère, en dépit de millénaires de prêchi-prêcha et de quelques essais de rédemption officiellement estampillée surnaturelle.

Le problème de l’euthanasie – soit, celui de la mort compassionnelle – devrait donc se résumer à une réflexion humaniste, d’ordre éthique. Le malade conscient, en fin de vie, éclairé sur son cas par un médecin fiable, devrait être seul habilité à décider de l’opportunité de sa mort, après un délai de réflexion-confirmation de quelques semaines ou de quelques mois ; l’expérience médicale intervenant pour en démontrer la nécessité. Ni politicard ni prêtre n’ont le droit d’interférer avec cette décision souveraine. Il en va de même pour l’être né ou devenu idiot, la décision appartenant aux père et mère du sujet mineur, à son conjoint ou à ses enfants, s’il est un dément majeur.

Mais tout ceci n’est que raisonner, en toute bonne foi, sur la comète. Car l’on oublie l’omnipotence du clergé de la nouvelle divinité : Mammon (ou quel que soit le nom dont on voudra l’affubler), soit le dieu-Économie, accouplé à sa parèdre la Finance – l’argent qui circule pour alimenter, en fin de circuit, les superprofits des maîtres de la nouvelle ère.

Débiles mentaux intégraux et déments, cancéreux au stade terminal, décrépits et invalides absolus représentent un fabuleux marché, en accroissement constant étant donné le vieillissement de la population et la pollution démographique d’une planète où les moins doués (c’est un délicat euphémisme) se reproduisent le plus.

Ces êtres qui n’en peuvent plus de souffrir physiquement et moralement, ces zombies décérébrés, ces individus qui n’ont d’humaine que l’apparence morphologique, sont une source d’emplois et une occasion de dépenses communautaires. Qu’ils soient dépourvus de joie de vivre ou de spécificité humaine importe peu à l’économiste et au financier, donc à leurs larbins du demi-monde de la politique, des médias et de l’administration. Ces êtres, qui ne veulent plus vivre ou sont inconscients de ce qu’est une vie d’humain, sont condamnés à traîner un peu plus une existence misérable ou dépourvue de sens, parce qu’ils sont de petits rouages économiques.

Mammon a remplacé les autres divinités, sans apporter davantage de grandeur, de noblesse ni même d’agrément à l’humanité souffrante. Une fois encore, l’éthique est sacrifiée à la toute-puissance des grands prêtres. Et cela ne plaide guère en faveur de l’esprit humain.

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