22 mai 2019

L’État, c’est moi

Par Pierre de Laubier

L’histoire de France présente toujours les ennemis du roi et, en l’occurrence, ceux de Richelieu, comme des traîtres. On oublie toujours que les « complots » (car toute opposition est séditieuse) ont parfois d’autres motifs que l’intérêt, la bêtise et la méchanceté. Trois « qualités » dont les souverains ne sont, du reste, pas exempts.

 

Les complots qui avaient visé Richelieu, notamment lors de la journée des dupes de 1630, avaient eu pour but d’empêcher le cardinal d’entraîner la France dans une guerre de Trente Ans qui, sans l’intervention française, n’aurait pas duré si longtemps. Qui s’est agité durant la Fronde ? La noblesse et le parlement, autrement dit, ceux qui font les guerres, et ceux qui les paient. N’avaient-ils vraiment pas leur mot à dire ? N’était-il pas étrange qu’un prince de l’Église entre en guerre au côté des princes protestants en révolte contre l’empereur, au moment même où celui-ci était en butte aux attaques ottomanes ? Et que se serait-il passé si cette digue avait cédé ? N’oublions pas qu’à l’époque, l’empire et la France avaient une frontière commune.

Quoi qu’il en soit, la France avait fini par imposer à l’empereur le traité de Westphalie, qui stipulait que la couronne impériale resterait élective et consacrait le principe cujus regio, ejus religio.

Mais les principes ne sont pas tout. Le traité permettait aussi à la France de conserver ses larcins passés : les trois évêchés, parce qu’ils parlaient français ; et une partie de l’Alsace, bien qu’elle parlât allemand. En outre, les dispositions concernant une Allemagne plus morcelée et donc plus vulnérable que jamais étaient placées sous la garantie des puissances signataires. Voilà qui donnera au roi de France, toujours plein d’une tendre sollicitude envers ses voisins, l’occasion de se mêler des affaires de l’empire sous prétexte de défendre les « libertés germaniques ». On ne rit pas !

Les germes des prochaines guerres sont ainsi semés. Et comme le parlement est dorénavant muselé et que les états généraux sont tombés dans l’oubli, plus rien ne freinera l’appétit fiscal de l’état pour financer tout ça. Il ne faudra pas moins de quatre guerres pour défaire ce que, tout de même, le traité de Westphalie consacrait : la France était devenue la première puissance d’Europe.

Du moins le fut-elle après le traité des Pyrénées, qui ne fut signé avec l’Espagne que dix ans plus tard, en 1659. L’une des clauses en était que le roi de France épouserait l’infante d’Espagne. Ce qui sera, là encore, l’occasion d’une nouvelle guerre.

Et le roi, dans tout ça ? Pendant que Mazarin négocie les traités, il grandit en âge, en taille et en orgueil. En 1655, il s’irrite d’apprendre que le parlement ergote sur les édits qu’il a enregistrés trois semaines plus tôt. Il déboule en pleine séance, en tenue de chasse, et gronde les magistrats en ces termes : « Chacun sait combien vos assemblées ont excité de troubles dans mon État. » On a résumé cette sortie par la formule : « L’État, c’est moi », mais on aurait peut-être dû la résumer ainsi : « L’État, c’est à moi ! » Et, comme tous les enfants gâtés, Louis XIV n’aime pas prêter ses jouets.

Louis XIV.

Louis XIV.

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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