12 janvier 2018

Les lis ou les léopards ?

Par Pierre de Laubier

« Peu s’en fallut que dans la guerre de Cent Ans, la France ne perdît son indépendance et ne devînt une colonie de l’Angleterre » : ainsi parle Lavisse, dans son délire. Ce mot de « colonisation » est tout à fait impropre. Si un pays avait été colonisé, c’était l’Angleterre… par les Normands, dont le souverain d’Angleterre porte les armes encore aujourd’hui ! Mais le vainqueur de la guerre de Cent Ans ne devait être ni la France, ni l’Angleterre, mais les Valois ou bien les Plantagenêt.

Le fait que le roi de France fût aussi roi d’Angleterre, ou l’inverse, ne choquait en fait personne d’autre que le roi capétien en titre. On a vu qu’après les batailles de Bouvines et de la Roche-aux-Moines (1214) et la signature de la Grande Charte, les barons anglais firent appel au fils de Philippe II pour remplacer leur propre roi. Ils se doutaient bien que le futur Louis VIII ne renoncerait pas pour autant à la couronne de France, pays dix fois plus peuplé et plus riche que l’Angleterre. S’il était resté roi d’Angleterre, Louis VIII aurait hérité d’Aliénor et le résultat aurait été le même que si Edouard III et Henri V l’avaient emporté dans la guerre de Cent Ans : l’union des couronnes de France et d’Angleterre.

Pendant qu’on y est, revenons un instant sur Bouvines. Cette bataille avait opposé le roi de France au comte de Flandre, soutenu par l’empereur germanique. Mais qui est ce fameux Ferrand, comte de Flandre ? Il n’a pas l’accent belge, une fois : fils du roi de Portugal, il n’est comte de Flandre que du chef de sa femme, qui s’appelle d’ailleurs Jeanne de Constantinople. Il est en guerre contre le roi de France qui, toujours gourmand, lui a dérobé deux riches villes d’Artois : Aire et Saint-Omer.

Quant à l’empereur Othon, fils d’Henri de Saxe, il est aussi petit-fils d’Henri Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine ; il est comte de Poitou et duc d’Aquitaine… provinces confisquées par Philippe II ; et, neveu de Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, il soutient son oncle et suzerain lui aussi spolié. Il est d’ailleurs si peu germanique qu’il est un empereur mal élu, contre lequel (à cause d’affaires concernant le sud de l’Italie) le pape et le roi de France, toujours lui, soutiennent un autre candidat : Frédéric de Hohenstaufen.

Bouvines est donc une bataille féodale, qui n’a rien ou pas grand-chose de national. Le vaincu, Ferrand, fut enfermé dans une cage et promené dans une cage de fer à travers les villes. Mise en scène organisée dans un but de propagande car Philippe Auguste se servait des villes pour ronger le pouvoir de ses vassaux. Libéré dix ans plus tard, Ferrand, pas rancunier, sera d’ailleurs un des plus solides soutiens de la régente Blanche de Castille.

La guerre de Cent Ans, qui finira en partie en guerre nationale, commence comme une guerre féodale, dynastique, et aussi politique, économique et fiscale. L’enjeu de cette guerre, ou plutôt de ces guerres, n’est pas de savoir si la France va continuer d’exister, mais comment. La première manche, qui va opposer Edouard III et Philippe VI, ne débute de manière calamiteuse que pour le Capétien.

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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