23 avril 2016

Pourquoi les Européens se laissent mourir et envahir

Par Nicolas Bonnal

Le professeur Kevin McDonald évoque souvent les tendances suicidaires de la race blanche, rendue déprimée par la culpabilisation de son passé raciste ou colonial.

Il refuse selon nous de voir l’évidence déjà mise en avant par Nietzsche : la race blanche disparaît la première – bientôt suivie par la race jaune – parce qu’elle a créé la première le dernier homme de Zarathoustra ; et parce qu’elle a mieux à faire à Disneyland ou aux Seychelles que des projets de civilisation à long terme.

On rappellera Tocqueville, déjà pas très optimiste à une époque où la race blanche est en pleine expansion démographique et culturelle : « Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie. »

On peut citer ces lignes caractéristiques d’Edouard Drumont, écrites pourtant en pleine période coloniale : « L’être qui est là est un moderne, un nihiliste, il ne tient à rien ; il n’est guère plus patriote que les trois cent mille étrangers, que l’aveuglement de nos gouvernants a laissés s’entasser dans ce Paris dont ils seront les maîtres quand ils voudront… »

Et l’on comprend que cet être supporte comme son prédécesseur romain (voyez Pétrone et Juvénal !) tout de son gouvernement, impôts, immigration, ce qu’on voudra. Ce n’est pas que cet être soit incapable de temps à temps de se permettre une remarque xénophobe ou un vote interdit, simplement sa rage ne dure guère, et il retourne à l’écuelle dont parle magnifiquement La Boétie. Ce n’est pas, dit Fukuyama, que le citoyen lambda de l’État post-historique soit dépourvu de tendances nationalistes, c’est qu’elles sont brèves et plus très dangereuses.

Il serait d’ailleurs bon de voir l’électeur de Donald Trump sous cet aspect pour éviter d’envisager le pire. L’électeur moyen de Trump n’est pas un Allemand élevé à la dure et encore sous le choc du Diktat de Versailles ; c’est un blanc assez fatigué, bien content de sacrifier sa liberté à son confort – comme dans la Rome ancienne ou dans le film Rollerball.

Les peuples jeunes ont toujours eu beau jeu de conquérir les peuples vieillissants et prospères.

Citons Nietzsche pour terminer : « On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles. »

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