4 décembre 2016

Élections dominicales

Par Georges Feltin-Tracol

 

La proximité de Noël favorisera bientôt la fameuse « trêve des confiseurs ». Entre-temps, la vie politique se poursuit en Europe avec deux scrutins décisifs, ce dimanche 4 décembre.

Après un incroyable report de deux mois et bien des péripéties, les Autrichiens désigneront enfin leur nouveau président fédéral à l’occasion d’un « second » second tour entre le Vert Alexander Van der Bellen et le national-libéral populiste Norbert Hofer. Si les électeurs confirment leur précédent choix et élisent Van der Bellen, un coup d’arrêt sera donné à un mouvement commencé en juin en Grande-Bretagne avec le Brexit et amplifiée en novembre aux États-Unis par la victoire de Donald Trump. En revanche, si Hofer l’emporte après avoir fait de nombreuses concessions au politiquement correct, un autre trublion s’installerait en Autriche et pourrait renforcer le groupe centre-européen de Visegrad dans son opposition aux quotas d’immigrés clandestins.

Mais l’attention, ce jour-là, ne se focalisera pas que sur l’Autriche. L’Italie sera aussi observée en raison du référendum constitutionnel décidé par le président du Conseil Matteo Renzi. Ce dernier propose la suppression du Conseil économique et social, la réduction du nombre de parlementaires, une recentralisation de certaines compétences régionales et la transformation du Sénat en assemblée consultative des territoires sans pouvoir législatif. Le jeune dirigeant de centre gauche veut créer une IIIe République primo ministérielle renforcée par l’instauration de l’« Italicum ». Il s’agit d’un nouveau mode de scrutin des députés qui remplacerait l’actuel, le « Porcellum » trop proportionnel à son goût. Variante transalpine du mode de scrutin français pour les municipales et les régionales, l’« Italicum » stipule l’obtention de la majorité absolue de députés si un parti recueille plus de 40 % des suffrages au niveau national. Sinon se déroulera un second tour réservé aux deux formations arrivées en tête avec des candidats tous nommés par les appareils politiques…

Défendu avec force par les banques, la Commission de Bruxelles et la funeste Angela Merkel, le « oui » est, d’après les sondages, en difficulté quand bien même plus d’un tiers des électeurs pencherait pour l’abstention ou l’indécision. Potentiel vainqueur, le « non » rassemble un ensemble hétéroclite qui comprend nos amis de CasaPound, les populistes identitaires de la Ligue du Nord, les populistes atypiques du Mouvement 5 Étoiles, les post-fascistes de Frères d’Italie, les berlusconiens de Forza Italia, la gauche radicale et les dissidents internes du parti de Renzi.

Si le « non » l’emporte, Renzi a prévenu qu’il démissionnerait. Il s’ensuivrait soit un nouveau gouvernement de technocrates, soit des législatives anticipées qui verraient probablement la victoire du Mouvement 5 Étoiles, ce qui ferait l’effet d’une explosion nucléaire à quatre mois de la présidentielle française. Les électeurs autrichiens et italiens oseront-ils franchir le Rubicon et enfin bousculer un système politicien usé pour des nouveautés radicales ? Il faut le souhaiter.

Bonjour chez vous !

Cette « Chronique hebdomadaire du Village planétaire » a été diffusée sur Radio-Libertés le 2 décembre 2016.

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Philippe Randa,
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