20 novembre 2017

De la baisse des dotations aux collectivités locales…

Par Jean-Pierre Brun

On ne vantera jamais assez les efforts louables de nos municipalités pour pallier les effets désastreux d’une politique gouvernementale mesquine qui vise à réduire sa participation aux finances des collectivités locales.

collectivite locale dotation-publique

Prenons l’exemple de ma commune, une paisible petite ville du littoral armoricain du Bassin Arverne catalano-provençal (voilà où a conduit le redécoupage psychédélique de nos régions). Ses 10 000 habitants ont pour maire un instituteur, pardon un professeur des écoles, à la retraite qui se revendique socialiste (ce qui est courageux par les temps qui courent), encore que bon nombre de membres de feu son parti en doutent presque furieusement…

C’est pourtant un garçon sympathique. Je l’affirme haut et fort : un homme qui écrit des romans policiers ne peut pas être foncièrement mauvais. Bref, voilà un édile bien méritant contraint à maîtriser de façon « drastique » (qualificatif technocratique qui ne peut que rassurer le contribuable) les dépenses de sa ville.

Imaginez les contorsions auxquelles doit se livrer désormais notre bon maire pour atténuer cette baisse assassine de dotations alors que, aidé par une équipe exemplaire, il a pris jusqu’alors un soin méticuleux à gérer en bon père de famille le bas de laine bien usagé qui lui avait été légué.

Songez que les frais de personnel ne représentent que 53 % de son budget pour 400 salariés et contractuels et que le montant des subventions aux associations plafonne modestement à 14 % de celui-ci. Son endettement par habitant n’a été que doublé en cinq ans. Une vraie performance !

Certes, des grincheux louchent désormais sur la communauté de communes qui, avec ses 450 salariés, siphonne aussi efficacement qu’indirectement les comptes bancaires des administrés, en grande partie des retraités, mais que voulez-vous… il n’y a pas d’omelettes sans casser les vieux.

Il n’y a pas non plus de petites économies et il faut bien commencer par un bout. La périodicité de la collecte des ordures ménagères s’y prête merveilleusement. Pour preuve, en quelques années on est passé du ramassage quotidien au ramassage bihebdomadaire. Pourquoi ne pas tenter l’hebdomadaire ? Et mon maire, en praticien méticuleux de l’écologie, de nous écrire : « Soucieuse d’adapter son service de collecte au plus près des besoins, d’en maîtriser le coût, et de respecter les nouvelles réglementations, la collecte des ordures, s’opérera une fois par semaine. »

J’imagine la satisfaction d’une jeune voisine, mère de jumelles de quelques mois, son stock de couches souillées sur les bras, si j’ose m’exprimer ainsi, mesurant pleinement cette adaptation « plus près des besoins », à ceux justement de ses nourrissonnes. Voilà une décision qui ne saurait laisser notre sémillant édile en odeur de sainteté dans ce foyer exemplaire et plus encore au fond de ses poubelles. Je ne m’étendrai pas sur les mêmes contraintes infligées aux aides ménagères ou papy et mamy-sitters, tributaires des incontinences diverses et avariées d’une population vieillissante.

Sans vouloir jouer les conseilleurs, il serait bon de rappeler à nos élus qu’en période de renouvellement de leur mandat, c’est justement dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis… à la condition de ne pas marcher dessus. Et pour nos gouvernants c’est ce genre de détail en la matière qui fait cale au char de l’État dans sa progression vers des lendemains purs et radieux.

J’ai honte, je l’avoue, d’évoquer un sujet aussi scabreux, voire scatologique, mais que voulez-vous, nécessité (en chalet ou non) fait loi.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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