15 avril 2019

Poètes… vos papiers !

Par Pierre de Laubier

Philippe IV le Bel, Louis XI, François Ier, Louis XIII – ou, plus exactement, Richelieu, marquent les étapes de ce qu’on appelle la « naissance de la France moderne », caractérisée par la centralisation du pouvoir au détriment des corps intermédiaires, le principal étant la noblesse.Or, les privilèges de la noblesse impliquaient qu’elle participât aux pouvoirs « régaliens » par excellence, la justice et la guerre. À l’origine, le roi n’était d’ailleurs qu’un primus inter pares, parmi les pairs du royaume. En outre, depuis 1614, les états généraux ne sont plus réunis, d’où il découle que l’appétit fiscal du roi ne connaît plus de limites. Quant aux parlements, un édit de 1641 leur retira leur droit de remontrance, les ramenant à leur rôle de cours de justice et de simples chambres d’enregistrement des édits du roi.

Sous Richelieu, une nouvelle activité fait rage : la surveillance de l’opinion. Elle se fit, de manière classique, par l’espionnage. C’est grâce au vaste réseau d’espions qu’il avait déployé que Richelieu découvrit tant de complots. Et comme il composait à sa guise les tribunaux chargés de juger les coupables, les chances d’y être acquitté étaient faibles. Ainsi, au lendemain de la journée des Dupes (1630) qui avait pour but d’éloigner le cardinal du pouvoir, le maréchal de Marillac fut jugé par une commission extraordinaire. Mais celle-ci fut remplacée par une autre, présidée par L’Aubespine, qui venait de remplacer le frère du maréchal comme garde des sceaux. Cette commission se réunit à Rueil, dans le propre château du cardinal ! Le plus étonnant est que, à en croire Tallemant des Réaux, la condamnation à mort de Marillac étonna Richelieu. Qui, pour se remettre de sa surprise, accorda des promotions à ces magistrats intègres (mais zélés).

Messire Louis de Marillac, Comte de Beaumont-le-Roger, Maréchal de France.

Messire Louis de Marillac, Comte de Beaumont-le-Roger, Maréchal de France.

Mais il n’y avait pas que des traîtres dans le royaume. Il y avait aussi ceux qui pensent mal. Il ne suffit pas à Richelieu de placer les théâtres sous surveillance. Pour éviter qu’on n’y entendît quelque attaque contre lui, il choisit la solution la plus simple, qui était d’écrire les pièces lui-même. Comme le temps lui manquait, il réunit une équipe de dramaturges chargés de les écrire pour son compte. C’est ainsi que Corneille fit ses débuts.

Un nouveau moyen d’information était apparu : le journal, et notamment la fameuse Gazette de Renaudot, paraissant le samedi. Il avait chipé l’idée aux frères Richer, qui publiaient depuis 1611 le Mercure françois, mais dont la parution était seulement annuelle. En 1631, Richelieu accorda à Renaudot un privilège, c’est-à-dire un monopole, en échange de quoi la Gazette publia obligeamment toutes les nouvelles que le gouvernement voulut bien lui faire gracieusement parvenir.

Les fâcheuses velléités d’indépendance des gens de lettres sont connues, mais leur vanité l’est aussi. L’Académie vint répondre à cette aspiration. Celle-ci était née de réunions tenues chez Conrart, qui donnèrent naissance en 1635 à l’Académie officielle. Celle-ci eut pour tâche d’établir un dictionnaire, dont la première édition ne parut qu’en 1694, presque soixante ans plus tard ! Excédé par cette lenteur, Furetière publia son propre dictionnaire en 1684 et fut, pour ce crime… exclu de l’Académie.

Fiscalisme, centralisme, égalitarisme, répression de l’initiative… C’est bien la France moderne.

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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