24 décembre 2018

Concini, c’est fini

Par Pierre de Laubier

La monarchie absolue, c’est bien. Quand il y a un roi. Évidemment, si ce roi décide de faire la guerre, et qu’aucune institution ne peut l’empêcher de prélever l’argent nécessaire à des guerres que seul son caprice justifie, la seule solution est de l’assassiner. C’est ce que fit Ravaillac.

Par contre, quand quelqu’un d’autre gouverne à la place du roi, c’est ce dernier qui doit à son tour se transformer en assassin. Or, à la mort d’Henri IV, Louis XIII n’avait que neuf ans, et la reine se fit nommer régente par le parlement.

La reine, c’est Marie de Médicis, qu’on avait choisie pour l’éclat de ses écus plutôt que de son esprit. Elle était sous la coupe de sa sœur de lait, la Galigaï, et de son mari Concini, bombardé marquis d’Ancre. L’impudence de celui-ci avait aussi peu de limites que le pouvoir qu’il exerçait. Il amassa une fortune colossale qui lui permettait d’entretenir une armée privée de 7 000 hommes. Quant au jeune Louis XIII, la reine mère le priait avec dédain d’aller jouer hors de la salle du conseil, et Concini, qui avait pourtant failli perdre la vie pour ne pas s’être découvert devant le parlement, négligeait même de se lever en sa présence.

Le prince de Condé, rentré en France à la mort d’Henri IV, avait été fêté par la reine (qui, semble-t-il, pleura peu son mari volage). Mais le premier prince du sang ne tarda pas à prendre la tête des grands du royaume qui, se souvenant non sans raison de l’origine élective de la monarchie, exigeaient d’être associés au pouvoir. Concini vida le trésor pour leur accorder des pensions. Qu’ils encaissèrent, mais sans renoncer à leurs exigences.

L’agitation s’étendit, si bien qu’en 1614 on convoqua les états généraux. Mais la noblesse et le tiers état ne parvinrent pas à se mettre d’accord, et on finit par fermer la salle des séances en prétextant l’urgence qu’il y avait à y donner un bal. Les états généraux ne seront plus réunis avant 1789. Ce qu’il faut souligner, c’est que les doléances de 1614 furent les mêmes que celles qui ressurgiront en 1789 : égalité devant la loi et devant l’impôt ; convocation périodique d’une assemblée élue votant l’impôt ; liberté du travail (c’est-à-dire suppression des corporations). On cessa de les écouter, mais ces doléances demeurèrent.

Déclaré majeur la même année, à quatorze ans, Louis XIII finit par perdre patience et, en 1617, pria Vitry, capitaine des gardes, d’arrêter Concini. Quand celui-ci entra dans la cour du Louvre, on ferma la porte derrière lui pour le séparer de sa garde, et comme il fit quelque difficulté pour obtempérer, quelques coups de pistolet lui mirent (un peu tard) du plomb dans la tête. « Grâce à vous, je suis roi », déclara Louis XIII. Plus tard, la foule exhuma la dépouille de Concini, la traîna dans les rues, la dépeça et en brûla les restes. Bref, c’était la fête.

Accusée de sorcellerie, la Galigaï aurait déclaré : « Je ne me suis jamais servi d’autre sortilège que de mon esprit. Est-il surprenant que j’aie gouverné la reine qui n’en a pas du tout ? ».

Sur l’échafaud, elle essuya les huées de la foule. Mais quand elle lui demanda de prier pour le salut de son âme, celle-ci entonna aussitôt l’Ave Maria. À l’époque, on se souvenait que même les criminels ont une âme.

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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