8 juin 2018

Chiffons de papier

Par Pierre de Laubier

En 1529, l’empereur et le roi de France signèrent le traité de Cambrai, par lequel Charles Quint abandonnait la Bourgogne en dépit de ses droits incontestables sur cette province et du traité de Madrid de 1527. En échange, François Ier renonçait à toute prétention en Italie.

Sitôt de retour en France, ce dernier appliqua le proverbe « Si vis bellum, para bellum », et profita de la paix pour préparer la guerre, s’alliant au sultan, et aussi aux protestants allemands.

Ayant renoncé à l’Italie, où François Ier alla-t-il faire la guerre ? On le devine : en Italie. Mais, pour changer, ce sont la Savoie et le Piémont qu’il envahit en 1536. Au cours de cette longue guerre, la victoire de Cérisoles (1544) ajouta à la gloire inutile de l’armée française, tandis que la France se voyait envahie par la Provence et par le nord, les armées impériales avançant jusqu’à Épernay et Château-Thierry. Les sujets de François Ier furent heureux, n’en doutons pas, de contribuer par leur misère à la gloire du roi, surtout en Provence où l’on pratiqua la tactique de la terre brûlée. Tout cela se termina par la paix blanche de Crépy (1544).

En 1547, François Ier s’en alla rendre compte de ses exploits et de ses frasques à son créateur, dont on ne peut qu’espérer, pour le repos de son âme, qu’il ait été aussi complaisant à son égard que les historiens français. Il laissa la place à Henri II, qui gardait une dent contre l’empereur depuis sa captivité en Espagne. Pour venger une telle rancune, la mort de quelques milliers de jeunes gens était le moins qu’on pût exiger.

Henri II continua donc la politique de son père, et signa en 1550 avec les protestants un traité qui lui attribuait les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, disant : « Il a été trouvé équitable que le roi de France prenne possession des villes qui de tout temps ont appartenu à l’empereur, bien que la langue allemande n’y soit pas en usage. » Curieuse conception de l’équité, mais idée géniale, car ces trois évêchés étant enclavés dans l’empire, ils permettront de réclamer tout ce qui est autour, qui de tout temps a appartenu à l’empereur et où la langue française n’est pas en usage. Cette usurpation sera le fondement de la fumeuse théorie des « frontières naturelles », inventée par Richelieu et étendues jusqu’au Rhin, s’il vous plaît.

L’empereur eut le front de protester contre ce vol pur et simple (1553). Sans succès, d’ailleurs. Peu après, Charles Quint, gagné par la lassitude, partagea son empire entre son frère et son fils, et abdiqua. Mais Henri II, lui, n’était toujours pas fatigué. En 1557, il retourna (encore !) se mêler des affaires de l’Italie, ce qui permit à la France de subir une nouvelle invasion. La situation fut sauvée par le duc de Guise, qui, sans crier gare, déroba au passage Calais aux Anglais (1558) et occupa le Luxembourg.

Tout comme son père, Henri II avait violé tous les traités, sans exception. Pourquoi donc ne pas en signer un de plus ? Par celui du Cateau (1559), il renonça une nouvelle fois à l’Italie (ça ne mange pas de pain), mais, heureusement, il conserva les trois évêchés, et donc une pomme de discorde avec l’empire qui sera fort utile au siècle suivant.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

 

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