31 mars 2017

Brexit : deux ans pour organiser la séparation

Par Euro Libertes

par François de Maistre.

C’est un peu comme extraire un œuf d’une omelette. Neuf mois après le référendum sur le Brexit, le Royaume-Uni lance aujourd’hui Mercredi 29 Mars 2017 la procédure de sortie de l’Union-Européenne. Né sur les cendres de la Seconde Guerre Mondiale, le projet de construction européenne vient de subir un très sérieux revers. L’annonce du déclenchement de cette rupture inédite dans l’histoire de l’UE a été prononcée ce jour par la Première Ministre conservatrice Theresa May à 12H30 devant les députés du Parlement de Westminster. La lettre de divorce, signée hier soir, Mardi 28 Mars par Theresa May, a été transmise au Président du Conseil Européen, Donald Tusk par l’ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow.

« Chère Union Européenne, il est temps de partir »

C’est ce que semble regretter le Daily Mirror. Pendant que les tabloïds eurosceptiques marquent leur satisfaction. « Liberté » titre les Daily Mail. « Dover and out » a inscrit le Sun sur les falaises blanches de Douvres. La lettre que tient en ses mains Donald Tusk est restée secrète, Londres étant soucieux de préserver jusqu’à la dernière minute ses arguments de négociations d’un accord de sortie, qui doivent durer deux ans. Le 28 mars 2019, le Royaume-Uni larguera les amarres, soit près de trois ans après le référendum du 23 Juin 2016 qui a voté la sortie à 52 % des voix.

Activation de l’article 50 du Traité de Lisbonne

Le calendrier des discussions apparaît bien ambitieux aux yeux des analystes pour défaire des liens tissés pendant quatre décennies et au regard de la complexité des dossiers, qui porteront aussi bien sur la finance, le commerce que la gestion des frontières ou la coopération policière et judiciaire.

« Le chantier est si vaste que deux ans seront très certainement insuffisants » estime Catherine Barnard, Professeur de Droit Européen à l’Université de Cambridge, soulignant « qu’à chaque pierre soulevée, d’autres apparaissent ».

Theresa May refuse de garantir les droits des quelques trois millions de citoyens européens qui vivent au Royaume-Uni, alors que son principal objectif est de réduire l’immigration en provenance de l’Union Européenne.

Une obsession pour Bruxelles : rendre impossible d’autres brexit

Les dirigeants Européens dont la légitimité est chaque jour davantage contestée, ont fait savoir que le Royaume-Uni ne peut pas avoir de meilleur accord « en dedans qu’en dehors », pour éviter de donner des idées de sécession à d’autres pays de l’UE. Ils brandissent la menace d’une perspective où aucun accord ne serait conclu !

Pour les milieux économiques, ce serait le scénario catastrophe, car le Royaume-Uni réalise la moitié de ses échanges avec l’UE.

Pour le moment, l’économie se porte plutôt bien : la croissance du produit intérieur brut (PIB) est restée solide à 1,8 % en 2016 et pourrait même atteindre 2 % en 2017. Mais avec le déclenchement officiel du Brexit, les investissements pourraient se détourner du Royaume-Uni.

Au nord, l’Écosse menace de faire sécession : son parlement régional a voté hier, Mardi 28 Mars, en faveur d’un nouveau référendum d’indépendance après celui de 2014, arguant que les Écossais ont voté à 62 % pour rester dans l’Union Européenne.

Mais selon un sondage YouGov publié mercredi dernier, 44 % des Britanniques interrogés ne regrettent pas le Brexit (contre 41 % qui le regrettent) tandis que seuls 21 % veulent que le Gouvernement fasse machine arrière.

Article paru sur le site Lengadoc.info.

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Philippe Randa,
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