24 mai 2018

Brexit : le chantage de Bruxelles

Par Euro Libertes

par Olivier Bault.

Comment faire pour éviter de rétablir des contrôles frontaliers entre l’Irlande du Nord et la république d’Irlande tout en quittant l’union douanière européenne ? C’est le casse-tête auquel doit aujourd’hui faire face le gouvernement britannique. La solution préférée par Bruxelles serait que les Britanniques restent dans l’union douanière et acceptent donc de continuer d’appliquer les règles européennes, y compris en matière de liberté de circulation des personnes, et de respecter les jugements de la Cour de justice de l’UE. C’est aussi ce que voudrait la Chambre des lords, assemblée des pairs non élus du royaume, qui a cette semaine infligé une quinzième défaite au gouvernement de Theresa May sur la question européenne, cette fois en tentant de lier le Royaume-Uni aux règles européennes sur l’environnement. À la mi-avril, cette même chambre haute du Parlement britannique adoptait à une large majorité un amendement au projet de loi sur la sortie de l’Union européenne en vertu duquel le gouvernement devra informer le Parlement de ses efforts pour maintenir l’union douanière avec l’UE.

Theresa May, qui a promis à ses concitoyens que le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord récupérerait après le Brexit sa pleine souveraineté et sa capacité à passer des accords commerciaux avec d’autres pays – deux choses incompatibles avec l’union douanière –, a proposé en avril un « nouveau partenariat douanier » avec l’UE. En vertu de ce partenariat inédit, le Royaume-Uni collecterait à ses frontières les droits de douane en son nom propre et au nom de l’UE, en fonction de la destination finale des marchandises. Le ministre des Affaires étrangères de Mme May, Boris Johnson, un des leaders du camp du Brexit, a qualifié l’idée de « folle ». De fait, Mme May a été mise en minorité sur cette proposition le 2 mai au sein de son « cabinet de guerre » où se réunissent les onze principaux ministres pour définir ensemble la stratégie de négociation du Royaume-Uni. Les partisans d’un vrai Brexit, c’est-à-dire un Brexit sans union douanière, voudraient pour la frontière irlandaise mettre en place, au moyen de solutions technologiques, un système de contrôle du passage des marchandises qui n’implique pas le rétablissement d’une frontière physique, ce que Bruxelles refuse. L’absence de frontière physique est pourtant cruciale pour l’Irlande du Nord dans la mesure où l’Accord du Vendredi saint qui a mis fin en 1998 à trente ans de quasi-guerre civile prévoit une pleine liberté de circulation entre les deux parties de l’Irlande.

Bruxelles et Dublin ont bien proposé que seule l’Irlande du Nord reste dans l’union douanière, mais cela impliquerait des contrôles entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, ce qui est totalement inacceptable aussi bien pour Londres que pour les unionistes irlandais dont le soutien est nécessaire à Mme May pour s’assurer une majorité à la Chambre des communes. Les nationalistes écossais, qui détiennent la majorité des sièges au Parlement d’Edimbourg, estiment en outre que si l’Irlande du Nord peut préserver l’union douanière avec le reste de l’UE, la même possibilité doit être donnée à l’Ecosse. Le Brexit en serait alors réduit à un simple « Anglexit » et ce serait la fin du Royaume-Uni.

En l’état actuel des choses, devant l’inflexibilité des négociateurs bruxellois, Michel Barnier en tête, un Brexit « dur » sans aucun accord n’est pas improbable. Ce serait pourtant la pire des solutions.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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