24 novembre 2018

Albert Camus Français d’Algérie

Par Fabrice Dutilleul

« La menace du Grand remplacement,
suivant l’expression de Renaud Camus,
donne à ce passé de l’Algérie française
une nouvelle actualité, une brûlante actualité,
une honteuse actualité, que matérialise la volonté
d’un gouvernement français de voir flotter
le drapeau fellagha sur les Champs-Élysées
ce prochain 14 juillet »

Entretien avec Gérard Lehmann, auteur de Albert Camus Français d’Algérie

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul pour le quotidien Présent)

La vie et l’œuvre d’Albert Camus ont fait l’objet de milliers d’articles et d’ouvrages. Avez-vous vraiment quelque chose à ajouter à cette somme ?

Oui, bien sûr, mais deux observations s’imposent à ce sujet : Albert Camus et sa relation à l’Algérie occupe relativement peu d’études par rapport à cette somme. Ensuite, mis à part quelques rares et brillantes exceptions, (Jean-Pierre Brun est l’une d’elles, voir son Camus autrement aux éditions Dualpha) l’empreinte idéologique de la gauche bien-pensante s’y étale avec complaisance. Et puis, j’ai une motivation personnelle : ma famille était algéroise et mon père le camarade de Camus au grand lycée d’Alger. Cette Algérie-là est celle de mon enfance et de mon adolescence. Et la guerre d’Algérie fut la mienne.

Mais tout de même, nous venons de marquer le centenaire de sa naissance et, il y a quelques années, le cinquantenaire de sa disparition. N’y n’a-t-il pas une amélioration dans la manière de voir les choses depuis Sartre et Fanon ?

Malheureusement non, et la puissance de cette gauche se manifeste aujourd’hui plus que jamais, dans les domaines de l’université, de l’édition et des médias. Je vais en donner un exemple : à l’époque de la parution des Chroniques algériennes, un an après son prix Nobel, la parution de l’ouvrage a été littéralement sabotée par cette intelligentsia : la première édition ne compte pas plus que 50 000 exemplaires, ce qui est peu pour une personnalité littéraire et philosophique telle que celle de Camus à l’époque. C’est très simple : on en n’a pas parlé… Le mur du silence. Aujourd’hui, la procédure est différente : Albert Camus est considéré comme appartenant à cette intelligentsia, il est blanchi en quelque sorte.

Le livre de Michel Onfray semble régler pas mal de comptes avec la génération Sartre ?

C’est vrai que Michel Onfray recadre quelques-uns de ces bien-pensants de l’époque, dont Sartre et Beauvoir principalement, mais il n’a de cesse de glisser Albert Camus dans la niche libertaire.

Et Camus n’aimait pas les étiquettes. Les étiquettes, c’est pour les pots de confiture, aurait-il pu dire en réponse à l’ouvrage du philosophe médiatique.

Qu’est-ce qui s’oppose, après tant d’années, à une perception plus sereine d’Albert Camus et de son œuvre ?

L’Algérie, avant tout, l’Algérie française. Là, il ne s’agit pas seulement de l’intelligentsia, mais du monde politique dans sa grande majorité. Gauche et gaullisme confondus. Il s’agit du sentiment de culpabilité dont on nous accable, de la repentance qu’on veut nous imposer, du mensonge qui s’étale dans l’écriture officielle de l’histoire de la France. Et puis, il est clair que la menace du Grand remplacement, suivant l’expression de Renaud Camus, donne à ce passé de l’Algérie française une nouvelle actualité, une brûlante actualité, une honteuse actualité, que matérialise la volonté d’un gouvernement français de voir flotter le drapeau fellagha sur les Champs-Élysées ce prochain 14 juillet. Un détail symbolique dans un ensemble de mesures et d’attitudes qui traduisent une rage masochiste de voir détruire notre identité française et européenne, de nous humilier. À terme, de voir notre disparition physique en tant que peuple et que nation.

Êtes-vous pessimiste ?

Je suis attentif, inquiet, mais je crois, comme Dominique Venner, que les Français sont capables de réagir. Plusieurs mouvements vont dans cette direction et il faut les saluer et les accompagner. Albert Camus, Français d’Algérie, dans sa lucidité et son refus du fatalisme, est une source d’inspiration et de réconfort.

Albert Camus Français d’Algérie, Gérard Lehmann, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des Lettres », dirigée par Philippe Randa, 256 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

"Albert Camus Français d’Algérie", Gérard Lehmann, Éditions Dualpha,

“Albert Camus Français d’Algérie”, Gérard Lehmann, Éditions Dualpha,

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par virement bancaire

Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP

2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

4 : Faire un don par carte bancaire

Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24  99

Partager :