15 juillet 2016

La firme américaine Monsanto poursuivie pour crime contre l’humanité

Par Marie-Simone Poublon

 

Du 12 au 16 octobre 2016 à La Haye (Pays-Bas) la firme américaine Monsanto devra se défendre devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de l’accusation de crime contre l’humanité et de bien d’autres chefs d’inculpation. (1)

Pour la première fois, c’est à une société civile internationale que Monsanto s’affrontera. Le procès de Monsanto servira d’exemple pour tous les autres « tout-puissants » dans le monde des biotechnologies et des produits phytopharmaceutiques.

Le modèle agro-industriel promu par Monsanto serait à l’origine d’un tiers des gaz à effet de serre (GES) mondiaux dus à l’activité humaine. En effet, en 2015, l’État néerlandais a été condamné à réduire les siens de 25 % d’ici 2020.

Qui est à l’origine de cette saisine de la Cour Pénale de La Haye ?

Un collectif international composé de 24 personnes et de 21 associations ou mouvements de différentes nations du monde entier. Parmi ces personnes, il y a des juristes, des Organisations Non Gouvernementales, des mouvements citoyens et des personnalités.

Parmi la cinquantaine de personnalités chargées de l’organisation figurent Corinne Lepage, avocate française spécialiste de l’environnement, Vandana Shiva, écologiste et écrivain indienne, Marie-Monique Robin, journaliste française, Olivier de Schutter, juriste belge, le professeur Gilles-Éric Seraline, biologiste français et Hans Rudolf Herren, entomologiste suisse.

Le procès se fera au regard du droit international, des « principes directeurs sur les entreprises et les droits de l’homme », ainsi que des crimes de droit international. Le lieu est soigneusement choisi, La Haye où siègent aussi la Cour internationale de justice et surtout l’Office européen des brevets.

Des initiatives isolées ont déjà eu lieu aux quatre coins du monde, mais sans succès. Monsanto provisionne des sommes astronomiques pour faire face à ces « déboires » judiciaires en concluant des accords amiables avec les victimes.

On s’attend à une riposte de Monsanto qui est rompu à l’exercice, mais qui pourrait présenter des premiers signes de faiblesses. Sans coup médiatique, la responsabilité sociétale mondialisée de Monsanto est pourtant engagée.

Ce procès d’une ampleur inégalable devrait coûter environ un million d’euros. Aujourd’hui des citoyens, des personnalités, des associations, des entreprises ou des partis politiques des cinq continents sont encore conviés à soutenir cette initiative.

C’est un enjeu colossal pour faire reconnaître le crime « d’écocide » qui signifie littéralement destructeur de l’écosystème et de la planète. Ceci sera rendu possible en amendant le statut de Rome à l’origine de la CPI au même titre que les crimes « de génocide, contre l’humanité, de guerre ou d’agression » !

La défense de l’animal et de son droit à vivre attend ce genre d’initiative internationale…

Note

(1) Pollution de l’eau, des sols, accélération de l’extinction de la biodiversité, progression des maladies chroniques évitables (autisme, intolérance au gluten, cancer, parkinson, alzheimer…), menace sur la souveraineté alimentaire des peuples par le jeu des brevets sur les semences et la privatisation du vivant.

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Philippe Randa,
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