1 février 2018

Ils ne sont guère civils

Par Pierre de Laubier

Étienne Marcel et Charles le Mauvais ont-ils été des traîtres, révoltés contre le roi quand la patrie était en danger et que l’heure était à l’union sacrée ? En fait, les révoltes et les jacqueries ne sont pas les épisodes périphériques d’une grande guerre patriotique. La guerre de Cent Ans est d’abord une guerre civile.

Le traité de Brétigny (1360) avait mis fin à la guerre. Or, la paix ne faisait pas trop les affaires de Charles V, soucieux sans doute de l’avenir de la France, mais aussi et peut-être surtout de celui de sa dynastie.

Grâce au connétable du Guesclin, Charles V vainquit en 1364 le roi de Navarre à Cocherel. En 1368, il reprit la guerre contre l’autre prétendant, le roi d’Angleterre. À la mort du roi et du connétable, en 1380, presque tous les territoires cédés par le traité de Brétigny avaient été repris, à la faveur des difficultés de la succession d’Edouard III, mort en 1377. Pendant trente-deux ans, on en resta là.

Mais les droits à la couronne de France s’étaient transmis au nouveau roi d’Angleterre, Henri V. Nul ne pouvait d’ailleurs les oublier. Sous Charles VI, la régence fut exercée par le duc d’Anjou, dont le premier souci fut de trouver de l’argent en vue de reconquérir Naples pour son propre compte. De nouveau, les villes se révoltèrent : Paris (révolte des maillotins), Rouen, Courtrai. Puis la folie du roi le remit sous la coupe de ses oncles. Autour du duc de Bourgogne et du duc d’Orléans se formèrent deux factions, les armagnacs et les bourguignons, qui se disputaient la capitale. On n’était pas en guerre contre l’Angleterre, mais pas en paix non plus.

Les bourguignons promettaient à la bourgeoisie des réformes limitant l’autorité du roi. Cette question n’avait pas disparu avec la mort d’Étienne Marcel. Faire absorber par le roi toutes les prérogatives de ses vassaux n’était pas la seule façon de sortir de la féodalité : le roi d’Angleterre, notamment, n’est-il pas soumis à une charte ?

Henri V ne demande justement pas mieux que de départager les rivaux. Après la victoire d’Azincourt (1415), il conquiert le duché de Normandie (dont il porte les armes). Le duc d’Orléans a été fait prisonnier à Azincourt, ce qui a décapité le parti armagnac. Quant au duc de Bourgogne, Jean sans Peur, il s’était assuré de la personne du roi, mais fut assassiné par les partisans du dauphin sur le pont de Montereau. Son fils Philippe le Bon, furieux, embrassa aussitôt le parti du roi d’Angleterre. La reine Isabeau de Bavière tenta une médiation, qui aboutit au traité de Troyes (1420).

En le qualifiant de « honteux », on occulte le fait que la reine, femme d’un roi fou et mère d’un dauphin à l’indolence inquiétante, faisait son devoir en préparant une succession qui promettait d’être délicate. Le traité prévoyait que le successeur de Charles VI serait Henri V, qui épousa Catherine de Valois, fille de Charles VI. Les deux rois moururent en 1422, mais Henri V le premier. Charles VII se proclama roi et, en vertu du traité, Henri VI le devint aussi. Qui choisir, entre le faible « roi de Bourges », alors sans héritier, et un enfant de dix mois ? On ne le voit pas encore, mais, en deux ans la situation s’est renversée.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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