9 mars 2016

Les migrants personna non grata en Slovaquie

Par Philippe Randa

 

On ne parle guère de Robert Fico en France et c’est bien dommage, mais peut-être les médias institutionnels seraient-ils bien embarrassés de le faire. Ce Premier ministre slovaque vient en effet de remporter les élections législatives de son pays (même s’il perd la majorité qu’il détenait jusque-là)… Ancien communiste, ex-vice-président du Parti de la Gauche démocratique, ce quinquagénaire qui a déjà gouverné deux fois le pays depuis son indépendance, a fait campagne sur le refus d’accueillir des migrants en Slovaquie. Et sans mâcher ses mots : considérant le multiculturalisme comme une « fiction », il refuse les quotas de répartition de réfugiés que veut imposer la Commission européenne…

« Quotas, mosquées… Le chef (du parti Direction – Social-démocratie (SMER-SD), dont il est le fondateur) ne parle plus que de cela. À la manière du conservateur Viktor Orban dans la Hongrie voisine. Son sacerdoce : défendre les Slovaques, catholiques, contre une vague de demandeurs d’asile censée incarner le cheval de Troie de l’islam en Europe », lit-on dans les colonnes du Monde qui le traite donc d’« Orban de gauche slovaque » : rien de moins !

D’ailleurs, de 2006 à 2010, n’a-t-il pas dirigé son pays en s’alliant avec les nationalistes (SNS) et les populistes (ĽS-HZDS), ce qui lui valu d’être suspendu du Parti socialiste européen (PSE)… avant d’y être réintégré ?

Voilà donc une conséquence aussi imprévue que salutaire de la menace migratoire : l’implosion des vieux clivages droite-gauche ! Comme quoi, une fois de plus, à quelque chose, malheur est bon !

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