21 juin 2016

Antoine Momoro à qui l’on doit « Liberté, Égalité, Fraternité »

Par Bernard Plouvier

Issu d’une famille espagnole fixée en France, Antoine, François Momoro (1756-1794) est un fils d’immigré, naturalisé sujet du roi de France. Il est maître-imprimeur et libraire parisien depuis 1787.

« Patriote » enthousiaste et débrouillard, ami de Guillaume Brune (typographe, révolutionnaire exalté et futur maréchal d’empire), il obtient, l’été de 1789, le monopole de l’impression des actes de la nouvelle municipalité de Paris. Avec son ami Brune, il est l’un des membres fondateurs des « Cordeliers » en avril 1790 et l’un des plus actifs membres de l’assemblée de la section du Théâtre-Français (la 41e). C’est lui qui lance en 1791 le slogan : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Il est arrêté quelques jours en juillet 1791, après la manifestation sanglante du 17, ce qui accroît son prestige aux « Cordeliers ». Il est élu administrateur du département de la Seine, après le 10 août 1792, mais ne parvient pas à se faire élire député à la Convention Nationale. La Commune de Paris l’envoie en mission en Normandie (automne de 1792), puis en Vendée (printemps-été de 1793).

C’est un « ultra-révolutionnaire » qui prône la « loi agraire » (la mise en commun des terres arables) et la déchristianisation. Avec « Anaxagoras » Chaumette, il organise la cérémonie (ou mascarade au gré du lecteur) du 10 novembre 1793, à Notre-Dame de Paris, où sa belle épouse personnifie la déesse Raison. Elle reprend le rôle dans quelques autres fêtes révolutionnaires parisiennes jusqu’au coup d’arrêt du printemps suivant : ces comédies déplaisent fort à Robespierre.

Le 4 mars 1794, avec les ambitieux excités Charles Ronsin, François Vincent, et Jacques Hébert, il propose aux « Cordeliers » une nouvelle insurrection pour épurer la Convention de ses « traîtres ». Effrayé de sa propre audace, il se rétracte le 7, après une semonce du Comité de Salut Public. Arrêté dans la nuit du 13 au 14, comme les autres dirigeants des « Cordeliers », il est jugé avec eux par le Tribunal Révolutionnaire, du 21 au 23, et guillotiné le 24 mars 1794.

Fort agité, il n’avait toutefois été violent qu’en paroles.

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Philippe Randa,
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