15 mai 2016

1914-1918 : quand le passé explique le présent

Par Fabrice Dutilleul

« Le passé explique le présent. Ainsi, (en 1914),
l’Europe état alors au faîte de sa puissance.
En s’entredéchirant – et par deux fois, le premier conflit ayant généré le second surtout via les différents « Diktats » imposés aux vaincus –
on voit où elle est aujourd’hui tombée »

Entretien avec Louis-Christian Gautier, auteur de 1914-1918 : les faits têtus de la Grande Guerre (éditions Dualpha) (propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

 

En cette période de « centenaire » ne peut-on considérer 1914-1918 comme un sujet aujourd’hui rebattu ?

Ce n’est pas parce qu’un sujet à suscité une masse de publications, généralement à but commercial et qui répètent souvent la même chose, qu’il est épuisé. Je n’ai pas prétendu refaire une histoire de la « Grande Guerre », mais à en éclairer certains aspects méconnus ou jusqu’ici traités de manière conventionnelle.

Par exemple ?

Qui a entendu parler de la défaite anglaise de Kut-el-Amara, où une division renforcée à capitulé en 1916 devant les Turcs, malgré l’envoi d’un corps d’armée en secours ? Moi-même – malgré deux années de cours préparatoires à l’École Spéciale Militaire en option « Histoire et géographie », suivis de l’obtention d’un Certificat d’Études Supérieures d’Histoire Militaire Moderne et Contemporaine – l’ignorais jusqu’à ces dernières années.

Deux sur les cinq de vos « coups de projecteur » traitent particulièrement de la Belgique, qui a l’époque constituait un État-nation depuis moins d’un siècle (1831)…

Pour la « petite histoire », je tiens à préciser que je ne règle pas là des comptes conjugaux (je suis marié avec une bi-nationale)… Mais le cas du Royaume de Belgique est assez emblématique des manipulations de la propagande de l’époque. Ainsi son roi d’ascendance allemande a été « héroïsé » plus ou moins malgré lui par les Alliés pour l’attacher à leur cause, ce qui comme on le voit en lisant mon texte n’était pas gagné. Et sur le plan intérieur, c’était l’occasion de conforter une unité nationale qui n’était pas évidente non plus (comme on peut le constater de nos jours). En outre, la dénonciation des prétendues « atrocités allemandes » servait aussi de ciment interne et externe.

C’est loin tout ça…

Le passé explique le présent. Ainsi, comme je le rappelle dans le premier chapitre, l’Europe état alors au faîte de sa puissance. En s’entredéchirant – et par deux fois, le premier conflit ayant généré le second surtout via les différents « Diktats » imposés aux vaincus – on voit où elle est aujourd’hui tombée.

1914-1918 : les faits têtus de la Grande Guerre de Louis-Christian Gautier, 262 pages, 29 euros, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa.

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