31 juillet 2019

Le sport cycliste, conservatoire méconnu de la langue française

Par Jean-Pierre Brun

Alors que le Globish investit de trop nombreux domaines de nos vies quotidiennes, qui se souvient de ces dialectes et patois locaux qui illustraient la diversité de nos folklores ? Les langues régionales quant à elles, tendent à perdre leur authenticité tant elles deviennent un outil idéologique au service d’autonomistes ou d’indépendantistes militants. Qui connaît encore, à défaut de les pratiquer, ces jargons propres à certaines corporations ou catégories sociales comme le louchébem des bouchers, l’argot des faubourgs ou le verlan des bagnards.

Il est pourtant un parler qui, tel le village des irréductibles Gaulois, résiste malgré les vagues britannoricaines qui s’abattent sur lui. C’est celui du sport cycliste dont la puissance évocatrice frôlant parfois des sommets poétiques, évoque irrésistiblement la chanson de geste ou la puissance hugolienne. Ne parle-t-on pas d’une « Légende des cycles » pour souligner les hauts faits de ces conquérants de l’inutile et les souffrances de ces forçats de la route.

Ayant naguère participé à quelques compétitions, pour mieux illustrer mon propos, je me permets de vous conter, en une langue qui n’a pas pris une ride (Laurent Jalabert, le philologue émérite pourrait en témoigner), ce que peut être la journée d’un coursier anonyme du Tour de France.

« Le départ à peine donné, une poignée d’audacieux, marqués au cuissard par quelques gardes du corps, commis d’office par leurs directeurs sportifs, tentent de s’échapper d’un peloton qui se contente encore de rouler la caisse. Pour ma part je suce consciencieusement les roues. Les mains posées sur les cocottes de frein, je filoche. Le fait est que, malgré mon statut de porteur d’eau je me sens aujourd’hui la socquette tellement légère que je me glisserais volontiers dans un contre, malgré le risque d’asphyxie qui guette l’inconscient parti en chasse-patate. Mon rôle est de protéger un équipier qui compte parmi les favoris de l’épreuve. Il est visiblement dans un bon jour, car il a cette patte indispensable aux exploits que révèle un coup de pédale moelleux. Il n’est donc pas question pour moi de mettre le nez à la fenêtre. Pendant quelques kilomètres nous pouvons fumer tranquillement la pipe au cœur du paquet car l’absence de vent nous protège du moindre coup de bordure qui déclencherait la formation d’éventails meurtriers…

Hélas l’heure n’est plus à mouliner dans le beurre. La chasse est lancée. La meute se déchaîne jusqu’à avaler les malheureux fuyards victimes de leur prodigalité. C’est parti, tout à droite, le nez dans le guidon, à croquer du cintre ! Il nous faut emmener de la braquasse et faire du bec de selle sans compter, le palpitant pissant de l’huile, jusqu’à pédaler carré, les tripes à l’air. C’est à ce prix que les patrons vont pouvoir s’expliquer à la pédale dans les deux cols à franchir. À eux de bien mesurer leurs efforts pour ne pas passer par la fenêtre, victimes de la sorcière aux dents vertes qui guette les prétentieux. Quant à nous, les domestiques, notre travail effectué, nous mettons la flèche pour nous laisser glisser prudemment à l’arrière avant de rejoindre l’autobus salvateur. Il nous permettra de gagner l’arrivée, en tricotant en dedans, afin de nous rebecter, en évitant l’assommoir de l’Homme au marteau qui nous jetterait immanquablement dans la voiture-balai. »

Vous avouerez qu’un tel récit a de la gueule. Alain Rey, le lexicographe bien connu, ne peut que s’incliner devant cette inventivité, lui qui affirme que « la richesse du français est souvent au-delà du mot, dans les expressions. »

C’est quand même plus fleuri, plus évocateur, plus exaltant et beaucoup plus riche qu’un discours du trône de Jupin-Emmanuel 1er, aussi plat et assommant qu’une étape du Tour traversant les Landes un jour de canicule. Non ?

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