22 mars 2019

Le populisme ou la véritable démocratie

Par Bernard Plouvier

Entretien avec Bernard Plouvier, auteur de Le populisme ou la véritable démocratie (éditions Les Bouquins de Synthèse nationale).

« Finalement, le populisme, ce serait la réaction saine
d’un peuple qui souffre, qui est écœuré de ses soi-disant élites
et qui aspire à une vie plus digne,
faite de travail et d’honnêteté
dans la gestion des affaires publiques,
permettant d’espérer un avenir meilleur
pour les enfants et les petits-enfants… » 

Dans ce livre, vous présentez ce que les bien-pensants et bien-disants interpréteraient comme un non-sens : l’assimilation du populisme à la démocratie. Est-ce une provocation à but commercial ou l’expression d’une intime conviction ?

Vous m’avez mal lu : je n’ai pas écrit du populisme qu’il était une forme de démocratie. Je prétends qu’il s’agit de la SEULE véritable démocratie, soit le gouvernement POUR le peuple. Le but de tout gouvernement est d’administrer au mieux le Bien commun, que, durant l’Antiquité gréco-romaine – qui est notre racine fondamentale, avec celles moins bien connues des civilisations celto-germano-scandinaves –, l’on nommait la Chose publique.

Pourtant les démocraties grecques antiques n’ont pas été des régimes populistes.

Effectivement, ce que nos brillants universitaires (les historiens allemands sont généralement moins naïfs) nomment la « Démocratie athénienne » n’était qu’une ploutocratie. Pour faire simple, une ploutocratie est un gouvernement de riches qui n’agissent que pour donner à leur caste – héréditaire ou matrimoniale – et à leur classe – liée à la surface sociale – les moyens d’assurer la pérennité de leur domination.

Certes, un peu partout en Grèce, à partir du VIe siècle avant notre ère, on a introduit la notion d’égalité devant la Loi (ou Isonomia), mais cela ne touchait que les seuls citoyens, nullement les étrangers et moins encore les esclaves qui n’étaient que des biens mobiliers, assimilés aux choses. En outre, les citoyens pauvres n’avaient que le droit d’élire des riches pour administrer l’État. Soyons honnêtes, cela n’a guère changé en vingt-cinq siècles, en dépit du suffrage universel, détourné de sa finalité par d’énormes sommes d’argent dépensées avant chaque élection à des fins de propagande.

Or très rapidement, les peuples se sont révoltés. D’authentiques populistes ont dominé de nombreuses cités grecques antiques, puis Rome. Ces « tyrans » ont tous été élus, acclamés par le peuple, mais agonis par la classe des lettrés, issus de la caste nobiliaire. La mauvaise réputation du populisme est une affaire de règlement de comptes entre les riches et les chefs des pauvres.

Car, après une expérience populiste exaltante, les ploutocrates reviennent toujours et partout au Pouvoir, les pauvres étant trop souvent victimes de leur irréflexion et les gens des médias – de l’aède antique au présentateur d’actualités télévisées – sont fort vénaux et d’autant plus payés qu’ils sont plus efficaces dans la démagogie, soit l’art du pipeau… nous vivons, en France macronienne, une période de démagogie médiatique particulièrement efficace, où un agent des super-riches tente de persuader la classe moyenne qu’elle doit mépriser les pauvres.

Ce livre est donc une promenade historique, une visite guidée dans le Musée du populisme. Cela signifie-t-il qu’il existe des causes et des effets récurrents dans l’histoire humaine qui mènent au populisme ?

Bien évidemment et cela revient à dire qu’il existe des critères qui permettent à l’observateur de différentier un véritable populiste – être rare – d’un banal démagogue. Il faut être très critique à l’égard de ce qu’affirment les journalistes et les « politologues », cette curiosité contemporaine, lorsqu’ils balancent, un peu au hasard, l’appellation de populiste, qui est souvent, pour ces ignorants et ces malveillants, une accusation, alors que de nombreux exemples prouvent le bénéfice que certaines Nations ont retiré des gouvernements populistes. Et l’étude des échecs du populisme est également instructive.

Un chapitre entier du livre est consacré aux valeurs populistes et un autre aux critères, universels et diachroniques, d’un gouvernement authentiquement populiste. Et l’on étudie les différences qui existent entre le régime populiste et le despotisme éclairé.

Comment survient ce type de régime ?

Comme toujours en histoire, il faut, pour observer un phénomène hors du commun, la communion d’un chef charismatique et d’un groupe de compagnons résolus, unis par le même idéal… mais, hélas, pas toujours par des idées communes. Trop de théoriciens tuent un mouvement d’essence populiste avant qu’il puisse prétendre au Pouvoir. C’est ce que l’on a vu en France, en Belgique ou en Espagne durant l’entre-deux-guerres.

Ma question était mal posée : pourquoi un mouvement populiste réussit-il une percée ?

Ce type de mouvement résulte toujours d’un mal-être profond de la Nation, dans ses couches laborieuses et honnêtes. C’est ce qui suffit à différencier le populisme des partis marxistes, dirigés par de très ambitieux intellectuels déclassés et composés de sous-doués hargneux, envieux, très ambitieux et fort peu motivés par le travail effectif.

Dès qu’une ploutocratie cesse de proposer au peuple une ambition pour la génération active ou, de façon plus grave encore, une promesse d’avenir pour les descendants, elle devient insupportable. La situation devient intolérable, explosive, lorsque la Nation – soit la fraction autochtone du peuple – est menacée dans sa survie.

L’insurrection devient alors légitime, à moins qu’un mouvement, prenant en compte les besoins et les aspirations du peuple – singulièrement ces valeurs qui font l’identité d’une Nation –, rassemble une majorité électorale qui lui permette de parvenir démocratiquement au Pouvoir, ce qui évite l’insurrection, ses crimes et ses destructions.

Là encore, on mesure bien la différence entre le populisme et l’ignominie marxiste, où la Révolution est considérée comme le bien suprême, alors qu’elle est simplement nécessaire aux chefs et aux petits chefs pour se saisir des sinécures procurées par l’exercice du pouvoir.

Finalement, le populisme, ce serait la réaction saine d’un peuple qui souffre, qui est écœuré de ses soi-disant élites et qui aspire à une vie plus digne, faite de travail et d’honnêteté dans la gestion des affaires publiques, permettant d’espérer un avenir meilleur pour les enfants et les petits-enfants ?

Vous avez tout compris.

Le populisme ou la véritable démocratie, de Bernard Plouvier, éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, 278 pages, 22 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Le populisme ou la véritable démocratie de Bernard Plouvier (Éd. Synthèse, 278 pages, 22 €)

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