19 novembre 2017

Le patriarche maronite à Riyad

Par Philippe Randa

par Sophie Akl Chedi, correspondante du quotidien Présent à Beyrouth.

Invité au début du mois par le chargé d’affaires saoudien Walid Bukhari à se rendre en visite officielle à Riyad, le patriarche maronite Bechara Boutros Rahi a décidé de donner suite à cette invitation malgré l’opposition à peine voilée de la présidence de la République et les remous provoqués par la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri depuis la capitale saoudienne.

La une de la quasi-totalité de la presse saoudienne était consacrée mercredi à cet événement qualifié par tous d’historique et hautement symbolique, la première visite d’un chef religieux chrétien depuis la création du royaume saoudien. Dans le quotidien Okaz, la légende de la photo publiée montrant le patriarche, croix pectorale en évidence sur la poitrine, en pleine discussion avec le roi Salman, fait état d’une « visite historique durant laquelle ont été abordées les relations fraternelles libano-saoudiennes et l’importance de la coexistence des religions et des cultures dans la consolidation de la tolérance, le rejet de la violence, de l’extrémisme et du terrorisme. »

Mardi, à l’issue de ses rencontres avec le roi et le prince héritier Mohammed Ben Salman, Bechara Rahi a affirmé pour sa part avoir entendu un véritable « hymne d’amour envers le Liban, sa terre et son peuple ».

Le patriarche a ensuite rencontré Saad Hariri, à la suite de quoi il a affirmé à la presse être « totalement convaincu par le bien-fondé des motifs de sa démission et de son retour prochain au Liban », dans le prolongement de ses positions antérieures favorables à la préservation de la neutralité du Liban face aux conflits régionaux. Mais le fruit le plus remarquable de cette visite historique reste sans conteste la promesse saoudienne au prélat libanais de créer sur le territoire du royaume un Centre international permanent pour le dialogue interreligieux qui pourrait être fondé sur le site d’une église du XIIe siècle mise à jour il y a peu et qui serait restaurée par les autorités saoudiennes dans ce but.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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