12 mars 2017

Gréa, François et l’impasse de la pop louange

Par Thierry Bouzard

 

Le prêtre David Gréa, emblématique curé de Sainte-Blandine à Lyon, va se marier. Le cardinal l’a envoyé voir le pape, qui n’a pas réussi à le dissuader car selon lui, « Dieu l’appelle à vivre avec elle ». Ce qui est une curieuse justification au reniement de sa vocation première, Dieu pourrait-il se contredire ?

L’annonce a été faite aux fidèles le 19 février dernier. Le prêtre est bien connu dans toute la France pour avoir mis en place des messes avec le groupe de pop louange Glorious.

Arrivées dans le sillage de Vatican II, ces messes pop étaient censées attirer les jeunes. Leurs musiques devaient procurer des émotions permettant d’accéder plus facilement au divin. Il en subsiste trois groupes lyonnais et le projet Lyon Centre du cardinal pour animer des soirées de louange dans les églises de son diocèse.

Glorious, comme le groupe Hopen ont été reçus par le pape en 2015. Le même pape François qui lors d’un congrès de musique sacrée qui s’est tenu au Vatican le 4 mars dernier a appelé les compositeurs à un « renouvellement qualitatif » du chant liturgique et que les futurs prêtres soient formés « dans un dialogue avec les courants musicaux de notre temps. »

Comme il déclare aussi qu’il faut éviter toute vision « nostalgique » des chants liturgiques, et qu’il n’a pas condamné le prêtre Gréa, on peut se demander si le pop louange ne rentre pas dans son projet de renouvellement liturgique. Ce serait traiter un peu légèrement le grégorien, chant liturgique de l’Église et à l’origine de la seule écriture musicale de l’histoire de l’humanité.

Si le projet est de balayer le grégorien pour le remplacer par le pop louange, le triste sort de David Gréa devrait inciter à la réflexion avant d’adopter les modèles évangéliques et pentecôtistes.

La musique est un support à la liturgie, elle doit permettre la participation de tous et non pas devenir une fin en soi.

La musique est l’expression de l’identité des communautés, des peuples et des nations. À l’ère de la mondialisation, les confrontations entre les répertoires dessinent de véritables fronts culturels dont les enjeux sont la survie des identités ancestrales. L’actualité musicale rend compte de ces combats culturels rarement décrits.

Le concert des Enfoirés a réuni 10,1 millions de téléspectateurs le 3 mars sur TF1, la meilleure audience de l’année toutes chaînes confondues. Elle est néanmoins en baisse d’1 million, son score le plus bas depuis 2000. Un peu à l’image des Restos du Cœur, qu’il sert à financer, où dans le 9-3 la nourriture est jetée faute de bénévoles pour la distribuer.

Michel Legrand, un des grands compositeurs français de musique de films (plus de deux cents musiques pour le cinéma et la télévision), sort son premier album classique avec deux concertos pour piano et violoncelle.

À 85 ans, il interprète le Concerto pour piano, tandis que celui pour violoncelle est joué par Henri Demarquette avec l’Orchestre philharmonique de Radio France (CD Sony Classical 88985393722).

Dans le même temps, Jordi Savall, le maître de la musique baroque, était au ministère de la Culture pour présenter Orpheus XXI, musique pour la vie et la dignité. Ce nouveau projet vise à favoriser l’intégration des musiciens professionnels réfugiés en France. Très engagé sur le terrain multiculturel, il était déjà en avril dernier dans la Jungle de Calais pour un concert sur le thème « pas d’amalgame avec le terrorisme. »

Dans la musique et l’actualité, le chanteur Boy George soutient Emmanuel Macron parce qu’il le croit gay.

Déjà incarcéré depuis octobre à Fleury-Mérogis pour une affaire de viol, le chanteur Saad Lamjarred, megastar au Maroc, a été auditionné pour une nouvelle affaire de viol.

Justice encore, le Tribunal de Luxembourg a condamné Enrico Macias à payer 30 millions d’euros à la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki. Il avait déclaré en septembre dernier qu’il quitterait la France si Marine était élue.

À peine nommée aux Brit awards, une distinction dont se parent les complices de la culture anglo-saxonne, Christine and the Queens s’est confiée dans le Evening Standard sur ses problèmes existentiels (changement de genre, Women’s March de Paris). Et surtout Héloïse Letissier, de son vrai nom, explique que Marine Le Pen au Pouvoir « ce serait un putain de désastre. »

Oulaya Amamra, l’actrice française qui vient de recevoir le César du meilleur espoir féminin pour le film Divines a été dénoncée par le site sioniste Dreuz.info pour des tweets racistes diffusés alors qu’elle avait 15 ans… Internet est impitoyable.

Rien de dramatique, Requiem, la chanson interprétée par Alma qui représentera la France à l’Eurovision en mai prochain, aura un couplet en anglais. Cette allégeance culturelle est, paraît-il, une condition indispensable pour espérer gagner.

Accusé par le CRAN d’avoir réalisé un clip raciste, le groupe Polaroid3 annule un concert à Paris. L’objet du délit : une femme habillée en blanc et deux hommes au visage peint en noir qui marchent dans une forêt enneigée autour d’un lac gelé. Sollicitée, la LICRA du Bas-Rhin a estimé la position du CRAN exagérée. Malgré son incompréhension, le groupe s’est confondu en excuses. Il est plus que temps d’abroger les lois mémorielles et spécialement la loi Pleven qui permet à ces associations de dicter leur loi.

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