8 juillet 2019

Faudrait savoir !

Par Jean-Pierre Brun

« On n’est plus au Moyen Âge, Dieu merci »

Que de fois entendons-nous cette exclamation dans ces débats de société à la faveur desquels certains prétendent accélérer le progrès déjà en marche. Et à juger des branlements du chef approbatifs d’animateurs le plus souvent complices, se confirme le sage précepte qui veut que ceux qui ne savent rien en savent toujours autant que ceux qui n’en savent pas plus qu’eux.

Il faut reconnaître que les historiens médiévistes ne participent à ces joutes verbales que très exceptionnellement et à des heures décourageant un auditoire potentiel.

Dommage, car si l’on en croit l’un d’entre eux, Jérôme Baschet, « sombre repoussoir des Lumières et de la modernité, le Moyen Âge peine à se défaire de sa mauvaise réputation (S’y loge pourtant) une exceptionnelle période d’essor et d’élan créateur, déterminante pour la destinée du monde européen. »

« On n’est plus au Moyen Âge ! » Cet argument lapidaire aussi spécieux que catégorique, devient presque une formule d’exorcisme chez les intégristes féministes, dames patronnesses de notre temps, grenouilles des sacristies d’orthodoxes Femen, punaises de niche de chiennes de garde. Elles prétendent faire litière d’une histoire qu’elles ne connaissent pas et qu’elles refusent de connaître.

Blanche de Castille, Aliénor d’Aquitaine, Isabeau de Bavière n’ont-elles pas exercé, pour le meilleur comme pour le pire, un pouvoir politique suprême, des siècles avant qu’Anne Hidalgo n’entreprenne sa croisade contre les trottinettes électriques ?

Sait-on chez ces modernistes militants, que, à l’époque de Hildegarde de Bingen dont les prescriptions resurgissent bizarrement presque mille ans plus tard, il y avait autant de femmes que d’hommes s’adonnant à la médecine.

Marie de France, Gersende de Sabran, Marie de Ventadour poétisaient les élans de leur cœur bien avant que ne s’exercent à la rime Geneviève Pastre et Hélène de Zuylen, grands-mères autoritaires de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi .

Les princesses de la Tour de Nesle et autres dévergondées auraient-elles dû attendre d’avoir lu Pauline Réage ou Françoise Rey pour jeter leurs bonnets par-dessus les moulins afin de s’adonner plus librement aux galipettes acrobatiques dont s’inspireront bien plus tard ces femmes libérées que symbolisent aujourd’hui Catherine Ringer ou Brigitte Lahaie pour ne citer que les plus agiles.

Alors que ces dames condamnent le « machisme » sous ses formes les plus improbables, ne serait-il pas judicieux de leur part de réhabiliter l’Amour courtois, ses chevaliers empressés, ses gentes dames et plus généralement cette galanterie bien française qui, naguère, enchanta les cours européennes. Oui mais j’entends déjà certaines de leurs égéries protester contre la promotion de ses joutes platoniques, de leurs pucelles complexées et de leurs damoiseaux par trop efféminés. Faudrait savoir !

Quant à ces messieurs les gilets jaunes et leurs relais politiciens, ils auraient dû lire les coutumiers médiévaux, plus particulièrement ceux de France ou de Normandie, ou les cartulaires des villes franches qui ont proliféré à cette époque, pour tenter de mettre un peu d’ordre dans leurs paniers de revendications décentralisatrices, tous plus fourre-tout les uns que les autres.

Philippe Martinez, Yves Veyrier et Laurent Berger, secrétaires de la CFGTFO pourraient s’interroger sur les raisons du vote de la loi Le Chapelier et du décret d’Allarde de 1791 condamnant des corps intermédiaires multiséculaires et plus particulièrement les corporations et jurandes moyenâgeuses, avant de se plonger dans la lecture combien instructive de leurs chartes. Mais à l’impossible nul n’est tenu.

Alors ? Ce pan entier de l’ancien régime aurait-il été aussi sec qu’on le dit ? Ses contempteurs iraient-ils jusqu’à remettre humblement en cause leur jugement trop hâtif ? Hélas !

Si l’erreur est humaine, persévérer serait diabolique ? En êtes-vous si sûr ? En politique politicienne la reconnaître est impensable parce que suicidaire. C’est d’ailleurs ce que confirme Napoléon, pas le petit, l’autre : « Lorsqu’on s’est trompé, il faut persévérer, cela donne raison » Une de mes relations (j’en ai honte), élu du peuple par défaut sinon par contumace, se plaît à le rappeler par une pirouette empruntée à « L’Os à Moelle » : « Une erreur peut devenir exacte, selon que celui qui l’a commise s’est trompé ou non. ». Bienheureux les trompés ! Heureux ceux qui se trompent ou qui trompent les autres ! L’avenir n’a pas fini de leur appartenir.

C’est pourquoi, selon le théorème de Laignel, les médiévistes émérites, auront médiatiquement tort tant qu’ils seront politiquement minoritaires.

 

Le Moyen Age est une période longue de dix siècles dans l’histoire de l’Europe.

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