12 juillet 2017

De DCNS à… Naval Group : Un nom qui fait controverse

Par Jacques Borde

par Jacques Borde.

DCNS change de nom & devient Naval Group. Aie ! Si l’idée d’un changement de nom (qui a été le choix de SafranEngie & d’autres) a été, dans son principe, bien accueilli, le nom choisi fait grincer quelques dents, les miennes y compris. Comment Naval Group explique-t-il ce choix.

Pour Naval Group « Ce changement est une étape naturelle de l’histoire du groupe. Il doit lui permettre de gagner en notoriété et en attractivité, pour soutenir son développement en France et à l’international ».

Pdg de Naval Group, Hervé Guillou fait plus qu’assumer, déclarant que « La création d’une marque forte, fédératrice, incarnant en un seul mot notre vocation et notre héritage, forgé au cours de 400 ans d’innovation navale, répond à deux défis majeurs. D’une part, accroître notre rayonnement à l’international, pour développer notre leadership et conquérir de nouveaux marchés dans un contexte de durcissement du paysage concurrentiel. D’autre part, attirer les talents et fidéliser nos collaborateurs, un enjeu essentiel pour garantir, dans le domaine naval, le renouvellement des compétences critiques nécessaires au soutien durable de la souveraineté de la France et de ses partenaires ».

| Pourquoi changer, & pourquoi maintenant ?

Ce qui est certain, comme l’affirme le communiqué de presse, c’est que « Dans un contexte de profondes mutations, marqué par l’accélération des cycles d’innovation et le durcissement du paysage concurrentiel sur le marché militaire, le groupe a plus que jamais besoin de faire valoir haut et fort son identité ».

Naval Group est-il le meilleur vecteur pour « faire valoir haut et fort » cette « identité » ? Probablement, parce que cela n’a pas autant d’importance qu’on fait mine de le penser et de le dire…

Le moment, lui, est bien opportun. Naval Group consacre là  le succès de choix stratégiques, matérialisés en 2016 par deux événements révélateurs de ses compétences et de son savoir-faire :

1- la sélection d’alors DCNS par l’Australie pour son futur programme de sous-marins, étape décisive dans la stratégie d’internationalisation du groupe ;
2- la création de la filiale spécialisée dans les énergies marines renouvelables, .

Ces deux événements ont offert à DCNS « une visibilité inédite tout en nous projetant dans l’avenir. C’est une formidable opportunité pour le groupe d’associer aujourd’hui son nom à ces réussites pour gagner en notoriété et en attractivité en France et dans ses pays-cibles. »

| Pourquoi ce nom ?

Naval Group n’en démord pas ce nouveau nom « rend lisible notre expertise et notre vocation : contribuer à la souveraineté de la Marine nationale et de nos pays partenaires, et capitaliser sur nos compétences navales dans le domaine des énergies marines renouvelables ».

Il rendrait même (on se demande bien pourquoi) « hommage à la fierté et aux valeurs d’excellence qui animent nos collaborateurs et les rassemble autour d’un puissant projet d’avenir ».

Pour Claire Allanche, directeur de la Communication de Naval Group, « Simple, international et intelligible dans toutes les langues, le nom Naval Group se concentre sur l’essentiel : l’héritage d’une expertise unique née au XVIIe siècle avec la création des premiers arsenaux et transmise de génération en génération pour permettre à la France d’être et de demeurer une grande puissance navale ».

Sans vouloir contredire pour contredire, j’avoue assez peu comprendre en quoi DCNS était, proprement parler, un tel handicap.

Les nostalgiques de la langue française comme moi se consoleront en se disant trois choses :

1- les produits de qualité issus de DCNS-Naval Group ne seront pas gênés par le côté insipide et passe-partout du nouveau nom ;
2- d’ici quelque mois, tout le monde aura oublié cette querelle picrocholine ;
3- comme choix malheureux (pour rester courtois) et ne voulant rien dire, il a bien pire. GDF Suez devenant Engie, par exemple…

(Article paru sur le site VoxNr).

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Philippe Randa,
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