31 mai 2017

Comiques en politique

Par Georges Feltin-Tracol

 

L’héritage de Coluche ne se limite pas aux Restos du Cœur, ni aux histrions appelés « Les Enfoirés ». Sa postérité inattendue se retrouve aussi en politique, un domaine que Michel Colucci tenta d’investir entre octobre 1980 et mars 1981 quand il présenta sa candidature à l’élection présidentielle. Recueillant jusqu’à 16 % des intentions de votes, l’acteur comique se retira finalement après de nombreuses pressions parfois menaçantes…

Ce n’était pas la première fois qu’un comique postulait pour l’Élysée. En 1965, Pierre Dac avait l’intention de se présenter avant que cet ancien de la France libre ne se retirât en faveur du général De Gaulle. Depuis, Pierre Dac et Coluche ont eu des épigones dans le monde entier. On pense bien sûr à Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement Cinq Étoiles en 2009. Il avait ouvert dès 2005 un virulent blogue contre Silvio Berlusconi, la corruption et la malbouffe. Aujourd’hui, sa formation serait la première d’Italie. Mais Grillo n’est pas seul.

Le 25 octobre 2015, le Guatemala portait à sa présidence le conservateur protestant Jimmy Morales. Cet ancien enseignant en économie se fit connaître de ses futurs électeurs en tant que producteur de cinéma, réalisateur, acteur et humoriste télévisuel. En Hongrie, pour remplacer les partis de gauche en plein naufrage, des amateurs de street art hostiles à Viktor Orban lancèrent en 2006 un parti parodique au nom loufoque : le Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP). Onze ans plus tard, ce parti est devenu le fer de lance de l’opposition face au Fidesz et au Jobbik. Il prône par exemple la « petite Hongrie » ou l’érection de montagnes près du Danube…

Le 2 avril dernier, les Serbes élisaient dès le premier tour à la présidence leur Premier ministre Alexandre Vucitch. Troisième de l’élection avec 9,59 %, Luka Maksimovitch surnommé « Beli (Blanc) » est un modeste étudiant en communication de 25 ans qui s’est fait remarquer par un costume d’un blanc immaculé, des manifestations parodiques, un discours anti-corruption et un slogan percutant : « Frappe fort ». Ses facéties lui assurèrent une véritable popularité qui défavorisa les candidats nationalistes Vojislav Sesel (4,56 %) et Bosko Obradovitch (2,3 %).

En France, un certain comique troupier politicien a disparu avec le retrait de Nicolas Sarközy et de François Hollande. Gageons cependant que cette vacance sera vite comblée par les figures montantes surgies du PS, des Verts, de l’UDI, des Républicains et d’En Marche !.

Bonjour chez vous !

Cette « Chronique hebdomadaire du Village planétaire » a été diffusée sur Radio-Libertés, le 26 mai 2017.

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Philippe Randa,
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