30 avril 2016

Brèves d’Europe fin avril 2016

Par Patrick Parment

Union européenne. • Le Turc Erdogan maintient la pression sur les Européens en brandissant la carte des migrants qui transitent par la Turquie pour gagner l’Europe et en exigeant la levée des visas pour les ressortissants turcs d’ici la fin juin. Devant les réticences de plus en plus ouvertement affichées par certains États membres, Erdogan menace : « L’UE a plus besoin de la Turquie que la Turquie de l’UE ». Rappelons que c’est la mère Merkel qui est à l’origine de cet accord. Lui céder sur les visas créerait un précédent que ne manqueraient pas d’exploiter l’Ukraine, la Géorgie et même le Kosovo, État autoproclamé sans existence légale. Si l’Europe capitule au lieu de reprendre elle-même le contrôle de ses frontières, elle n’a pas fini d’en payer le prix.

  • Une note rédigée le 14 avril par le coordinateur antiterroriste de l’Union, Gilles de Kerchove, estimait que 5 000 citoyens européens avaient rejoint la Syrie et l’Irak pour intégrer l’organisation État islamique ou d’autres groupes terroristes. Mais une meilleure coordination des services des différents pays européens permettrait d’améliorer l’efficacité de fichiers fragmentaires.
  • Tafta : c’est un deal déséquilibré qui reviendrait comme le dit le numéro 2 du gouvernement allemand à acheter américain. On imagine le boost de puissance pour les géants américains. On comprend qu’Obama soit pressé. Nous pas du tout.

L’autre grande inquiétude, c’est l’adoption de normes communes. Or le fossé entre nos normes très strictes et celles des États-Unis beaucoup plus libérales, certains diraient même laxistes, est gigantesque. Un deal qui, aujourd’hui, à ce stade des négociations, est à l’avantage des Américains. Mais surtout un deal passé sur le dos des Européens par les fonctionnaires bruxellois non élus.

  • Plus de 330 000 personnes se sont vu attribuer l’asile dans l’Union européenne l’an dernier, soit une hausse de 72 % par rapport à 2014, à la suite de l’arrivée d’un million de personnes fuyant la guerre ou la pauvreté.

Croatie. Les Juifs de Croatie, associés aux Serbes de Croatie et aux associations antifascistes, ont boycotté la cérémonie de commémoration de l’insurrection du camp d’extermination de Jasonevac, le 22 avril 1945 : depuis l’investiture en janvier du gouvernement ultra-nationaliste du Premier ministre, Tihomir Oreskovic, les provocations se multiplient, de la suppression de toute référence au mouvement des partisans qui a libéré la Croatie des oustachis en 1945 à la nomination comme ministre de la Culture d’un historien révisionniste.

Allemagne. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 23 avril à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, pour protester contre le projet d’accord de libre-échange transatlantique, à la veille de la venue du président américain Barack Obama pour défendre ce traité. L’opposition à ce projet est particulièrement forte en Allemagne : entre 150 000 et 250 000 personnes, selon les décomptes, avaient défilé contre l’accord en octobre à Berlin.

Selon une récente enquête de la Fondation Bertelsmann, seuls 17 % des Allemands jugent aujourd’hui que le TTIP est une bonne chose, alors qu’ils étaient 55 % il y a deux ans. Angela Merkel devrait y prendre garde. Ce sont a priori ses électeurs qui y sont les plus réticents.

Norvège. La ministre de l’immigration norvégienne, Sylvi Listaugh, voulant adopter le point de vue des migrants qui traversent la mer pour rejoindre l’Europe, a décidé mardi 19 avril de se jeter à l’eau au large de l’île de Lesbos, en Grèce.  Sylvi Listhaug, issue d’un parti anti-immigration, avait déjà fait parler d’elle en janvier dernier en renvoyant des migrants de la Norvège vers la Russie par – 30°.

Royaume-Uni. • Pour convaincre de voter en faveur du maintien dans l’Union, le gouvernement mise sur le pragmatisme de cette « nation de boutiquiers » comme aimait à le dire Napoléon. David Cameron qui a refusé de s’acquitter d’une rallonge de 2,1 millions d’euros réclamée par la Commission il y a 18 mois, plaide aujourd’hui auprès des Anglais que sortir de l’Europe coûterait beaucoup plus cher que son maintien. Appuyé en cela par le Medef anglais.

  • La fortune de la reine Elisabeth II s’élève à 29 milliards de dollars. Celle de Mark Zuckerberg approche les 50 milliards.

Autriche. • La droite nationale est arrivée nettement en tête du premier tour de la présidentielle en Autriche. Le candidat du FPÖ, Norbert Hofer, a obtenu 36,4 % des voix selon les premiers résultats, réalisant le meilleur score de sa formation au niveau national depuis la guerre. Le candidat social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et le conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont sèchement éliminés avec 11 % des voix chacun. C’est un écologiste, Alexander Van der Bellen, qui se hisse au second tour avec 20,4 %. L’enjeu central était bien l’immigration et confirme le refus d’accueillir des migrants, musulmans de surcroît.

  • Les évêques autrichiens prononcent un « Nein » virulent contre toute fermeture des frontières au nom du respect des droits humains et de la valeur incontournable de l’accueil. À la remorque du pape François… Une fois de plus, cela démontre la déconnexion des ecclésiastiques d’aujourd’hui d’avec le souci des peuples européens à rester eux-mêmes et leur connivence avec les officines mondialistes et immigrationnistes.
  • Le Parlement autrichien a adopté une loi qui prévoit la possibilité de décréter un « état d’urgence » migratoire supprimant quasiment le droit d’asile, sur fond de montée des populistes dans ce petit pays qui a accueilli 90 000 réfugiés en 2015.

Élaboré depuis plusieurs mois et décrié par des ONG et une partie de l’opposition, ce texte, l’un des plus restrictifs d’Europe, permettra dans certaines circonstances de bloquer les migrants aux frontières sans même leur accorder la possibilité de formuler une demande d’asile.

Grèce. On prend les mêmes et on recommence. Le FMI veut imposer des nouvelles règles d’austérité, alors que les précédentes ne marchent pas ; l’Union Européenne va payer sans rien dire, et la Grèce hurle à l’assassinat. Inutile de préciser que ces prêts ne seront jamais remboursés puisqu’on négocie déjà une nouvelle annulation partielle de la dette grecque.

Espagne. Fin de partie. le roi d’Espagne, Felipe VI, a constaté mardi 26 avril qu’il « n’existe aucun candidat qui compte les soutiens nécessaires pour que le Parlement lui donne sa confiance ». Des élections législatives auront donc lieu le 26 juin prochain.

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