12 mars 2019

« Un auteur censuré extrêmement diffusé »

Par Richard Dessens

Préface de Richard Dessens au 16e Chroniques barbares de Philippe Randa : Quand la peine le dispute à la colère (Éditions Dualpha).

L’année 2018 passée au crible et par le stylet acéré de Philippe Randa, ça vaut le détour pour quiconque a su conserver, contre les vents et marées de la pensée uni­que obligatoire, au moins une once d’esprit critique et de liberté d’examen des cho­ses publiques. Consommateur, passe ton chemin ; citoyen, délecte-toi des lignes de Philippe Randa !

Philippe Randa dont la devise pourrait être : « Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé », comme il l’affirme lui-même. Un clin d’œil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l’engagement sincère d’un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l’a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : « celui qui dit la vérité doit être exécuté ». Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d’éditions, animateur d’émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l’essentiel d’une vie riche en diversité et en expériences.

Pour les Chinois, 2018 est l’année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s’appeler : « 2018, une année de Chien » ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. C’est cette actualité qui est traitée à travers les 71 saillies de l’indignation parfois, de l’analyse toujours, de l’humeur encore, de l’humour mordant enfin, de Philippe Randa : 49 chroniques pour le journal Présent, là c’est le journaliste et l’observateur politique qui parle ; 15 « Entretiens avec Philippe Randa » quand l’homme laisse aller son humeur ; 7 « Chroniques Barbares », dans lesquelles l’éclectisme le dispute à l’agacement d’une actualité agressive… et c’est peut-être pour cela que ces chroniques sont « barbares » comme ceux que l’Église appelait les « Barbares », c’est-à-dire des hommes pour lesquels la liberté était leur bien suprême. Être « barbare » c’est être libre et peut-être trop le proclamer au risque d’être anathèmisé ! Dans ces « Chroniques Barbares » le ton est celui de cette liberté qui s’indigne et qui laisse aussi pointer la générosité du cœur.

La galerie de l’année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d’Arc et son avatar black à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! Mais il y en a qui retiennent plus l’attention par leur caractère poignant. Je pense à ces 13 enfants martyrisés pendant des années aux USA qui ont touchés l’émotion des plus caparaçonnés ; je pense aussi à Samuel Dufour et Esteban Morillo condamnés à des peines iniques (7 ans et 11 ans de prison) par une juridiction dont la politisation atteste le « deux poids deux mesures » d’une partie de la justice française. Là, la peine le dispute à la colère.

La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d’année 2018 d’une lumière improbable, mais pleine d’espoir dans la capacité à résister à l’anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Philippe Randa en profite pour aborder le thème d’un antagonisme « Polytechniciens versus les autres, Gilets Jaunes » avec beaucoup d’humour persiflant, pointant d’un doigt vengeur le fossé qui peut exister entre les préoccupations et les modes de pensée des uns et des autres. La froideur technocratique qui ne sait raisonner que sur des statistiques s’oppose à la spontanéité humaine avec ses atermoiements, ses outrances parfois, mais son humanité et sa soif de vivre ensemble surtout.

Cet article m’évoque cette vieille histoire qui remonte aux débuts de l’École Polytechnique révolutionnaire d’abord en 1794, puis militarisée sous le Premier Empire. Un Polytech­ni­cien attrape une mouche, lui arrache un balancier (une mouche a deux ailes et deux balanciers) et lui dit : « Vole ! ». Et la mouche vole. Il lui arrache le second balancier et lui dit : « Vole ! ». Et la mouche vole… un peu de travers toutefois. Le Polytechnicien poursuit son expérience et arrache une aile à la mouche. Il lui dit : « Vole ! ». La mouche vole en rond difficilement, mais elle vole. Il arrache enfin la seconde aile et dit : « Vole ! ». La mouche ne bouge pas. Conclusion de l’expérience pour un Polytech­ni­cien : une mouche sans ailes devient sourde. CQFD. Com­ment faire confiance à de tels cerveaux qui constituent notre « élite ».

Mais il y a aussi le boycott de Michel Onfray qui n’est plus en odeur de sainteté politico-médiatique depuis qu’il a attaqué la mémoire sacrée de Freud et affirmé une liberté de penser insoutenable pour un establishment, comme le nommait jadis Jean-Marie Le Pen, qui a lâché Onfray pourtant porté aux nues lorsqu’il s’était fait connaître pour son combat contre ce même Jean-Marie Le Pen en 2002. Onfray rejoint le carré des pestiférés avec Éric Zemmour et beaucoup d’autres ! « Ô tempora Ô Mores ». Les limites de la liberté sont vraiment de plus en plus étendues.

Et puis on parle aussi de sujets plus légers, mais toujours avec une – ou deux – pointe d’acidité : la famille Hallyday et ses déboires post mortem. C’est alors la grande presse de référence absolue dont se moque Philippe Randa en constatant que toute la presse est devenue une presse à scandales qui n’est plus limitée à quelques titres spécialisés dans le voyeurisme, voyeurisme qui est devenu ainsi le moteur de notre grande presse si intelligente.

Pour finir Philippe Randa ose – crime de lèse-majesté – un coup de griffe iconoclaste au grand homme disparu. Là ce n’est plus du courage, c’est de la folie !

Et puis il y a Jeanne d’Arc et l’affaire de son incarnation humai­ne sous les traits d’une jeune métisse. Pourquoi pas ! puisque les Droits de l’Homme ne reconnaissent pas les races humaines et interdisent même d’en faire mention au nom de l’égalité et de l’interchangeabilité parfaites des êtres humains. Certains s’indignent de ce « rôle » inattendu, d’autres applaudissent. La question que pose alors Philippe Randa est intéressante même si elle n’aura jamais de réponse… et pour cause : et si, dit-il, on faisait incarner Anne Franck par une métisse ? Les mêmes qui soutiennent l’avatar de Jeanne d’Arc soutiendraient-ils celui d’Anne Franck ?

Le problème avec Philippe Randa c’est qu’il pose toujours des questions dérangeantes, qu’il apporte des commentaires impertinents et qu’il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d’autres. Ce sont des hommes comme lui qui nous attirent les foudres du pouvoir politico-médiatique des élites auto-proclamées ; qui poussent un État aux abois à faire une loi contre les fake news. Car une fake news, telle que presse et politiques la définissent est une information, ou un commentaire, ou une analyse, contraires à leurs propres interprétations réputées « officielles » et revêtues du sceau de la vérité absolue et incontestable !

L’« excellent » journaliste déchu David Pujadas, sur LCI, passe tous les jours en revue ce qu’il nomme lui-même des fake news. C’est effarant de primarité et de parti pris. Il affirme que commenter et analyser « faussement » un texte de traité (c’était le Traité d’Aix La Chapelle en janvier 2019) constitue une fake news, se demandant s’il ne serait pas possible de judiciariser de tels propos !

Plus encore, en soutenant les Gilets Jaunes, Philippe Randa contribue à pousser le Pouvoir à régenter et quasiment interdire de manifester, procéder à des arrestations préventives, dissuader à manifester.

Philippe Randa est ainsi un homme dangereux qui incarne par tous ses propos ce que notre pouvoir politico-médiatique nomme les fake news. La réinformation n’est qu’un ensemble de fake news. Commenter différemment de David Pujadas et des chroniqueurs officiels, c’est diffuser des fake news. La liberté d’analyse est une fake news. Tiens ! ce recueil devrait s’appeler : Vive les fake news 2018 ! Comme ça on serait fixé !

Amis lecteurs, trouvez ici l’expression de mon amitié pour Philippe Randa, mais aussi la lucidité de l’homme sain de corps et d’esprit que je suis et le bol d’air frais dont vous avez besoin pour reconsidérer l’actualité triée, bidouillée, orientée de la grande presse officielle écrite, radio et télévision.

Philippe, on ne lâche rien en 2019 !

Enseignant depuis plusieurs années, Docteur en droit, DEA de philosophie et licencié en histoire, Richard Dessens est l’auteur d’ouvrages d’histoire des idées politiques, de relations internationa­les, d’essais politiques et d’une biographie du grand journaliste du xixe siècle Henri Rochefort. Il collabore au site de la réinformation européenne EuroLibertés.

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa, préface de Richard Dessens, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 212 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa (Éd. Dualpha).

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa (Éd. Dualpha).

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