Je sais que la poĂ©sie nâest pas une expression partagĂ©e par beaucoup. Mais je voulais, en souvenir du 11 novembre prochain, dire ce que je ressens pour tous ces hommes blessĂ©s ou morts dans cette guerre que lâon peut dire civile aujourdâhui. Cette guerre de 1914-1918 fut surtout le dĂ©but dâune pĂ©riode de fin de civilisation.
Nul nâaurait pu imaginer que cette guerre allait aussi dĂ©truire, en plus des peuples, des soldats, des rĂ©gimes politiques, tout un art de vivre et transformer notre pays en champ de ruines, mais aussi, faire passer la France de grande puissance, Ă puissance de second plan. Ă la sortie de cette guerre, la France avait perdu quasiment deux gĂ©nĂ©rations Ă travers sa jeunesse et ces jeunes hommes perdus au combat (la France est victorieuse, certes, mais meurtrie avec prĂšs de 1 400 000 soldats français tuĂ©s, dont 81 000 coloniaux dĂ©comptĂ©s, soit 27 % des 18-27 ans).
La France sâest reconstruite sur des bases revanchardes certes, mais surtout « pacifistes ». Ă partir dâhommes politiques affirmant le « plus jamais ça », et qui ont semĂ© sans le savoir, les graines de la prochaine guerre ! Par la haine de lâAllemand, par peur, par aveuglement ou par lĂąchetĂ©âŠ
AprĂšs ces deux guerres, lâEurope sâest vu confisquer sa suprĂ©matie dans tous les domaines par des USA qui ont su gĂ©rer leur prĂ©sence, et Ă©viter lâĂ©puisement en nâentrant en guerre quâen 1917 pour la premiĂšre, et en 1943, pour la deuxiĂšme. Il a suffi, ensuite, de tirer les marrons du feu.
Tous ces morts lors de ces guerres passĂ©es, ne sont pas morts pour une France timorĂ©e, et complexĂ©e ; pour une Europe islamisĂ©e. Tous ces morts aux « Champs dâhonneur », toutes ces gueules cassĂ©es, ne sont pas allĂ©s aux combats pour un peuple de France qui, aujourdâhui, a honte de lui, de sa grande civilisation, et se complaĂźt dans la repentance. Quand ce nâest pas dans des rĂ©jouissances honteusesâŠ
Charles De Gaulle disait quâune porte a livrĂ© passage Ă tous les malheurs qui frappĂšrent la France Ă travers son histoire ; câest la porte oĂč avaient fui les enseignements du passé ! On ne peut pas dire, durant les 40 derniĂšres annĂ©es, de Giscard Ă , que cette porte ait Ă©tĂ© refermĂ©e ! Loin de lĂ , elle est grande ouverte.
Se souvenir que nos Poilus ne sont pas morts pour cette France du repentir permanent, de la honte de soi, mais pour son passĂ© qui fĂ»t glorieux, mĂȘme sâil a eu des hauts et des bas.
Voici donc, aussi, ce quâĂ©taient ces hommes, ces Français fiers de leur pays et qui se sont battus pour lui.
Honneur et misĂšre
TombĂ© sur un champ dâhonneur ! Mais qui donc le sait ?
Disparu des rangs. Personne ne lâa remarquĂ©.
Blessé, il se relÚve, isolé, affolé.
Seul, dans la boue dâun monde inconnu. Mortifié !
Tombé avec les honneurs ? Tombé pour de bon.
Personne ne lui avait dit, ce quâĂ©tait le front.
Ordre donné de charger, et il a foncé.
Petit soldat sortit du bois. De la tranchée.
Un soldat sacrifiĂ© parmi dâautres milliers.
TombĂ© sur un champ dâhorreur. ExĂ©cutĂ©.
TouchĂ© et tombĂ© lors dâun soir dâhiver glacĂ©.
Un visage emportĂ©, lâavenir dĂ©figurĂ©.
Il se relÚve dans le grand silence, hébété.
Seul, dans la boue dâun monde inconnu. Mortifié !
Il lui faudra se soigner et guérir ses plaies.
Apprendre à revivre et puis⊠à oublier.
Elle va venir, il va la revoir son aimée.
Elle lui a dit ! Elle ne pouvait pas lâoublier.
Juste avant de partir. Son amour dans les prés.
Enfin, il lâespĂ©rait. Enfin il le croyait.
CâĂ©tait bien avant ! Avant cette gueule cassĂ©e.
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