19 novembre 2016

La macronite aiguë, ça se soigne docteur ?

Par Jean-Claude Rolinat

Si besoin était de démontrer « qu’une démocratie comme la nôtre » est malade, la candidature d’Emmanuel Macron qui, sans être un perdreau de l’année, n’en est pas moins un nouveau venu sur la scène des « grands », suffirait amplement à le prouver. Enfin, voici un homme jeune pour ne pas dire un jeune homme, issu des milieux financiers – Rothschild, ce n’est pas rien, une référence, que dis-je une marque ! – qui a été secrétaire général adjoint au Palais de l’Élysée, puis ministre de l’économie de François Hollande avec le succès que l’on sait et qui, avec culot, paré des habits neufs d’un renouveau qui n’est pas celui de « Bruno », ose annoncer sa candidature à l’élection présidentielle ce mercredi 15 novembre, à Bobigny, chef-lieu du « 9-3 », tout un symbole ?

Tel un homme neuf, apparemment vierge de toutes les turpitudes du monde politicien, ne doutant de rien, comme beaucoup de ses pairs, il se jette dans la fosse aux lions et veut concourir à l’élection suprême sans passer par la case « primaires ». Fort de ses discrets, mais puissants soutiens, ce symbole du monde libéral-libertaire trace son sillon et grappille, ici ou là, quelques points dans les sondages qui inondent quotidiennement le théâtre politique.

Il est pourtant aux antipodes de ce que semblent souhaiter une majorité de Français : souveraineté, ordre, respect des valeurs et équité. Sans oublier cette foutue « courbe du chômage » qui, décidément, refuse de se ramollir sans quelques trucages statistiques.

Nouvelle gravure de mode, figure avenante de gendre convenable – trop tard, la place est prise par « maman »… – il est devenu le champion d’une caste de « bobos » énamourés qui, décidément, n’a rien compris à la vague de fond qui, de la Grande-Bretagne aux États-Unis, de la France à la Scandinavie en passant par la Hongrie, remue les couches populaires, ces gens du peuple qui n’en peuvent plus des frasques et des échecs d’une oligarchie, provisoirement, encore dominante.

À croire que l’élection de Trump – divine surprise ? – n’aura servi à rien. Décliné petits bouts par petits bouts, tel un collier cassé qui perdrait ses perles une à une, le programme de Monsieur Emmanuel Macron reste flou sur l’essentiel : quid de l’immigration, de la place de la France dans le monde, de ses relations avec ses alliés et voisins, des rapports du monde du travail et du monde de l’argent, de l’avenir du syndicalisme « institutionnel », de la liberté d’expression, de la place exagérément revendicative de l’Islam, de la répression du terrorisme islamiste, de la reconstruction de l’école ?

J’avoue que, pour l’instant, je reste sur ma faim et que mon appétit ne sera pas calmé par une infâme tambouille cuisinée par quelques socialistes repentis, acoquinés avec des centristes en rupture de ban.

Les désillusions des bonnes volontés se mobilisant en faveur de cette nouvelle offre lancée sur le marché politique, promue telle une marque de lessive qui laverait « plus blanc que blanc », viendront à leur heure. Les caciques de la « droite molle » et de la gauche moribonde veillent au grain ; on peut leur faire confiance pour ne pas adouber sans coup tordu cet « OVNI » propulsé par le monde médiatique. La température de la douche électorale du printemps prochain risque d’être glaciale. En Marche fera, à terme, du sur place !

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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