8 septembre 2016

Londres et Washington chez eux en Europe !

Par Nicolas Gauthier

 

Voilà l’ahurissante déclaration de Joseph Biden, vice-président américain, lors d’une visite à Riga, capitale de Lettonie : « Les États-Unis sont prêts à envoyer en Europe de l’Est une brigade blindée supplémentaire, cela fera 4 200 soldats de plus… »

À l’en croire, l’état-major de cette brigade sera basé en Pologne. On notera que c’est à Varsovie que se tenait, cet été dernier, une réunion de l’Otan à l’occasion de laquelle François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi avaient pour vain objectif de susciter l’éventuelle naissance d’une défense européenne autonome.

Voilà une nouvelle qui pourrait bien être reportée aux calendes grecques, sachant que Joseph Biden affirme dans la foulée : « Le renforcement des forces de l’Otan dans la région est le plus important depuis la fin de la « Guerre froide » ». Nous voilà prévenus.

Ce n’est pas tout, le sommet de Varsovie prévoyant encore de déployer dans les pays baltes et en Pologne quatre bataillons, soit plusieurs milliers de soldats, qui seraient de la sorte dirigés : formation allemande pour celui de Lituanie, canadienne pour son homologue letton, anglaise pour les Estoniens, et américaine pour ce gros morceau qu’est la Pologne, pays qui, pour de multiples raisons, surtout mauvaises, n’en finit plus de se considérer comme supplétif américain au lieu de jouer la place centrale de longue date détenue en Europe, malgré tous les soubresauts historiques qu’on sait.

Assez logiquement, Alexandre Grouchko, représentant permanent de la Russie auprès de l’Otan, constate « que les décisions de l’Otan transforment les pays de l’Europe de l’Est en un polygone pour le déploiement de ses troupes. »

Tout aussi logiquement, Hollande et Merkel, pourtant censés incarner « le noyau dur de l’Europe » ne pipent mot. Nous sommes décidément loin du couple jadis incarné par le général De Gaulle et Konrad Adenauer. Nous sommes tout aussi loin de l’Europe tout court et de ses fondamentaux d’origine. Autrefois, il était coutume de perdre la guerre avant de collaborer. François et Angela grillent une étape et s’acharnent à collaborer avant même que la guerre – ici faite d’influences commerciales, de diktats diplomatiques et de pressions plus ou moins amicales – n’ait véritablement commencé.

Mais savent-ils seulement que nous sommes malgré tout en guerre ? Non contre l’adversaire conjoncturel qu’est le terrorisme islamique, mais contre cet ennemi structurel qu’est cet autre couple infernal, celui formé par l’empire des mers, avec pour capitales Londres et Washington, ayant toujours voulu réduire cet autre empire terrestre que demeure l’Europe, voire l’Eurasie. Cela, le général De Gaulle l’avait compris et Vladimir Poutine le sait plus que tout autre.

Jamais la lecture des œuvres de Jacques Bainville n’aura été d’une actualité aussi brûlante.

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