8 février 2017

Interview du maire de Béziers Robert Ménard

Par Lionel Baland

 

Robert Ménard, vous êtes depuis 2014 le maire de Béziers. Vous inspirez-vous en tant que gestionnaire de cette ville des réalisations du maire d’Orange Jacques Bompard ?

J’ai d’excellents rapports avec Monsieur Bompard. Nous avons chacun notre tempérament et notre propre approche de la gestion municipale. La différence entre lui et moi est qu’il se situe aussi sur le terrain politique puisqu’il a fondé son propre parti.

Je ne me vois pas créer un parti politique comme il l’a fait, mais je pense que les différentes municipalités qui sont tenues par les gens de notre sensibilité devraient travailler davantage ensemble et, chaque fois qu’il m’invite, j’ai l’occasion d’aller à Orange.

BÉziers

Béziers

Vous inspirez-vous des réalisations d’autres maires nationalistes ou patriotes français ?

Nous n’avons pas beaucoup de précédents dans la façon de gérer. Béziers a adopté des pratiques et fait des choix qui sont très originaux, même par rapport à des mairies gérées par le Front National. Je pense que nous avons une approche un peu différente. Nous n’hésitons pas à être plus spectaculaires dans nos prises de position et, en même temps, Béziers est une commune qui est plus importante en termes de taille que les autres communes dirigées par des maires FN ou proches ; du reste, cela nous permet de faire des choses différentes. Non, je ne m’inspire pas spécialement de la gestion passée des différentes communes FN. Je ne gère pas de la même façon.

Êtes-vous plutôt quelqu’un qui cherche à gérer en appliquant des idées ou êtes-vous plutôt un pragmatique ?

Je suis pragmatique. Quatre-vingt-dix pour cent des choix qui se font au niveau d’une ville sont des décisions de bon sens. Le problème est que bon nombre de maires sont des idéologues qui ne suivent pas cette voie. Le bon sens est la chose la plus révolutionnaire qui soit. Si on regarde le monde tel qu’il est fait et les villes telles qu’elles sont faites, et qu’on applique une politique de bon sens, je pense qu’on va changer beaucoup de choses. Le bon sens, ce n’est pas accepter le monde tel qu’il est. Le bon sens, c’est prendre en compte la réalité et la transformer comme elle doit l’être. Je suis un maire de bon sens.

Des maires de centre droit ou de droite – anciennement à l’UDF ou au RPR, aujourd’hui chez Les Républicains – vous ont-ils inspiré ?

Oui, par exemple Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, qui est membre du Parti chrétien-démocrate. Je pense qu’il est un dirigeant exceptionnel de cette municipalité. Nous discutons et essayons de réfléchir ensemble. Il est le premier à avoir développé des écoles alternatives pour les quartiers difficiles. Il fait un travail fantastique.

Je pense que dans l’ensemble du spectre politique, il y a des idées à reprendre. Nous travaillons dans ma ville sur celle d’une monnaie alternative parallèle à l’euro. Ce concept vient de la gauche et est une bonne idée que j’aimerais bien reprendre dans ma cité.

Béziers est-elle jumelée avec d’autres villes en Europe ?

Oui, mais elle est surtout jumelée avec la ville de Maaloula en Syrie qui est la dernière cité où on parle l’araméen, la langue du Christ. De la vigne va y être replantée grâce à ce jumelage, là-bas au cœur du Moyen-Orient. C’est un beau symbole.

Le maire précédent vous a-t-il aidé lors de votre entrée en fonction à Béziers ?

Non, lorsque je suis arrivé dans mon bureau, il n’y avait plus un seul papier. Plus personne ne se souvenait du code pour entrer dans cette pièce. Pour vous dire à quel point c’est ! Non, je ne vais pas lui jeter la pierre. Cela ne sert à rien ! Ce maire est comme tous ces maires qui restent trop longtemps. Il avait déjà fait trois mandats. C’était un mandat de trop. Il voulait en faire un quatrième. Ce sont des gens qui cumulent trop de fonctions. En gros, cette ville a souffert d’hommes politiques qui se sont servis d’elle comme d’un marchepied pour faire une carrière. Moi, je n’ai pas de carrière politique à faire. J’essaye juste de m’occuper de ma ville.

La gestion de Béziers peut-elle servir d’exemple en vue d’une expansion des idées patriotiques un peu partout en France ?

Je l’espère un peu. C’est un peu prétentieux de ma part. Peut-être pourrait-on faire au niveau français un certain nombre de choses réalisées à Béziers.

Êtes-vous plus proche de Marion Maréchal-Le Pen ou de Florian Philippot ?

Tout le monde sait que je suis plus proche de Marion Maréchal-Le Pen. Mais en cette période électorale, le Front National a surtout besoin de se regrouper pour gagner les élections. Et c’est son affaire, mais j’aiderai tout ce qui permettra à Marine Le Pen de gagner les élections.

Ne pensez-vous pas qu’au sein du Front National, il y a aussi une différence méthodologique entre le Sud, au sein duquel il y a une tendance à emporter des mairies puis à se développer à partir de là – ce qui peut être appelé la politique du bastion –, et le Nord où il y a une tendance à conquérir le Pouvoir en premier lieu par le haut ?

C’est toute une différence de culture. Ce n’est pas pour rien que nous sommes des sudistes. Nous avons une approche différente de celle du nord de la France. C’est historique et cela se poursuit. Je suis un défenseur acharné du pouvoir communal car je pense que nous reconstruirons et regagnerons ce pays à partir de celui-ci. Je suis persuadé de cela, ce qui n’exclut pas qu’il faille mener une campagne au niveau national et je serai à côté de Marine Le Pen pour la présidentielle.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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